Quel plaisir de retrouver le style si incomparable de cet auteur. Cette saga commençait bien et j'avais hâte de poursuivre l'aventure afin de découvrir ce que le récit nous réservait comme surprise. Après un premier tome posant le décor et les personnages, j'attendais beaucoup de celui-ci, espérant qu'il saurait combler mes espérances.
L'univers des conteurs autour du feu de bois est toujours présent et nous plonge une fois de plus dans le récit dès les premières lignes. le petit rappel permet de savoir exactement où nous nous étions arrêtés afin de poursuivre dès ce point.
Nos héros poursuivent leur route et atteignent Aurillac. Cette cité médiévale est au cours du récit et nous plonge enfin dans le côté plus obscur avec l'arrivée du Grand Veneur et de la présence plus imposante de Malemort. Nous découvrons sa vraie puissance et sa force colossale. Pareil pour le Siblaire et son langage venimeux qui est un plus indéniable à cette saga.
La présence plus forte des « méchants » fait grandir nos héros qui découvrent petit à petit la dureté du chemin qui les attend. Cela amène plus de drame et d'action dans le récit, ce qui fait décoller l'histoire!
Ce n'est pas un coup de coeur, mais arrivée au bout, je n'ai qu'une envie: découvrir la suite des aventures de Louis et voir comment le Galoup va évoluer! L'auteur a réussi un coup de maître en offrant un récit accrocheur, même si certains événements sont plus que prévisibles…
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Louis, Severin et la Roussotte, nos héros, vont vivre de palpitantes aventures à Aurillac. Même si cela ne plait pas trop à Louis, il est obligé de poursuivre sa mission, devenir celui qu'il est appelé à être... Celui qu'il est déjà... Au fil de la saga, nous comprendrons le message livré par Louis le Galoup avec son "louvoir", d'abord réfractaire à cet héritage génétique, Louis devra le maîtriser afin que ce pouvoir ne décide pas à sa place, il sera ce que Louis en fera par ses agissements : un atout ou une arme. Comme l'âme humaine devient ce qu'elle est... Mais auparavant, il va falloir franchir les remparts et pénétrer en la cité d'Aurillac...
Pour trouver les alliés qui attendent nos héros, dont Maistre Lebreton. Mais le coté sombre veille aussi et traque Louis sans relâche dans ses rues...
Pour sortir de la ville ce sera encore moins facile, le Grand Veneur chasse et le comte de Marsac envoie sa vouivre : le "SsssssSiblaire".... Mais ce qui attend Louis, et tout ce qu'il va découvrir, au fur et à mesure de la saga, sera étrange et palpitant... Je connais la cité d'Aurillac actuelle, et je l'ai découverte sous un tout autre aspect... Au temps où les forgerons étaient légion dans ce quartier Saint-Géraud, et je me suis demandée où pourrait bien se situer la boutique de Maistre Lebreton. La rue des Tanneurs m'a semblé plus... "olfactive"... Quant à la Place Saint-Géraud, devant l'Abbatiale du même nom, j'imagine très bien la scène du marché. Au fil de la lecture de ce deuxième tome, le lecteur subit quelques sueurs bien froides... Et il n'a pas fini de trembler, ni de s'émerveiller ! L'auteur et l'illustrateur nous emmènent très loin, à la fois dans le temps et dans l'imaginaire, avec un bel et fort impact.
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L'univers du conteur s'affirme dans ce deuxième volume où nos héros prennent la mesure des dangers qui les menacent. L'atmosphère est toujours aussi sombre et l'enfermement oppressant des murs de la ville, qui s'est refermée sur eux, est particulièrement bien rendu. L'action ne manque pas, les débats intimes non plus, il y a de l'épouvante, de la vraie.... celle du Mal ! et c'est toujours très bien écrit. Mais ce tome n'est qu'une charnière et il faut vite attaquer la suite...
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La digne suite du premier tome, toujours aussi géniale et passionnante, que du plaisir à lire, même pour la deuxième fois.
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- Dévore-la et rejoins-nous... Tu seras libre !
Mais il ne pouvait pas.
Même sans ce maudit Louis qui lui hurlait dans le crâne, il n'aurait pas pu.
Il était enchaîné : enchaîné à cette louve sans poils et sans crocs... Et les loups n'ont qu'une compagne.
Alors, tel un condamné passant la chaîne à son propre cou, dompté d'un sourire et d'un murmure, il cala une fois de plus son petit fardeau de fille contre lui.
Tournant le dos aux forêts et à leur appel, il fit face à l'ouest.
Le conteur a finit de conter.
Dans la pénombre fumeuse du cantou, les derniers mots se sont mêlés aux cendres.
Mis à part les petits, qu'on a couchés quand l'histoire devenait trop périlleuse, tous sont encore là, de la vieille au benjamin, la bouche ouverte, les yeux emperlés de rêve.
On le relancerait bien, le conteur, pour avoir la suite, mais on se retient.
On sait, ici, qu'une histoire c'est comme une bonne soupe, il faut la savoir doser pour qu'elle plaise à l'oreille, et la consommer en gourmet si on veut l'apprécier.
Quelque chose traîna par terre avec un bruit sourd, celui d'un sac vide qu'on aurait tiré sur le plancher.
L'instant suivant, un petit corps raide et emmitouflé des pieds à la tête venait s'étendre à son côté.
Alors qu'il lui faisait un peu de place, surpris et secrètement ravi, une petite voix nerveuse s'éleva :
- T'as intérêt à bien te tenir, ou je te jure que galoup ou pas, je t'ensorcelle les aiguillettes.
Dans les ténèbres au goût de vieilles choses, elle ne vit pas le sourire attendri et radieux du jeune homme qui sentait contre ses côtes battre le tambourin de ce petit cœur querelleur.
De la fumée filtra d'entre les branches empilées, puis les premières flammèches, vipères de feu, pointèrent leur tête par mille ouvertures, frétillantes, avides de calciner chair et os.
Alors un hurlement terrible, un hurlement qui n'était pas seulement celui d'un loup, balaya la place et fit taire le vent.
Malemort se tourna juste à temps pour découvrir une ombre hirsute survoler la foule en un bond gigantesque et se recevoir au pied du bûcher.
Alors seulement, ses pieds quittèrent les étriers.
Pourtant, si bien ficelée qu'on l'aurait plus dite saucisse que fille, elle n'en gardait pas moins, du haut de ses quatorze printemps, une dignité qu'auraient pu lui envier nombre de condamnés.
Les cheveux bouclés déjà presque en feu, elle levait haut son minois de jolie sauvageonne. De ses yeux braisés, elle défiait indifféremment bourreau, foule et mort.
Le Salon entre les Mondes 2022