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EAN : 9782360840106
352 pages
Inculte éditions (21/08/2019)
3.77/5   24 notes
Résumé :
Ouarit Jérusalem, urbanologue de renom, est appelé à Dubaï pour insuffler une âme urbaine à cette cité du désert perçue comme une juxtaposition de tours ultramodernes et d’autoroutes tentaculaires. Originaire d’Alep, ville plusieurs fois millénaire aujourd’hui ravagée par la guerre, il est convaincu de trouver en Dubaï une ville facile à lire et dans ce projet un moyen de découvrir un aleph. Cet objet mythique, décrit par Borges et qui permettrait de voir simultaném... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'ai lu ce livre dans le cadre de la sélection du prix Robles. A priori, un livre sur la ville de Dubaï ne me tentait pas plus que ça. D'emblée, la forme m'a intéressée.
Des références aux origines par le biais d'un personnage bien campé, haut en couleurs et amoureux de sa ville, des chapitres courts, variés présentant tour à tour les différents intervenants du roman.
Une quête un peu mystérieuse de l'âme de cette ville, le tout accompagné d'une lutte de pouvoirs, d'une intrigue policière, de personnages étranges.
En bref, un livre agréable à lire.

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Ougarit de Camille Ammoun est un roman ambitieux, aux facettes multiples. Ses diverses parties nous promènent d'une ville à l'autre au hasard des souvenirs de son héros, au nom prédestiné pour la profession de pointe qu'il a contribué à créer, l'urbanologie. Il s'appelle en effet Ougarit Jérusalem ; Ougarit, un prénom qui évoquait pour son père le prestigieux passé d'une grande Syrie imaginaire et pré-arabe ; Jérusalem, son nom de famille, n'est pas élucidé dans le roman. C'est un architecte alépin, cosmopolite et acculturé, en exil sur la planète depuis que son père l'a exfiltré à Erevan en Arménie pour éviter à son fils adolescent la conscription dans l'armée syrienne. Il a erré de ville en ville, d'Alep à Erevan, à Beyrouth, Barcelone, puis à Paris, où il se fixe. Il se retrouve maintenant à Dubaï, à la demande d'Ali al Jumeiri, un vieillard amoureux de sa cité, pour qu'il y cherche ou y crée l'âme de la ville, à l'origine un village de pécheurs de perles, devenu une ville-champignon trop vite surgie des sables. A cette recherche se mêle la notion de l'aleph, notion nébuleuse et mythique qu'Ougarit a trouvé décrite dans une mauvaise traduction russe d'un roman de Borges, L'Aleph. Cet aleph est censé concentrer en un objet, un point dans l'espace qui contient simultanément tous les autres espaces, la vision absolue du présent et du passé d'un lieu.
Lors de la présentation du projet d'Ougarit au Conseil des neuf de Dubaï la seule mention de l'aleph déchaîne l'enthousiasme des participants, et avant même que le héros ait expliqué de quoi il s'agit, la décision est prise. Dubaï aura son aleph, même si nul ne sait vraiment de quoi il est question.
Des intrigues secondaires viennent compliquer le fil du récit, le destin d'Oriol, ancien libraire espagnol pris dans les imbroglios de marchandises de contrebande ; celui d'Azadeh, directrice de galerie d'art moderne égarée dans ce pays musulman rétrograde ; celui de Fahd bin Butti, chef de la sécurité intérieure ; celui d'un policier dubaïote en quête de Borges et de ses écrits, et bien d'autres encore.
Chacun, à son niveau de compréhension de ce qu'est l'aleph, tente de s'approprier cette notion pour servir ses intérêts. Ali al Jumeiri cherche la renommée; Fahd bin Butti le pouvoir et le contrôle omniscient et omniprésent, Azadeh la gloire d'avoir introduit la modernité à Dubaï. Oriol lui ne cherche pas l'aleph, mais plus prosaïquement à régler ses problèmes financiers et à échapper à de mystérieux et menaçants financiers. C'est son assassinat qui entraîne l'emprisonnement d'Ougarit Jérusalem alors que les habitants de Dubaï, en proie à une frénésie incompréhensible, se lancent tous dans la recherche de l'aleph.
Les villes sont les véritables héroïnes du récit, et leurs descriptions parsèment les pages du roman. Seule exception, la quête de l'aleph dans les montagnes du Chouf et la rencontre d'Ougarit avec un cheikh druze.
Ces villes seront transfigurées et sublimées par la découverte finale du héros et c'est l'écriture d'un roman qui prendra finalement le rôle de l'aleph, en décrivant dans le détail les événements, dans ce que le héros qualifie d'éblouissante épiphanie.
Ce roman mené à la fois à la deuxième et à la troisième personne du singulier, et ce pour le même héros, nous le rend à la fois proche et distant. le récit à certains moments devient franchement onirique et s'il témoigne d'une extrême culture, le foisonnement des thèmes et des personnages secondaires peut donner au lecteur une impression d'étouffement.
C'est un roman long, riche, complexe, touffu, qui embrasse une multitude de thèmes mais peine à certains moments à les rassembler harmonieusement.
Conclusion
J'avoue être restée perplexe à la fin de la lecture. C'est certes un premier roman très prometteur mais qui gagnerait à être épuré, les récits secondaires étant parfois trop développés.
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Livre dense, autant dans l'écriture que dans les thèmes abordés et maîtrisés par l'auteur. Il y est question d'urbanisme dans les villes ultra-modernes et tentaculaires, Dubaï en particulier. Ougarit, urbanologue, est envoyé dans cette ville orientale, il a pour mission de découvrir son âme cachée. Une fois sur place il se met en quête d'un Aleph (objet sorti de l'imaginaire de Borges l'argentin, permettant l'omniscience).
Le roman se déroule entre l'Europe, le Moyen Orient. A travers son périple il renoue avec un ami lointain devenu transporteur de marchandises par bateau après avoir été libraire. le roman se construit ensuite sur une intrigue policiaire et politique.
Une histoire qui nous embarque et où l'auteur nous régale de ses connaissances.
J'espère que Camille Ammoun ne s'arrêtera pas à ce premier roman.
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Objet hybride entre documentaire et intrigue sur fond de quête mystique, à défaut d'avoir su mieux mélanger les genres, l'auteur aurait dû choisir l'un ou l'autre. Car, sans renier la qualité de l'écriture, dans ce livre, l'érudition l'emporte sur l'émotion. Dommage.
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Un grand roman original d'aventure qui nous invite à arpenter la ville de Dubaï d'aujourd'hui  « port de pêcheurs de perles passé aux gratte- ciel de verre et qui est devenue «  une vache à lait qu'il faut traire jusqu'à l'épuisement ». En contre point Alep ,la ville natale d'Ougarit Jérusalem ,creuset culturel de la civilisation du moyen orient sera dévastée.
Entre ces deux lieux ,notre héros aura séjourné à Erivan, Barcelone et Paris , ce sera dans le chouf libanais dans la campagne de Beyrouth que la vie prendra son sens.
J'ai aimé être desportée par ce roman , faire de la sociologie urbaine, de la géo politique, être aux côtés de personnages attachants, me cultiver sur l'art contemporain et sourire bien souvent tant la plume de l'auteur est agréable et pleine de générosité.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Puis, il l'avait vu. L'aleph. Cette chose indescriptible est une sorte de panoptique, "une sphère dont le centre est partout et la circonférence nulle part", écrit Borges, empruntant cette formule à Pascal qui décrivait ainsi l'univers dans ses Pensées. Pascal lui-même aurait emprunté cette formule à un manuscrit pseudo-hermétique du XIIème siècle où elle apparaîtrait pour la première fois comme la deuxième de vingt-quatre définitions de Dieu : Deus est spharea cujus centrum ubique, circumferentia nusquam. "Dieu" pour les philosophes du Moyen Age, " l'univers" au XVIIème siècle marqué par l'épanouissement des sciences modernes, cette sphère devient, au XXème siècle qui a vu naître l'industrie de pointe et le totalitarisme, une sorte de boule de cristal immatérielle qui permettrait de voir simultanément et sous tous les angles un nombre infini de lieux et d'événements se produisant ou s'étant produits.
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L'Éternité ne correspond pas à un écoulement infini du temps, mais bien au contraire, à une interruption de cet écoulement. L'éternité, c'est le figement du temps, de tout le temps, dans un seul instant. Et ce n'est que quand cet instant atteint une densité de temps infinie que l'éternité est atteinte. Cet "absolu dans le momentané" - lo absoluto en lo momentàneo -, l'homme peut y tendre mais il ne pourra jamais l'atteindre
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Il lui ( à son père) reproche d'avoir fait de lui ce qu'il est devenu aujourd'hui : un démocrate arabe en exil ; un démocrate arabe pris en sandwich entre la realpolitik des grandes puissances, les prisons politiques des dictatures locales et la violence nihiliste de l'islamisme radical.
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(A propos de Beyrouth) Ce rocher de la Méditerranée orientale, pris entre mer et montagne, est sans doute l’un des sites géographiques les plus beaux du pourtour méditerranéen. Mais aussi, aujourd’hui, l’un des plus amochés par une urbanisation rampante et désordonnée. Il n’empêche, et je ne saurais dire pourquoi, cette ville est attachante.
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Dubaï est jeune et fière. L'Alexandrie des Ptolémées. Alors que plus au nord on s'acharne à raser des villes parmi les plus anciennes du monde, ici on construit, à partir de presque rien, une Alexandrie nouvelle.
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Videos de Camille Ammoun (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Camille Ammoun
Il y a des villes cosmopolites et des villes restées à l’écart de la rumeur du monde. Des villes héritières d’un passé millénaire et des « villes nouvelles » dépourvues d’histoire. Des villes labellisées « smart cities », bouleversées par le numérique, et d’autres réticentes face à l’intrusion d’acteurs privés qui promettent des « villes intelligentes ». Des villes coupées en deux à la suite d’un conflit communautaire ou religieux et d’autres d’un seul bloc… Mais qu’est-ce qui fait l’identité d’une ville ? Comment se crée-t-elle ? Comment évolue-t-elle ?
Animé par Anne-Solange Muis
Camille AMMOUN , Ecrivain et politologue Lucie MORISSET , Professeure et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain, Université du Québec à Montréal Thierry PAQUOT , Philosophe de l’urbain Anne-Solange MUIS , Géographe (Dr), dir. Éditions Terre Urbaine
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