Il a tout pour plaire : grand, élancé, athlétique, beau, intelligent : la vie lui sourit. Il est nez dans une entreprise chimique au 3e étage de l'orphéon. Il vit avec Sofia, une femme magnifique que tout le monde lui envie, ils ont tout pour être heureux mais pourtant un jour, la roue tourne…
Je crois que c'est ma préférée jusqu'à présent, la descente aux enfers d'un homme à qui tout sourit, le sentiment de tomber, de tout perdre, de se perdre, et de ne plus avoir aucun point de repère dans son champ visuel. Connait-on vraiment la personne qui partage notre vie ? Est-elle au dessus de tout soupçon ? Qu'adviendrait-il si elle n'était pas aussi parfaite qu'on le croyait ?
Je remonte dans l'ascenseur et me dirige vers l'épisode suivant, qui risque d'être sulfureux : coïts.
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J'ai bien aimé ce livre. L'humour y est aussi très intéressant. La fin est excellente! Roman original.
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Le chasseur en l’homme demeurait perpétuellement sollicité, titillé. C’était tout simplement génial; la collection complète représentait la femme libérée, disposant librement de son corps, de son sex-appeal. Et toute cette comédie se passait au niveau olfactif. Du grand art. Dans un autre contexte, Laurent aurait salué l’audace, la perfection du concept, aurait ovationné ces odeurs que l’on n’apprécierait pas parce qu’elles «sentaient bon», mais plutôt pour ce qu’elles provoquaient, en dedans. Des phéromones pures. Quelque part aux tréfonds du ventre, de la tête, on absorbait ces émanations et une part primaire de soi répondait.
Elle aurait voulu tout effacer et le prendre dans ses bras. Caresser sa joue, son front, sa poitrine, le consoler, lui dire que ce n’était qu’un mauvais rêve. Elle avait gagné un duel à l’épée, avait donné le coup fatal et pleurait sur le mort.
Comment une moitié pouvait-elle se sentir assez entière pour se départir volontairement du reste de sa totalité ?
Que les Laboratoires Odosenss siègent justement au troisième étage de l’immeuble, Laurent le verrait comme un signe que lui seul pouvait comprendre, un clin d’œil de cette mère qui lui avait tout donné, qui n’avait plus su remplir le vide une fois son fils entré à la petite école, qui avait d’abord perdu l’envie d’être belle, puis l’envie d’être, tout court.
Laissant derrière elle un Nez.
Malgré ses attributs physiques indéniables, il semblait dépourvu de cette cochonceté, de ce voile qui recouvre parfois les yeux des hommes et fait marcher leur cerveau à l’envers. Laurent était exempt de lasciveté, de ce petit quelque chose qui n’a rien à voir avec la beauté et qui amène les ovaires des filles à applaudir sur votre passage. De lui n’émanaient qu’innocence et pureté.