Un livre pratique qui offre beaucoup de possibilités d'exercices pour se connaître soi, autant que pour créer des mises en situation en formation
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Lorsque la colère gronde, que le chagrin déferle, que l’énervement agite la main, autant prendre le large et s’éclater dans l’espace de la feuille. Un cahier grand format non ligné rendra bien des services. Pour les gros troubles, une nappe de papier sur le sol devient un défouloir : garder à proximité des feutres noirs plus ou moins épais et une musique qui pulse au maximum.
Le piège du journal intime est de rester dans la norme des écrivains. On fait attention au vocabulaire, on évite instinctivement les répétitions, on piétine dans le politiquement correct. Mais quel bonheur de se jeter sur la page, de jeter les maux et les gros mots, de serrer le poing sur son feutre noir, de terminer son texte par des éclairs de rage et des méchants gribouillis! Ouf!
Pour ensuite reprendre le dialogue, de nouveau explorer ce qui fait mal, et au besoin laisser resurgir le dragon et ses flammes.
Pour ensuite apaiser l’écriture, nommer à froid les sentiments afin de clarifier les faits, leurs effets, leurs conséquences à plus long terme, la valeur et le sens de l’expérience.
Puis poser la plume lorsqu’on sent le vide. Éteindre la chandelle et contempler le clair de lune…
Le déversoir est efficace pour s’auto accompagner dans une dispute, une frustration, un conflit, une impuissance. Les personnes qui sont en sevrage de tabac, drogue, alcool, somnifères, etc. peuvent y trouver un recours pour persévérer dans leur décision. La mise en scène est importante, mais sans déranger l’entourage. On a trop peu l’occasion de vivre à fond ses émotions, on peut s’offrir le luxe d’un déversoir-maison.