Si la quatrième de couverture déflore un peu l'aventure qui nous attend, le premier chapitre installe tranquillement la situation de départ sans démonstrations.
Le chapitre mise sur notre intuition, avec ce qui est sous-entendu ou non dit. Nous cernons déja un peu l'environnement géographique et familial de ce petit " fouineur" de 14 ans.
Le coin où vit son père est très boisé, on nous parle déja des Zadistes qui campent comme une communauté à la belle étoile non loin.
Paul est un geek, pas de doute.
Et ce n'est pas seulement parce qu'il passe du temps à perfectionner son drone. Avec un chien baptisé " Spam", cela met sérieusement sur la piste.
Une idée nous vient aussitôt ( nous sommes comme ça, nous avons des questions), nous nous demandons si il y a une règlementation sur les drones.
Et bien oui, l'usage de l'engin volant équipé d'une caméra dépasse du coup l'usage d'un petit avion téléguidé. Nous sommes sur de l'espace privé capturé par l'objectif.
Et puis, sur des distances considérables, on ne se promène pas simplement comme ça dans l'espace aérien. Raison de sécurité.
Alors, il faut se renseigner.
Voyez chers lecteurs, par exemple cette citation d'article sur le sujet:
"...Dans quelle catégories et règlementation rentre mon drone pour 2020?
Il y a par exemple les trois sous-catégories principales pour les vols dits à risques faibles et appartenant à la catégorie d'exploitation ouverte : ...
Pour ne citer que celui-là,
"...A1 : Les drones de moins de 900 G.
Pour ces drones, il est obligatoire de voler à vue, de ne pas dépasser 120 m de hauteur de vol et de passer une formation en ligne.
Le survol des personne est toléré dans certains cas. Si votre drone fait de 250g et vole à 19 m/s maximum, il vous est possible de survoler des personnes sauf regroupement. Si l'aéronef est plus lourd mais reste sous les 900g, il vous faut en plus un système d'identification à distance et de géovigilence. le drone devra également être déclaré en ligne et porter la mention CE..."
(Source: https://www.invictus-drone.com/legislation-des-drones-en-2020/)
Tout usage contrevenant à ses règles seraient de la Flibusterie, un acte de piraterie, chers jeunes lecteurs.
À propos de piraterie, un autre élément important de l'histoire: la ZAD.
L'intrigue va s'articuler autour de cet évènement qui touche l'entourage voisin de la maison de Paul.
Qui sont les Zadistes, au fait?
Il serait bon de le savoir avant de s'engager plus loin peut-être?
Un petit clic sur le web suffira pour ce genre de savoir:
En deux mots, les "Zadistes" sont des personnes qui militent pour protéger des Zones À Défendre de la destruction et vouées à la reconstruction, en squatant les lieux et en faisant échouer les progressions du projet.
Tout en proposant son histoire,
Hervé Jubert va couvrir un peu le problème de la défense de ZAD, vu par plusieurs acteurs qui eux-mêmes y sont attachés très différemment, le père de Paul- fonctionnaire et gardien des forêts-, Manon- la nouvelle amie de Paul, un peu plus éclairée sur l'activisme écologique- et le père de Manon- gendarme de son état-.
En lisant, nous nous rendrons compte que ces divergeances d'opinion et de regards passionnées peuvent glisser vers des affrontements relativement dangereux.
Paul viendra mettre les pieds dans cette histoire purement par accident, s'exerçant au vol de drone pour une compétition.
Et c'est aussi là que l'auteur se montre adroit car avec Paul, les lecteurs pourront profiter d'une histoire plus désintéressé du thème premier, une autre facette de cette jeunesse, soit insouciante, soit assoiffée d'engagements nouveaux qui feront grandir.
Il y aura une autre intrigue.
Paul a endommagé la caméra de son drone mais il en a récupéré rapidement une après avoir tanné son père puis sa mère.
C'est environ 100 euro.
D'où lui est venu l'argent?
Son père, un peu préoccupé par les zadistes, mène l'enquête.
L'auteur a habilement inversé l'importance des rôles, démarrant l'aventure par un ado excité, frustré par le manque d'activités en forêt et la coupure d'internet, pour révéler un héros inattendu: un père divorcé qui jongle entre toutes ses responsabilités, familiales et professionnelles( à plusieurs niveaux de dialogues).
Le récit est accessible et plutôt agréable à lire.
Les parts de chaque tension sont équilibrées, crédibles.
Le sujet raconté ainsi intéressera un plus large public même si qui ne s'y entendent pas en écologie.
Ne manquez pas ce titre.