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EAN : 9782743660079
368 pages
Payot et Rivages (10/05/2023)
3.73/5   40 notes
Résumé :
La vie du jeune Juan José bascule le jour où il est enrôlé de force comme matelot sur le vraquier du capitaine Moustache. Ce navigateur chevronné, bilieux et solitaire, est l’instigateur d’une terrible machination dont le mousse pourrait bien devenir l’un des rouages… Car au large du Chili, sur une île battue par les vents, se trouve le guano, une ressource qui a fait la richesse de toute la région et attise encore bien des convoitises… Nombreux sont ceux qui, dans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman d'aventure bien maîtrisé. Je ne suis pas adepte de ce genre de lecture, j'ai plongé dans ce roman pour le boulot. Ceux qui aiment les romans d'aventure ne vont pas être déçus : bien construit, personnages fort, on plonge très vite dans l'action.
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Le premier roman d'Edouard Jousselin commence par une dérive. Deux hommes, Vald et Joseph, sont perdus au milieu de l'océan espérant atteindre une terre pleine d'espoir. C'est l'exploration des espérances qui mène l'auteur dans un climat d'aventures teinté bientôt de complots, de commerces et de révolutions. Il scrute l'obstination de certains hommes prêts à tout sacrifier pour être à leur place. Leur détermination est puissante reposant sur des frustrations, des désirs dévorants et c'est la confrontation entre ces multiples ambitions que l'auteur met en scène avec beaucoup de suspens. Au coeur de la machination orchestrée, Edouard Jousselin met l'envie de pouvoir. Joseph, Ménélas, Moustache, Vald et Juan José sont en plein tumulte, parfois malgré eux. Certains en sont les victimes, innocents broyés, les autres tentent de jouer dangereusement avec. L'histoire avance sans s'arrêter et nous voyons les personnages courir après, tentant de la rattraper, à défaut de la faire. Qui parviendra à écrire l'Histoire ? Dès les premières pages, la tragédie est là, et implacable. Aucune pitié n'est de mise. La fin sera terrible et violente.
Le parcours dramaturgique minutieux et intense décrit un désir aveugle de transcender la réalité, de la dépasser pour en devenir le maître. C'est une quête de pouvoir au cours de laquelle ces hommes semblent n'avoir peur de rien. Ils pensent n'avoir rien à perdre et le lecteur sera le témoin de ces êtres qui se lancent à corps perdus. Ce roman est animé par la trahison, la malédiction, la passion, le mensonge, la cupidité et l'avidité. Ces hommes sont des monstres et en les approchant de la terreur inéluctable de leurs actes, le romancier les met à l'épreuve de leur vérité. Pas à pas, Edouard Jousselin capte la violence du monde mû par les égoïsmes et l'opportunisme. Pour apporter une emphase enivrante, l'auteur manie brillamment l'environnement pesant sur ses îles et ces Hommes, esquissant ainsi un visage à la Fatalité. Les femmes, muses sacrifiées, sont des lumières émouvantes dans cette nuit noire. La tension monte progressivement sans jamais faiblir. La machination semble se transformer en ronde terrible où les hommes deviennent de simples pions rattrapés par leurs sentiments profonds. Seuls les plus habiles et les plus impitoyables parviendront à sauver leur peau. Edouard Jousselin déroule inlassablement le fil narratif, ne lâche pas ses personnages et compose un roman absolument saisissant et captivant, tableau des folies humaines destructrices.
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Quel roman ! Il faut avoir le coeur bien accroché pour lire toutes les turpitudes humaines, tout cela pour s'enrichir, et, avec quoi ? le guano ! autrement dit la fiente d'oiseaux. J'ai lu ce roman en vérifiant sans cesse les informations car je ne connaissais absolument pas cette histoire. Nous sommes à la fin du XIX° et grâce aux îles au large du Pérou ce pays connaît une richesse phénoménale. On appelle ce moment « l'ère guano ». Une telle richesse a attiré des convoitises multiples, ce que raconte le roman se situe au moment où le Pérou a chassé les puissances coloniales et exploite à son profit cette ressource. Malheureusement, si les puissances coloniales sont parties ceux qui les avaient chassées sont devenus aussi corrompus que les anciens exploiteurs. La terrible condition des miséreux qui sont sous les ordres des propriétaires des terrains des îles sur lesquelles on exploite le guano est horrible. Pour le roman, l'auteur invente une histoire d'amour impossible et évidemment tragique, cela lui permet de décrire deux personnages un peu moins sombres. Sur terre, en face de ces îles, à trois jours de navigation, la guerre que se livrent les deux ports qui se disputent la vente de la « fiente » est sans pitié, vraiment plusieurs fois on se dit en lisant ce livre « et tout cela pour de la m.…. » . de plus cette région est soumise à un climat très particulier, la plupart du temps les gens vivent dans un brouillard opaque qui empêche le soleil d'éclairer un peu la vie celle des riches comme celle des pauvres. Je n'ai pas bien compris pourquoi l'auteur semble faire correspondre ce brouillard à l'exploitation du guano.
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Au large du Chili, en 1893, sur une île couverte de brume, se trouve le guano, une ressource qui a fait la richesse de trois familles, trois clans qui se disputent le monopole du commerce de cet engrais, véritable trésor qui fait vivre toute une région tout en attisant bien des convoitises.

Le jeune Juan José va voir sa vie basculer quand il est enrôlé comme mousse à bord du dernier vraquier effectuant la traversée entre l'île et les deux villes du continent. Sous les ordres du capitaine Moustache, navigateur chevronné, ancien héros national, le voilà mêlé à une terrible machination alors que l'âge d'or du guano semble être sur le point de se terminer et que la nature se rebelle.

Ancrée dans une époque et dans une géographie, cette histoire aux mille péripéties palpitantes regorge d'intrigues politiques, économiques qui prennent le pas sur le simple roman d'aventure.
Complots, jalousies, attentats, course au profit, appât du gain, décadence... Dans une atmosphère très particulière, ce premier roman riche et foisonnant - brillamment construit au demeurant - se lit avec délectation et tient le lecteur en haleine jusqu'au dénouement.
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La "guerre du guano" opposa au XIXème l'Espagne aux républiques du Chili et du Pérou : l'auteur s'en inspire sans doute pour cette incroyable aventure !
Au départ, 3 jeunes révolutionnaires luttent pour l'indépendance de leur pays et chassent les colons . L'île à guano est alors partagée entre 3 grandes familles. Les propriétaires, devenus lords, s'enrichissent, exploitent leur peuple prêts à tout pour de plus grands profits. Ils n'hésitent pas à réprimer de façon violente et exemplaire toute tentative de révolte.
En face sur les côtes du Pérou deux ports recueillent la précieuse marchandise. le commerce entre les deux est assuré par un marin expérimenté, Moustache.
Mais bientôt le guano s'épuise, et le brouillard envahit tant les îles que les cormorans ne s'y posent plus. C'est le déclin annoncé et avec lui les pièges et complots que les hommes sont capables de fomenter pour garder richesse et pouvoir.
Le romancier accumule les péripéties dans une chronologie perturbée : il faut suivre, le tout dans une odeur pestilentielle ! les 3 familles vont se retrouver "prisonnières du brouillard, de la folie, de la fiente".
Les personnages sont tous pittoresques mais effrayants de cynisme et d'égoïsme...seul un petit couple d'amoureux apporte quelque douceur (momentanée) à ces aventures rocambolesques !
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
13 août 2020
Au large du Chili, la fiente comme source de prospérité. "Les Cormorans", premier roman d’Édouard Jousselin. Impressionnant.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
03 juillet 2020
Au large du Chili, un premier roman audacieux qui convoque le tragique et le trivial, le pittoresque et la noirceur.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le brouillard s’installa progressivement, comme une maladie infectieuse. Par bandes de ciel d’abord, striant un quartier, une île, un littoral, coiffant les pinacles des églises, les faîtes en fer forgé des auberges. Il entra par les fenêtres, engouffra ses filaments par le trou des serrures et sous les chanlattes des toits. Il s’accrocha aux épines des buissons, aux branches de bois jeune, aux mâts des bateaux, au fil pour sécher le linge. Puis il arriva par nuages entiers, des masses célestes humides et stagnantes, comme des monceaux de coton blottis au flanc des collines. Il revint sans cesse, deux, trois fois par semaine, un peu plus, chaque jour.
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mpossible de faire comme s’il n’y avait pas eu de colonisation. Certaines puissance tiennent à laisser une trace là où, un jour, elles plantèrent leurs drapeaux. Les possessions britanniques avait été étudiées une à une. Les terres des colons anglais resteraient aux colons anglais, qui deviendraient citoyens à part entière du territoire. Ils garderaient leur langue, leur portrait du souverain sur la cheminée et toutes les coutumes qu’on appelait pour se moquer « le droit au thé ».
Les bâtiments officiels passeraient sans délai sous la coupe de la nouvelle administration. La couronne avait négocié ensuite quelques terres australes abandonnées, pour conserver une présence maritime et permettre à quelques scientifiques d’observer on ne sait quel phénomène climato-géographique. Elle avait été exaucée. On lui avait cédé des îlots vides, sans homme, richesse, ni guano.
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Des familles de conquistadors, à défaut de trouver l'Eldorado, franchirent les Andes et rejoignirent les rives du Pacifique pour s'y implanter. Elles engendrèrent des générations de pêcheurs pauvres. Brûlées par le soleil, martelées par les vents, accrochées aux rivages. Dans leur fuite du bout du monde, quelques téméraires, las de barboter au pied des montagnes, prirent à nouveau la mer et s'installèrent, par-delà l'horizon, sur le grand amas rocheux du sud de l'archipel, celui dont l'isthme faisait comme une fragile liaison ligamenteuse entre deux os pierreux.
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Seul marin familier de ces archipels calcaire, unique capitaine à affronter le brouillard, la commercialisation du guano reposait sur son oncle stature. Cela faisait de lui, en cette année 1897, un des êtres les plus importants de la région. Assis sur une rente pour l’éternité, il disposait d’une épouse qui ne l’attendait plus, d’enfants éloignés goûtant une jeunesse confortable, d’une maison en dur sur le littoral au sud d’Arequipa, ainsi que de nombreuses maîtresses parsemées au gré de ses voyages.
Capitaine :car il était le seul à bord et qu’il n’y avait personne pour lui disputer le titre. Moustache : une trace de suie épaisse sous le nez pour couvrir l’odeur de la fiente.
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Aux prémices d’une nuit, la réaction des hommes s’avère toujours ambivalente. Certains pensent que le monde doit être lavé de ses péchés et réclament une purge. Tant pis s’il faisait pourrir les arbres et menaçaient les cultures. Tant pis s’il réduisait le commerce, s’il rendait la pêche plus dangereuse, si les enfants avaient le teint livide, si le tonnage de guano s’amenuisait, si le pain avait le goût de l’eau. La vie étant cyclique, et le présent guère enviable, glisser un bon coup dans les abysses promettait des lendemains meilleurs. Le brouillard eut ses prédicateurs, ses adorateurs, sa secte.
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