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EAN : 9782348059407
224 pages
La Découverte (15/09/2022)
4.6/5   5 notes
Résumé :
Des quartiers populaires aux Gilets jaunes, la question des violences policières est désormais centrale dans la société française. La transition entre une démocratie représentative, fondée sur la séparation des pouvoirs, et un État policier les fusionnant commence à être documentée par des sociologues et historiens, montrant qu'en laissant les coudées franches aux forces de l'ordre, le pouvoir politique finit par s'y aliéner.

Or, si les violence... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Livre assez court et donc facilement accessible.
L'auteur y développe des idées intéressant tout citoyen susceptible de s'intéresser à la vie politique et plus encore ceux osant revendiquer le droit d'avoir voix au chapitre...
Les éditions "la découverte" continuent donc de nous proposer des thématiques enrichissantes.
Loin des plateau TV et de leur démagogie ou de leur propagande, nous prenons le temps ici de réfléchir à l'évolution d'un système judiciaire qui paraît de plus en plus éloigné de l'image d'Épinal que s'en font les citoyens qui s'en tiennent éloignés.
Le tribunal devrait être un lieu de parole et de débat, où s'échangent dans le respect de chacun des arguments sur lesquels des magistrats indépendants se prononcent sereinement. La justice n'est hélas pas rendue dans ces conditions, et les décisions ne sont hélas pas prises au seul nom du droit mais résultent de plus en plus de choix de politique pénale, dont le parquet est la courroie de transmission.
Beaucoup d'exemples sont cités, que les citoyens lambdas ne verront jamais aux grandes messes de vingt heures ou au divertissement de 13h des chaînes mainstream, et ils font froid dans le dos.
Une présidente de tribunal qui refuse de visionner des vidéos produites par la défense, une foi indéfectible dans les propos tenus par les policiers...
C'est tout un corpus de pratiques indignes d'un état de droit que l'auteur qualifie de "violences judiciaires".
En quatre grandes déclinaisons, l'auteur s'intéresse à la criminalisation des manifestants, à la justice dite "antiterroriste" qui devient peu à peu une justice politique, à une justice qui conforte la police quand celle-ci se conduit mal, et enfin qui bride de plus en plus la liberté d'expression .
Après une brillante analyse digne de l'avocat qu'est l'auteur, celui-ci fixe un horizon à atteindre pour une société qui tiendrait réellement à se doter d'une justice de pays démocratique : abrogation des lois antiterroristes, suppression des cours d'assises spéciales sans jurés, fin des comparutions immédiates, abrogation du délit d'outrage et garantie que tous les délits de parole soient poursuivis selon les règles de la loi de 1881 sur la liberté de la presse.
Enfin séparation des procureurs du siège afin de les priver du pouvoir très étendu dont ils disposent de manière arbitraire sans avoir besoin de se justifier...
Un gros travail que je soupçonne nos dirigeants privilégiés de ne pas avoir envie d'entamer....



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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La technique policière de l’arrestation préventive et collective des manifestants – sous le regard approbateur du procureur – a connu un important regain lors des mouvements sociaux des années 2010. Le droit pénal et la procédure pénale – dont le but est de permettre la recherche et la condamnation des auteurs d’infraction – deviennent ainsi un outil de régulation des manifestations ou une technique parmi d’autres de maintien de l’ordre. La justice, institution indispensable pour permettre ces arrestations, se fait ainsi l’auxiliaire de la police.
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Les procureurs de la République ont validé, encouragé, accepté et autorisé les interpellations préventives et collectives et, en ce sens, ils n'ont pas été à la hauteur de la fonction que leur confère la constitution. Les parquets se sont ainsi faits les serviteurs zélés et obéissants d'une politique gouvernementale de répression à outrance des mouvements sociaux
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En l'état du droit français, les violences judiciaires sont rendues possibles par ce choix répressif du gouvernement exécuté sans discernement par les parquets mais aussi par une absence de séparation complète entre siège et parquet.
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Concrètement, l'état d'urgence déclaré au nom de la lutte contre le terrorisme a permis d'interdire des manifestations pour le climat, d'assigner à résidence des militants écologistes ou d'interdire de manifester des opposants à la loi dite "travail" promue en 2016 par la ministre Myriam El Khomri.
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Videos de Raphaël Kempf (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Raphaël Kempf
Des quartiers populaires aux Gilets jaunes, la question des violences policières est désormais centrale dans la société française. La transition entre une démocratie représentative, fondée sur la séparation des pouvoirs, et un État policier les fusionnant commence à être documentée par des sociologues et historiens, montrant qu’en laissant les coudées franches aux forces de l’ordre, le pouvoir politique révèle sa nature profonde. Or, si les violences policières peuvent se systématiser, c’est qu’elles sont sous-tendues par d’autres abus, moins spectaculaires, plus raffinés et éloignés des caméras, qu’il faut bien nommer pour ce qu’ils sont : des « violences judiciaires ». L’interpellation, la garde à vue, le jugement et l’emprisonnement des opposants politiques, d’un côté ; l’immunité accordée aux forces de l’ordre, de l’autre : c’est à chaque fois le pouvoir judiciaire qui valide ou actionne les agissements de la police. Dans un état d’urgence permanent, où la lutte contre le terrorisme semble tout autoriser, on assiste à une surenchère des arrestations, procès politiques et condamnations, qui brisent tant de vies. C’est depuis son expérience « intime » d'avocat que Raphaël Kempf analyse cet autre pan de la répression : le pouvoir judiciaire.
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