La fascination qu'exerce un être sur un autre ne provient pas de ce qu'exhale sa personnalité à l'instant de la rencontre. C'est de la somme de tout son être que se dégage une drogue puissante capable de séduire et d'attacher. p.21
L’amour ne meurt jamais de mort naturelle. Il meurt parce que nous ne savons pas revenir à sa source. Il meurt d’aveuglement, d’erreurs et de trahisons. Il meurt de maladie et de blessures ; il meurt de lassitude, il dépérit et se ternit.
Le monde d'aujourd'hui a perdu ses racines. C'est une grande forêt où les arbres seraient plantés la tête en bas. Leurs racines gesticulent furieusement en l'air et elles se dessèchent. p.193
La fascination qu’exerce un être sur un autre ne provient pas de ce qu’exhale sa personnalité à l’instant même de la rencontre. C’est de la somme de tout son être que se dégage une drogue puissante capable de séduire et d’attacher.
Le charme du présent plonge ses racines profondes dans le passé. Aucun moment de charme ne fleurira jamais d’un sol désert par la seule vertu du hasard, mais ce sera le fruit de grandes peines, d’un travail, d’une évolution.
Ce philtre que boivent les amoureux, c’est eux-mêmes qui l’ont préparé.
C’est la somme de toute leur vie.
Tous les mots prononcés dans la vie tissent dans l’être un réseau compact de formes et de couleurs. Parallèlement au sang, circulent dans les veines l’essence distillés de tous les actes accomplis, les sédiments de tous les rêves, tous les désirs, tous les fantasmes, toutes les expériences. Les sentiments vécus dans le passé se combinent pour donner à la peau ses couleurs, aux lèvres leur saveur, rythmer le pouls et forger le cristal du regard.
Dans Grand seigneur, Nina Bouraoui se tourne vers l'écriture pour conjurer la douleur de la mort de son père, entré en soins palliatifs en 2022. Entremêlant les souvenirs de sa vie et le récit de ses derniers jours, elle illumine par la mémoire et l'amour un être à l'existence hautement romanesque.
Le désir d'un roman sans fin rassemble quant à lui de nombreux écrits de l'autrice, portraits, nouvelles, chroniques, parus dans la presse ou publiés entre 1992 et 2022. Une oeuvre à part entière, qui pourrait se lire comme un roman racontant la vie, ses arrêts, ses errances.
Ces deux parutions récentes prolongent l'oeuvre prolifique et lumineuse d'une romancière majeure de la littérature contemporaine. Elle reviendra sur son parcours d'écriture à l'occasion de ce grand entretien mené par Lauren Malka, dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
Nina Bouraoui est l'autrice de nombreux romans et récits dont La Voyeuse interdite (Gallimard, prix du Livre Inter 1991), Mes mauvaises pensées (Stock, prix Renaudot 2005) ou Otages (JC Lattès, prix Anaïs Nin en 2020). Elle est commandeur des Arts et des Lettres et ses romans sont traduits dans une quinzaine de langues.
Rencontre animée par Lauren Malka dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
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