Ma fille et moi restons fidèles à la plume d'Annie Jay et à son héroïne, Madame Élisabeth, qui nous permettent de nous plonger dans l'époque du règne de Louis XVI. Avec ce dernier épisode en date, l'autrice aborde deux thèmes intéressants: la croisade de Parmentier, le "Chevalier de la Patate", pour diffuser cet indispensable tubercule dans les foyers français, et les entraves à la concurrence liées au corporatisme.
Cette approche par le roman jeunesse de l'histoire économique ne manque pas d'intérêt pour échanger avec les jeunes lecteur.ices sur le libéralisme et la façon dont les réglementations génèrent l'innovation par la nécessité de les contourner. Ainsi les restaurants et "bouillons" qui apparaissent à l'époque échappent ils au carcan imposé par les règlements de corporations des aubergistes et des traiteurs.
Une bonne occasion de mettre en perspective historique les mutations apportées à nos sociétés par des entreprises comme Uber ou Airbnb.
Quand au désespoir de Parmentier face aux préjugés de son époque pourtant sujette à des famines récurrentes, il met en relief le fait que vivre dans une société d'abondance est le résultat d'une évolution dans laquelle l'éducation et la science ont aussi leur place.
Pour le reste, on a toujours plaisir à suivre les aventures de la petite bande d'amis autour de la jeune princesse, les agréables illustrations et délicat marque page d'
Ariane Delrieu. Une double page historique vient conclure l'ouvrage. Une série jeunesse vraiment intelligente !