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4,07

sur 324 notes
En mal de morosité ? La liesse à l'approche de ce déconfinement vous débecte? Il n'y a plus assez de cafard dans votre vie depuis que vous avez terminé le Baygon ?
Enfilez donc vos crocs cuites par le soleil, un vieux jean rapé tellement pas lavé qu'il tient debout tout seul, n'oubliez pas l'incontournable marcel jadis blanc, pimpé à la sueur, au bourbon, tabac froid et jus de viande premier prix. Ne vous lavez pas les chicots, ce serait dommage de louper l'effluve bactérienne, si vous avez les cheveux longs, optez pour la coupe mulet si vous vous sentez l'âme artiste, sinon coupez vous les veuchs à la fourchette, une fois le repas fini histoire de leur filer ce soyeux incomparable que provoque la graisse d'oie.
Pas la peine d'épousseter les pellicules sur vos épaules, vous voila fin prêt pour un petit road trip là ou les lumières se perdent.

Les Appalaches. Nature aussi grandiose que la pauvreté qui l'habite. QG des laissés pour compte. Berceau de la mauvaise graine, et des espoirs déchus, ça fait bander n'est ce pas? Si le jogging est gonflé au niveau du slibard c'est à cause du calibre qu'est rangé à portée de pogne, ce bon vieux distributeur de paix archaïque, baguette de sorcier démocratisée par l'Oncle Sam pour pouvoir cracher la mort en chantant la liberté.

Le darron fait tourner le bizness de crystalmeth, et le fiston obéit. C'est un fait aussi sur qu'une rose ne poussera pas d'une flaque de vomi de toxico. Ici l'heritage ne te lègue pas de quoi changer de bateau cette année mais un atavisme plus amère que d'la transpiration d'hyène.

Mais dans la vie y'a de l'espoir ? Make America great again, le changement c'est maintenant, Ensemble tout deviant possible qu'ils disaient...

Y'a bien Maggy, cette petite fraicheur avec qui t'as fait tes premiers pas, découvert tes premiers émois, et qu'tu reves de retrouver. Pimpante, envoutante et solaire, c'est ta petite fée clochette, mais la fange ca ronge, ca use, ca abime, ca souille, par capilarité elle s'est immiscée en toi comme dans ton quotidien, et t'as beau faire chauffer la savonette, vaz-y brosse ma gueule, c'est aussi indélébile que ton patronyme. Bon à rien, mauvais atout.

La vie pour certains est une garce, un bukkake de molards en période de rhume.

David Joy connait la dope, les petites gens, la nature splendide et la noirceur sordide. Il peint la rusticité de son environnement avec un balais à chiottes, d'un poignet virtuose.

Vous sortirez de cette lecture avec un putain de rictus désabusé.

Dans la famille Foutue d'avance, je voudrais… le fils? Bonne pioche Bozo!
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Le roman noir « rural » est décidément à la mode et la production devient pléthorique avec, on s'en doute, à boire et à manger. Beaucoup de maisons d'éditions surfent sur la vague et l'on commence à voir apparaître un certain nombre de pâles copies de Ron Rash ou de Daniel Woodrell. Mais, au milieu de tout cela apparaissent encore parfois quelques pépites. C'est le cas avec Là où les lumières se perdent, de David Joy.
Rural noir ? La question peut d'ailleurs se poser. Car si l'on est dans les Appalaches, du côté de la Caroline du Nord, tout cela pourrait se passer un peu n'importe où, y compris, pourquoi pas, dans un quartier d'une métropole, et, en fin de compte, l'environnement naturel compte peu face au combat intérieur de Jacob McNeely, « héros » du livre, jeune homme de dix-huit ans vivant sous la coupe d'un père régnant en maître sur le trafic de drogue local. Jacob semble destiné à décevoir son géniteur : trop tendre, pas assez impliqué dans un trafic de drogue dont il ne peut que voir les effets sur sa mère accro à la meth, et amoureux de la belle et intelligente Maggie dont il espère qu'elle réussira à mettre les voiles de ce patelin pour réussir sa vie ailleurs.
Une exécution commandée par son père qui tourne au vinaigre, une bagarre dans une fête de lycéens où Jacob manque tuer un autre adolescent et le jeune homme, qui se sent déjà étouffé par son père et par la petite ville dans laquelle il vit, voit les rares portes de sortie se refermer devant lui.
C'est finalement une histoire vieille comme le monde que conte David Joy. Pour pouvoir vivre sa vie, pour gagner sa liberté, Jacob doit tuer le père. Et la façon dont l'étau se resserre sur lui ne lui laisse pas le choix. Il va falloir le faire vite et aucun retour ne sera possible. de toute manière, les tourments qui agitent Jacob, son besoin d'aider Maggie à partir – comme une fuite par procuration – rendent son départ impérieux, fusse les pieds devant.
Si les personnages qui s'agitent autour de Jacob, son père, la petite amie de ce dernier, ses hommes de main ou les policiers à se solde peuvent apparaître monolithiques voire caricaturaux, David Joy, par le biais de petits détails – la description d'une caravane, d'une fille endormie, quelques larmes – réussit à les rendre plus complexes qu'ils paraissent et, surtout, le personnage de Jacob, narrateur de l'histoire, est, lui, rendu dans toute son humanité, avec ses contradictions, ses lâchetés, son indécision et, finalement, sa détermination. Tout n'est sans doute pas parfait dans Là où les lumières se perdent, il y a des hauts, quelques bas, mais surtout de beaux moments de grâce. Et l'on se dit que si David Joy continue sur cette voie-là, ce sera un auteur à suivre très attentivement dans les prochaines années. En attendant on peut déjà lire ce premier roman, âpre, tragique et violent.

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"Au loin, là où regardait l'Indien, le soleil se couchait sur l'éternité. Et c'était cette promesse d'éternité qui pouvait pousser un homme à faire le grand saut."

Appalaches, du côté de la Caroline du Nord, dans un trou perdu, non loin d'une ville…

Jacob McNeely, 18 ans, est le fils Charly McNeely, baron local de la drogue bleue, la cristal meth.

Son avenir à lui est déjà tout tracé, pas de boite privée, pas de science po, pas de ENA, pas de H.E.C…

Et dans le pire des cas, s'il ne travaille pas pour la boîte de papa, c'est dans la gueule qu'il s'en prendra.

Oui, l'avenir de Jacob semble tracé : fils d'une mère junkie accro à la meth et d'un père qui en vend, il sait que jamais il n'ira ailleurs que dans ces montagnes. Son avenir est inscrit dans ses gènes et son avenir est sans lumière.

Si on ne choisit pas ses parents ou sa famille, on peut choisir ses amies et Jacob a toujours eu des vues sur la jolie Maggie, son amie d'enfance, celle qui le comprend, celle qui pourrait être sa bouée de sauvetage, celle qui pourrait l'aider à sortir de toute cette merde dans laquelle il doit surnager.

Nous sommes dans un roman noir, un roman "rural noir" car il nous emporte dans l'Amérique profonde, dans une Amérique où règne la violence, dans une ville ou tout le monde est corrompu, surtout les flics qui mangent dans la main du père McNeely car il leur refile des biftons qui mettent du beurre dans leurs fins de mois (qui sont toujours dures).

Oui, ici, black is black, noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir. Élevé par un père dur et sans amour, cherchant toujours les rares fois où il a été fier de lui, Jacob sait que s'il ne fait rien, le milieu de bouffera, lui qui n'a pas l'étoffe de son père.

Mais comment faire pour se détacher de se père ? Freud aurait dit que couper le cordon n'était pas suffisant, il faut aussi tuer le père…

Ici, il y a de la violence, de la misère humaine dans le sens où Jacob a reçu peu d'amour ou de marques de tendresse de ses parents, pourtant, dans le fond, il les aime.

Ici, le sang coule, les hommes sont des brutes, des corrompus, ici, on règle ses comptes à coup de révolvers et on finit dans le lac avec un peu de malchance.

Ici, ce n'est pas mourir qui est difficile, c'est vivre ! Et il n'y a pas grand-monde pour chanter "Je veux vivre".

Mais si le sang a coulé abondamment, il y a eu aussi une vallée de larmes : celles de Jacob, celles de Maggie et les miennes.

Parce que oui, même si Jacob n'est pas un ange, même s'il est violent à certains moments, que c'est un buveur, un fumeur de Winston et de beuh, c'est aussi un garçon qui a manqué de tout, mais qui peut tout vous donner s'il vous aime.

Oui, j'ai aimé Jacob et le quitter en refermant le livre fut une torture, même si, dans le fond, il est toujours dans ma tête, ce gamin.

Un roman noir qui m'a pris aux tripes, qui est allé droit dans mon coeur, droit dans mon sternum, comme un coup de poing.

Un récit magnifique, une plume sans concession, des personnages attachants (Jacob, Maggie), le tout donnant un récit poignant, émouvant, humain, déchirant que tu termineras par un grand cri car, tel un loup, tu hurleras ta douleur à la fin du roman.

PS : les plus mélomanes auront reconnu le détournement des paroles de "Auteuil, Neuilly, Passy" des Inconnus, une phrase de "Né Quelque Part" de Maxime le Forestier et le titre d'une chanson de Faudel "Je veux vivre".

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Les lumières se perdent dans ce monde très sombre où le jeune Jacob tente de faire plus que survivre.

Une mère défoncée, un père trafiquant et violent, un coin perdu et comme seule éclaircie Maggie et l'amour sauf qu'il faut échapper à son destin, à son "sang" et ça ce n'est pas gagné.

Un très beau texte, sensible, émouvant et un personnage principal magnifique!
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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« Là où les lumières se perdent« , un titre aussi beau ne pouvait qu'offrir un grand roman porté par la plume incandescente de David Joy dont c'était le tout premier roman. Un polar âpre et crépusculaire, vertigineux de par son éclatante maîtrise. On est saisi, bouleversé par le récit de cette (sur)vie, celle de Jacob, fils de Charles McNeely. Ce dernier est l'incarnation du mal dans cette localité perdue des Appalaches où la drogue et l'alcool coulent dans les veines avec ce sentiment de désespoir consubstantiel à ce trou perdu au milieu de nulle part. On y perd son temps, on y perd souvent la vie mais le plus sûrement son âme. Ce mal-être ronge tout et Jacob va devoir faire un choix dans cette quête existentielle qui l'anime : être le fils de son père, son héritier, avec ce même sang coulant dans ses veines, signifiant le plus souvent d'être la grande faucheuse, où bien sauver ce qui peut l'être : Maggie qui est sa lumière en cette nuit, la seule qui le retient à la vie. David Joy a bâti une véritable tragédie où l'âme des hommes ressemblent aux ténèbres où gisent les épaves impassibles s'élançant en cortèges funèbres. de pauvres hères dont la drogue, les médicaments, l'alcool sont le seul échappatoire face à la vie qui s'offre à eux. D'une grande noirceur, ce roman de David Joy nous saisit à la gorge pour ne plus nous lâcher. Véritable plongée cathartique dans la psyché du jeune Jacob, c'est peu dire qu'on sort sonné par ce coup de poing que représente « Là où les lumières se perdent », plongée abyssale dans les méandres de l'âme humaine. C'est assurément un très grand livre !
Lien : https://thedude524.com/2018/..
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Un roman très très sombre....Voilà une Amérique qui est bien loin de celle des séries américaines...
Jacob le sait dès son enfance, il n'a aucun avenir, mère accro à la meth, père à la tête d'un business de drogue. Il finira comme l'un ou comme l'autre. Mais cela n'est pas dans sa nature, il veut autre chose, et il le veut avec Maggie, qui vaut mieux que ça. Mais malgré tout ses efforts, Dieu ne semble pas exercer ses prières, et doucement l'auteur va nous faire suivre sa longue descente aux enfers...
Le personnage de Jacob inspire l'empathie, ses sentiments sont décrits avec finesse et justesse. La plume de l'auteur est percutante, dans sa description d'une Amérique sans avenir.
C'est un beau livre, à lire, mais comme je le disais il y a peu pour le livre Désolations de David Vann, il vaut peut-être mieux éviter quand on est déprimé....
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Une lecture sans plus au début, l'histoire de Jacob, un jeune homme coincé dans sa ville natale qui a quitté l'école depuis 2 ans. Il est entouré de sa mère une junkie rarement sobre qui vit seule dans une cabane sordide, et surtout il vit chez son père, un trafiquant local de drogue aux méthodes claires et nettes qu'il assiste.
Puis à la moitié du roman, l'histoire s'enrichit. Jacob devient de plus en plus attachant et sensible, il a conscience de son destin inéluctable lié à son père et il n'a aucun espoir de quitte sa ville. Sa fatalité est bouleversante.
Son père est un personnage dur aux idées bien tranchées, le seul avantage de Jacob sur les autres employés est qu'il est le fils de son père, un avantage bien relatif à la longue.
Je ne m'attendais pas à cette tournure des événements avec l'espoir qui refait surface petit à petit et qui permet à Jacob d'aspirer à une nouvelle vie. Et ni à cette fin qui met en lumière toute la naïveté de Jacob liée à sa jeunesse.
Un roman très touchant.
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Caroline du Nord, au beau milieu des Appalaches. Un jeune homme de 18 ans, Jacob, est surtout connu pour son nom : McNeely. Un nom difficile à porter, une trace indélébile, une marque au fer rouge, un fardeau, un poids. C'est que le patriarche est un baron de la drogue, pourvoyeur de crystal meth, en plus d'être cruel, cynique, misogyne. Son seul soleil : Maggie, son amie d'enfance de qui il est très amoureux. Mais Maggie a elle aussi un père sans capacité ; Jacob fera tout pour la protéger de lui. Jusqu'à trahir son propre père. Pour sauver les apparences, il continue d'effectuer des besognes atroces pour lui, comme tuer ou se débarrasser de cadavres, mais dans l'ombre, il lui vole de l'argent. Il veut aider Maggie à partir, l'aider à se construire un avenir. Un roman très noir, très sombre. Un roman de l'Amérique paumée, pauvre, sale… Des phrases dures, une atmosphère étouffante. La seule lumière ; l'amour pour Maggie. Un roman difficile à lâcher une fois commencé, mais dont on veut sortir au plus vite pour enfin respirer. Un premier roman qui frappe fort.
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Un roman dense, noir , nous relate une étrange destinée, celle de Jacob, pauvre bougre de 18 ans environ, né dans un milieu familial, social, géographique, improbable tant il est misérable, tant il est obscène, tant il est visqueux puisqu'on ne peut pas s'en défaire, et pourtant tant il est beau parfois, lumineux, parfois, quelques fulgurances, des lucioles.
Le récit repose sur cette lumière qui disparaît, renaît, s'éteint, s'efface des yeux des morts, et il y en a, des yeux, des morts, et des lumières qui apparaissent et s'éteignent.

Le héros, Jacob, voit le chemin de la lumière, là où il pourra enfin se libérer des démons qui ont entouré son berceau et jalonné son enfance et pourri son adolescence. Il sait où est ce chemin. Celui de Maggie son amoureuse, celui d'un travail honnête.
Les lumières s'éteignent. La rédemption n'est pas là. Dieu n'est pas là.
Il est terrible ce roman, de narrer ce Jacob, brisé dans son élan rédempteur.
Jusqu'à la dernière page, j'ai espéré que la lumière l'emporte. Et peut-être que... à la fin, une ultime flamme sauvera Jacob, lui permettra de passer de l'autre côté.
Une belle histoire qui ne doit pas se résumer à un récit noir rural dans une Amérique profonde. Je pense sincèrement que ce roman dépasse largement ceci. L'histoire de Jacob est universelle.
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Pour bien se rendre compte de la lumière, il faut de l'ombre. Au risque que la lumière se perde dans les profondeurs des ténèbres.

Caroline du nord, un trou perdu et des habitants qui le sont tout autant. A l'image de Charly, fils du dealer en chef local et d'une mère droguée, qui a baigné toute sa vie dans la violence. Un environnement où tout est corrompu, des flics jusqu'à l'âme même de l'endroit.

Là où les lumières se perdent est un roman noir typique d'une Amérique profonde qui a perdu le sens de ses valeurs. Un environnement qui assèche les sentiments ; désert d'humanité où pointe (peut être) une once de lumière.

Ne pas croire sa première impression de lecture, et les premières pages somme toute assez banales. La suite prend davantage aux tripes.

Ne pas croire aveuglément en la comparaison de la 4ème de couverture qui rapproche ce roman de Seul de silence de R.J. Ellory. Je cherche encore le rapport.

Mais, croire qu'il y a une échappatoire à ce long tunnel d'obscurité ?

A travers ce court roman et son écriture à la fois sèche et enlevée, David Joy nous parle d'un jeune homme qui (sans presque s'en apercevoir) tente d'échapper à ses chaînes virtuelles qui le lient à son passé et à sa filiation. Un roman sur le déterminisme et sur l'éventuelle possibilité de changer un destin tout tracé. Par l'amour, peut être…

L'histoire racontée par David Joy n'a rien de vraiment originale, tant de romans noirs du même genre ont déjà proposé ce genre d'ambiance de désolation autour d'un déferlement d'horreurs.

Me reste principalement de cette lecture, le sentiment lancinant d'avoir partagé au plus près une tranche de vie d'un jeune homme annoncé comme perdu dès sa naissance.

Me reste de ce roman le poids des événements et l'apprêté de sa narration qui pèsent sur mes épaules de lecteur, surtout après sa fin réussie.

Me reste l'impression d'avoir lu un bon mais trop court roman noir à l'américaine, même s'il m'a semblé en avoir lu de meilleurs dans le genre. Sentiment étrange et assez impalpable. Nombre d'autres lecteurs parlent de chef d'oeuvre, ce qui prouve indéniablement la qualité de ce texte.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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