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EAN : 9782130517313
248 pages
Presses Universitaires de France (01/06/2001)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Présentés en anglais accompagnés de commentaires en français, ces documents (témoignages, discours, articles, textes littéraires ...) témoignent d'une période prestigieuse de l'histoire de la Grande-Bretagne, l'époque victorienne. Plusieurs aspects essentiels de la civilisation sont abordés : les progrès techniques, le libéralisme, les questions sociales, le suffrage universel, les syndicats ouvriers, l'éducation, la religion et la science, la condition féminine, l'... >Voir plus
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55 - Le nouveau concept du « gentleman »

John Henry Newman (1801-1890) est un pur produit de l’Université d’Oxford. Après de brillantes études, il fut élu Fellow du Collège d’Oriel, ordonné prêtre et nommé curé de Sainte-Marie, l’église de l’Université, où il attira de nombreux étudiants par la qualité de ses sermons. Avec John Keble et Richard Froude, il entreprit la publication de tracts, Tracts for the Times, à partir de 1833, pour montrer à quel point l’Église anglicane était héritière de la tradition de l’Église primitive. Ce fut le début du Mouvement d’Oxford (encore appelé Mouvement Tractarien). Après avoir soutenu la thèse de la Via Media, selon laquelle l’Église anglicane représente la voie moyenne entre les corruptions de l’Église de Rome et les excès du protestantisme, Newman se sentit de plus en plus attiré par la théologie catholique, au point qu’il se convertit au catholicisme en 1845, entraînant dans son sillage quelques jeunes universitaires. Une fois catholique, il devint prêtre de l’Oratoire, une congrégation qui avait une vocation éducative. Une des premières missions qui lui fut confiée fit de lui le recteur de l’Université catholique de Dublin en 1852. Au bout de quelques années, cette expérience se solda par un échec personnel, pour diverses raisons : financement insuffisant dans une Irlande encore marquée par la famine, soupçons des Irlandais à l’égard d’un Anglais, volonté des évêques irlandais de contrôler une institution que Newman voulait voir gérée par des laïcs cultivés, pour qui elle était faite… Mais ce fut l’occasion pour lui de publier The Idea of a University (1858), un recueil de discours et de conférences où il expose ses conceptions de l’enseignement supérieur. Dans l’un de ses discours, il s’interroge sur le modèle du gentleman, proposé dans les public schools et les universités traditionnelles. En ce siècle où triomphent les valeurs bourgeoises, le gentleman ne se définit plus par sa naissance et son appartenance à une grande famille. On devient gentleman en recevant une éducation libérale (c’est-à-dire non professionnelle), qui fait de vous un homme libre, raffiné, aux mœurs policées. Même si ce modèle a ses limites et ne garantit aucunement que celui qui l’incarne est un chrétien authentique, il a sa beauté et sa noblesse. Newman en parle avec respect car c’est l’idéal d’Oxford, l’Alma Mater à laquelle il est resté sentimentalement attaché toute sa vie.

7. L’éducation
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68 - Le débat sur le darwinisme à Oxford en 1860

La célébrité de Charles Darwin (1809-1882) est probablement due à un heureux accident. Bien que petit-fils d’Erasmus Darwin, un savant du xviiie siècle qui avait ses idées personnelles sur l’évolution, proches de celles du Français Lamarck, il ne semblait pas promis à un avenir brillant. Ayant échoué dans ses études de médecine à Edimbourg, et manifestant très peu d’intérêt pour ses études à Cambridge, qui le préparaient en principe à devenir pasteur anglican, il aurait probablement connu une vie obscure, faite d’échec et de ressentiment, s’il n’avait pas saisi l’occasion inattendue qui s’offrait à lui de prendre le large. En 1831, l’amirauté cherchait un naturaliste pour accompagner le capitaine Fitz-Roy sur le HMS Beagle, afin d’étudier la faune et la flore de la côte ouest de l’Amérique du Sud et des îles du Pacifique. Le Pr Henslow, un botaniste, recommanda le jeune Darwin, qui passa ainsi cinq ans à bord du Beagle. Ce voyage lui apporta la preuve de l’évolution progressive des espèces. Cette idée n’avait alors rien de révolutionnaire. Mais Darwin la renouvela fondamentalement en y ajoutant le concept de sélection naturelle, favorable aux espèces qui s’adaptaient le mieux à leur environnement. Il entreprit d’écrire un gros ouvrage pour publier ses observations et ses découvertes, mais, apprenant qu’un jeune naturaliste allait publier des conclusions analogues aux siennes, il se hâta de résumer ses idées dans un ouvrage plus court, On the Origin of Species by Means of Natural Selection, on the Preservation of Favoured Races in the Struggle for Life (1859). Ce livre eut un impact considérable et suscita beaucoup de controverses. Il fut attaqué par les scientifiques de la vieille école, qui n’acceptaient pas ses « hypothèses”, mais aussi par les autorités religieuses, parce qu’il semblait remettre en question les vérités de la Bible (la création de l’homme, la Providence qui veille au salut de l’homme…). Le fils de Darwin évoque ici le débat houleux auquel les thèse s de son père donnèrent lieu à Oxford le 30 juin 1860, lors d’une réunion de la British Association for the Advancement of Sciences.

8. La religion et la science
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97 - Le mystère de Turner

Avant de se faire critique de la société victorienne, John Ruskin (1819-1900 ; voir document 96) commença sa carrière comme critique d’art. Avant de se faire le défenseur des préraphaélites (voir introduction au document 95), il voulut être celui de William Turner (1775-1851). Le grand peintre anglais du xixe siècle exerçait sur lui une véritable fascination, et il lui devait sans doute la naissance de sa vocation esthétique. Quand le jeune Ruskin n’avait encore que 14 ans, on lui offrit une édition illustrée du poème de Samuel Rogers (1763-1855), Italy (1822-1828). Le poème lui-même ne l’impressionna pas spécialement, mais les illustrations de Turner le marquèrent profondément et durablement. Il les aimait tant que ses parents décidèrent de l’emmener voir les lieux et les monuments représentés. C’est ainsi que commencèrent ses nombreux voyages en Italie qui allaient former sa culture artistique. Et à partir de cette première rencontre avec l’œuvre de Turner, Ruskin conçut une admiration pour lui qui allait être décisive pour la formation de son goût. Lorsqu’il publia son premier ouvrage en 1843, le premier volume de Modern Painters, Turner était déjà un homme âgé, reconnu et couvert de gloire. Mais la nouveauté du style de ses derniers tableaux, leur recherche de la couleur pure, de la lumière brute et du mouvement — que cultiveront après lui les impressionnistes — déroutaient ses contemporains. Pour justifier l’art de Turner et expliquer les critères permettant de l’apprécier à sa juste valeur, Ruskin publia son étude, dont le titre complet donne la mesure de son ambition, alors qu’il n’est encore qu’un jeune « diplômé de l’Université d’Oxford”, comme le dit sa signature : Modern Painters : Their Superiority in the Art of Landscape Painting to All the Ancient Masters Proved by Examples of the True, the Beautiful, and the Intellectual from the Works of Modern Artists, Especially from Those off. M. W. Turner, Esq., R. A. Turner revient souvent, dans les volumes suivants de Modern Painters, comme la référence inévitable pour Ruskin.

12. L’art victorien
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57 -W. E. Forster présente sa grande réforme de l’éducation en 1870

Pendant des années, le retard pris par la Grande-Bretagne dans le domaine de l’éducation populaire resta choquant. Il s’expliquait en partie par l’obstruction des organismes religieux, anglicans autant que non-conformistes, très attachés à leur propre enseignement religieux, et par les besoins de main-d’œuvre non qualifiée et bon marché dans l’industrie. Mais avec le perfectionnement des machines, la main-d’œuvre enfantine n’était plus nécessaire. Il fallait plutôt des adultes scolarisés, capables de lire les notices, comme l’avaient compris l’Allemagne et la France. En outre, avec l’extension du droit de vote aux ouvriers des villes en 1867, il devenait urgent de scolariser les enfants pour avoir des électeurs éclairés et responsables. Dans ce contexte, William Edward Forster (1818-1886), un parlementaire whig, d’origine quaker, gendre de Thomas Arnold (voir document 53) et donc beau-frère de Matthew Arnold (voir document 33), fut chargé d’élaborer un projet de loi sur l’enseignement primaire, qu’il présenta à la Chambre en février 1870 et qui ne fut voté qu’au mois d’août, à la suite de débats animés, car le sujet était sensible. Son projet proposait un compromis entre deux conceptions : celle de la National Education League, qui réclamait un enseignement universel, obligatoire, gratuit et libre de toute influence sectaire, géré par des Boards élus localement, et organisé sur le plan national, et celle de la National Education Union, attachée à l’enseignement religieux et au financement volontaire, mais réclamant une aide matérielle accrue de l’État. Dans un souci d’équilibre, Forster retint l’idée d’une organisation nationale, mais aussi celle du financement volontaire, son ambition étant de « boucher les trous”, de garder les écoles existantes et d’en créer là où elles faisaient défaut. Le financement était diversifié, et la gratuité ne s’imposait pas, sauf pour les enfants nécessiteux. La scolarisation obligatoire ne fut obtenue qu’en 1880 et la gratuité en 1891.

7. L’éducation
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66 - Newman, prédicateur à l’église Sainte-Marie d’Oxford

Dans un article écrit après la mort de l’écrivain américain Ralph Waldo Emerson (1803-1882), fondateur du transcendantalisme, forme de mysticisme panthéiste, Matthew Arnold (1822-1888 ; voir document 33) se souvient avec nostalgie des influences qui ont fortement marqué sa jeunesse, quand il était étudiant à Oxford : Emerson, Goethe, Carlyle (voir documents 29 et 30) et Newman (1801-1890 ; voir document 55). De l’automne 1841 à l’automne 1844, quand Arnold préparait sa licence, Newman était une figure célèbre d’Oxford, car il y animait la renaissance de l’Église anglicane (Mouvement d’Oxford) par un rapprochement avec les dogmes et les pratiques de l’Église de Rome. Comme beaucoup d’étudiants de l’époque, le jeune Arnold était subjugué par la personnalité de Newman, son intelligence, sa culture, l’intensité de sa vie spirituelle, l’inspiration de ses sermons, la musicalité de sa voix lorsqu’il prêchait à l’église Sainte-Marie, dont il était curé. Il n’est peut-être pas impossible, même, qu’il ait vu en lui un substitut paternel, quand il perdit son père en 1842. Thomas Arnold (1795-1842 ; voir documents 52 et 53) et Newman se connaissaient. Ils étaient tous deux Fellows du Collège d’Oriel. Mais ils étaient fort différents sur le plan humain et surtout sur le plan religieux. Arnold avait adopté un christianisme libéral, qu’il transmit à son fils ; Newman lutta toute sa vie contre le libéralisme religieux, affirmant l’autorité des dogmes au point de rejoindre l’Église de Rome (1845). Matthew Arnold évoque ici la période précédant la conversion de Newman (1843-1845) : sa retraite à quelques milles d’Oxford, dans le village de Littlemore, où il vivait dans la prière et la méditation avec quelques disciples, après avoir démissionné de sa charge de Sainte-Marie. Matthew Arnold ne s’intéresse pas ici à l’itinéraire catholique de Newman, devenu cardinal en 1879, mais à l’inspiration qu’il a su donner à toute une génération en prenant la religion au sérieux.

8. La religion et la science
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