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EAN : 9782372090377
80 pages
Corlevour (14/09/2017)
3/5   1 notes
Résumé :
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Chant rustique



extrait 3

Nous n’avons pas rencontré le troupeau, et le frêne a perdu
et récupéré ses feuilles sans que nous ne nous en soyons aperçus.
     De nouveau,
les cieux opaques ont apporté le poids de leur noirceur, et
un essaim d’astres a renouvelé le rêve de l’infini
autour de ses cheveux. Dans la clairière où sa voix
a suspendu le temps, j’ai dévoilé son visage, et
j’ai lu sur ses lèvres une supplication d’ombre
et toutes les syllabes d’une offrande
éphémère.


/traduction du portugais par Béatrice Bonneville-Humann et Yves Humann
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Le vent qui apaise


Le vent qui est entré dans la vie a ouvert
toutes les portes afin que l’âme puisse aller
sans hésitation ni retard. Il a traversé
devant moi avec son souffle de feu, et
a fait surgir de rien le vertige qui
entraîne au fond, et pousse
de nouveau vers le bleu. J’ai fermé toutes les portes
pour qu’il n’entre pas mais le vent a ressurgi
de moi, et sa fureur m’a libéré de mon
propre sol ; il a blessé le vide avec ses ongles
avides d’un désir de terre inassouvi. Et
j’ai serré dans mes bras ton abandon, ton corps
ouvert dans la floraison d’une offrande. J’ai senti
ton sexe dans la germination des images,
et j’ai laissé tes mains chercher
le moût du vent, et le pousser vers tes
lèvres. Je l’ai vu se détacher de leur bord, comme
des bourgeons d’un vieux fruit, et le jus
courir sur tes seins et ouvrir le cours
des sens. Une lumière encore est restée pour dévoiler
un tourbillon de présages, me rassurer
à l’ombre des arbres, et le chant lointain d’une fontaine
nous a suivi avec insistance de son rythme
sur fond de feuillage.
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Chant rustique



extrait 2

« À la croisée des chemins, l’amour viendra à votre
rencontre, ô amants incertains ! Il apportera dans ses mains
les cendres tièdes d’un désir vague, il vous demandera
de les prendre, afin qu’un feu d’images
vous pousse l’un contre l’autre ! » Ce fut ce que la bergère
     me raconta,
avec sa voix enrouée par la nuit ; et elle me donna à feuilleter
les pages de son corps à la recherche d’un vers oublié,
comme si je pouvais le sculpter sur sa peau. Mais ses mains
emprisonnaient le temps, et ses yeux m’ouvrirent
le labyrinthe d’où elle m’avait appelé, dans l’invitation
impatiente de celles qu’on a aimées, sans espoir de lendemain –
     celles qui
laissèrent dans l’horizon sans brume
le sillon d’un reflet.



/traduction du portugais par Béatrice Bonneville-Humann et Yves Humann
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Chant rustique



extrait 1

J’essuie de mes yeux l’ennui afin de te recevoir,
ô printemps, et un déluge de myosotis me fait revenir
à la saison des pluies quand j’entends l’écoulement des
     eaux
dans l’impatience de l’estuaire. Je lance les pierres de
     l’automne
contre l’ange aveugle de l’aube, et ses ailes
s’étendent sur les nuages descendus jusqu’au champ
où la bergère a perdu son troupeau, et me demande
le chemin pour l’ultime clairière de la vallée. Je m’assieds
à ses côtés, sous le frêne ancien, et le vent convalescent
de la tempête sèche ses larmes, alors que je lui retire
sa tunique d’églogue, afin que son corps boive
une liqueur de pétales endormis.



/traduction du portugais par Béatrice Bonneville-Humann et Yves Humann
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UN THÉ DANS LA VÉRANDA


Pendant que les vagues éclataient sur le bord de la plage,
et que le vent soufflait dans les rainures des portes et fenêtres
de la véranda, la femme vêtue de fleurs
remuait lentement le thé qui rafraîchissait, et ne
se rendait pas compte que la main qui faisait ce geste
suivait le lever de cette vague se faisant
plus lente afin de ne pas arrêter le mouvement
du bras, et que les doigts puissent suivre avec plus
de force la petite cuiller. Peut-être qu’un piano, caché
dans sa tête, suivait le rythme de ses doigts
aperçus, dans mon coin, appuyé à la porte que
le vent persistait à ouvrir, pour aller jusqu’à
la table où la femme s’était assise, et à agiter
le vêtement jusqu’à ce que les fleurs se défassent,
laissant tomber les pétales dans la tasse
de thé d’où elle avait tiré la cuiller, pour
boire son thé de fleurs en regardant
les vagues déferler sur le bord de la plage.
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Vidéo de Nuno Judice
Nuno JÚDICE – Un anti-Pessoa ? (France Culture, 1999) L’émission « For Intérieur », par Olivier Germain-Thomas, diffusée le 10 octobre 1999 sur France Culture. Invité : le poète en personne !
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