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4,12

sur 4854 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce bouquin est l'un des rares du Maître qui m'a vraiment fait flipper. Il y a quelque chose de très glauque et de malsain à la fois dans cette histoire.
Certes, il n'y a pas réellement de surprises (quoique, quand je l'avais lu la première fois, j'étais encore gamin à une époque pas trop lointaine et j'avoue que j'ai assez souvent sursauté !) Mais on s'attache tellement aux personnages, on se met tellement à leur place que leur douleur, leur désespoir, leur détresse devient notre. J'ai rarement été autant pris par une histoire et effectivement, je trouve parfaitement justifié que l'auteur prenne son temps pour bien planter le décor. J'ai beaucoup aimé l'ambiance, avec ce parfum lointain de légendes indiennes, qui installe aussi de grands moments de terreur, à travers le Wendigo. Créature mystique aussi malfaisante que mystérieuse. On nous en dit pas beaucoup sur lui, on sent Louis croiser son chemin de très loin, et ça ne fait que renforcer cette impression d'effroi qu'il dégage. Il y a aussi le fait qu'on nous dise, implicitement, que c'est lui la véritable âme du "Simetierre" et qu'il influence indirectement le cours des choses. C'est lui qui pervertit l'âme des gens "revenus à la vie" dans le cimetière des Mic-Macs. On se demande aussi s'il n'agit pas ainsi pour corrompre les vivants également. Une des créatures Kingiennes les plus réussies selon moi, car on sent sa présence malveillante tout du long sans jamais la voir : ce n'est pas elle directement, qui amène les évènements, ce n'est pas non plus le gros méchant de l'histoire. Elle exerce un pouvoir de fascination d'autant plus intense selon moi. Bref, je suis fan du Wendigo et de cet aspect-là du roman ! Quant à la fin, je trouve là aussi que King a bien réussi son coup, sans donner d'explication toute faite au lecteur en lui disant "voilà la fin de l'histoire, ça se termine comme ça !" A nous de nous faire notre idée, mais on imagine très bien que ça se termine pas très bien pour notre pauvre Louis... Assez tétanisant, quand on y repense ! "Simetierre" est à mes yeux l'un des chefs-d'oeuvres absolus de Stephen King aux côtés de "Ça" ou "Le Fléau".

Pour ce qui de la couverture (première édition grand format de chez Albin Michel), c'est l'une des rares cas où le visuel est en accord parfait avec le contenu, prolongeant ainsi l'atmosphère funèbre et surnaturelle véhiculée par l'histoire.
Bref, le summum de l'horreur. Un livre à ne manque sous aucun prétexte !
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Louis Creed, son épouse Rachel, sa fille Ellie et son fils Gage ont quitté Chicago pour emménager à Ludlow, petite bourgade du Maine. Ils s'installent dans une maison que Louis vient d'acheter. Louis, médecin, vient de trouver un travail à l'université voisine. Il fait la connaissance de Judson Crandall, son voisin octogénaire qui deviendra son meilleur ami. Au cours d'une promenade, Judson fait découvrir à la famille Creed le « Simetierre », un cimetière d'animaux où des générations d'enfants ont enterré leur animal de compagnie préféré...

Et là accrochez vous à votre slip si vous me permettez l'expression !!
Un des meilleurs Stephen King à mon sens(avec Shining).Très très très noir et malsain.
L'horreur et la peur se développent à chaque page tournée et l'inacceptable est tapi là, capable de surgir tel un diable de sa boîte.
Pour l'anecdote,Stephen King au cours de l'écriture de son roman a avoué s'être fait peur lui même et par moment arrêter l'écriture par quelques pauses.

A lire,de préférence la journée,le soir c'est à vos risques et périls....
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« Ce n'est pas la bêtise qui t'a fait agir ainsi, Louis, c'est l'excès de douleur. Apparemment, ça ne change pas grand-chose, mais en réalité c'est l'infime différence sur laquelle tout se fonde. C'est de cela que ce cimetière tire sa subsistance. »
Cette phrase prononcée par l'un des protagonistes résume assez justement Simetierre, oscillant entre une histoire de deuil impossible et de mélancolie morbide. En d'autres termes, ici, on joue – dangereusement – avec le chagrin mais…sans pitié. Et puisque son auteur est connu pour cela, il faut s'attendre au pire.
Un pire fort délectable du point de vue de l'intrigue. Car Stephen King, quand il n'est pas poussif – si, si, ça peut lui arriver ! –, propose des romans de très haut vol, dont Misery ou Cujo ne sont pas des moindres. Là, nous avons donc affaire à un grand millésime. Millésime dont je ne révélerai rien car ce serait priver tout un chacun d'un légitime – et non moins effroyable – bonheur de lecture.
Je me souviens une fois avoir commis un impair en révélant la fin des Évangiles à un lecteur qui ne les avait pas lus. Et ce dernier de me reprocher : « Oh, non, pourquoi tu m'as révélé que Jésus mourait à la fin ! » Je l'ai tout de même rassuré en lui confiant qu'ensuite il y avait le Commencement…!
Plaisanterie mise à part, Simetierre ne se donne pas brutalement. Il laisse entrevoir sans montrer lourdement, s'insinuant avec la lenteur sournoise d'un prédateur qui attend le bon moment pour se faire sa proie. La proie étant ici le lecteur. On pourrait même suggérer que Stephen King est un fichu sadique, qui s'amuse avec notre incorrigible tendance à nous attacher aux personnages. Cependant, quel instinct narratif peut avoir celui qu'on désigne de manière un peu trop restrictive comme le maître de l'horreur. Parce que ses romans, dont Simetierre, recèlent bien d'autres choses, à condition de bien prendre le temps de les lire et ne pas expédier les pages comme un paquet de gâteaux devant un une série télévisée.
En effet, les portraits sont détaillés, fouillant les recoins de chaque personnage, littéralement déshabillés et parfois sans ménagement. le style, lui aussi, qui semble s'adapter aux situations : écriture fébrile dans l'urgence et apaisée, plus tard, à l'heure de la contemplation.
« L'horreur ne va pas sans l'imagination », disait Arthur Conan Doyle, et si les noms de Mary Shelley, Bram Stoker ou H.P Lovecraft nous sont restés, tandis qu'une multitude d'écrivaillons du frisson ont été oubliés, c'est bien qu'ils avaient une imagination débordante et non moins entraînante, en plus d'une écriture impeccable. Ce qui s'applique à Stephen King lorsqu'il se surpasse. Et Simetierre est à mettre définitivement au compte de ses grandes réussites…


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Sorti récemment au cinéma, j'ai moi aussi succombé à l'appel du Simetierre de Stephen King. J'en attendais une lecture haletante et cauchemardesque. J'ai été un peu déçue sur ces deux points même si le roman reste excellent à tous points de vue.

La famille Creed s'installe dans le Maine, à Ludlow, charmante petite bourgade fleurie et boisée. Louis est médecin sur la campus universitaire. Rachel, son épouse, s'occupe des enfants: Ellie et le petit Gage. La famille fait rapidement la connaissance de leurs voisins: Jud et Norma. Plutôt âgé, le couple connaît tout de la région: ses beautés, ses secrets et ses dangers. Un jour, Jud emmène la famille de Louis découvrir le cimetière de animaux qui jouxte leur maison. Il s'agit d'un cimetière dans lequel les enfants viennent enterrer leurs chers disparus: chien, chat, lapin et même cochon d'Inde!

Stephen King possède un réel don pour embarquer son lecteur dès les premières pages de son roman. On suit cette gentille famille aimante et on s'attache rapidement à tous ses membres. Certains lecteurs vont peut-être trouver qu'il y a quelques longueurs. C'est vrai: l'auteur prend son temps et place ses pions au bon endroit. Pourtant, certains petits détails nous mettent déjà la puce à l'oreille comme l'arrivée des enfants dans la maison. Ellie tombe, Gage se fait piquer par une abeille. Un peu comme une menace ou un avertissement, l'auteur sème par-ci par-là des indices qui laissent comprendre que le roman ne peut se terminer que mal, un peu comme une tragédie antique où tout est joué depuis le départ.

Il y a aussi cette route, devant la maison. Une route sur laquelle passe de camions, énormes. C'est d'ailleurs souvent là que se termine la vie des chats et des chiens du coin. Un chat, d'ailleurs, la famille en a un: il s'appelle Church. Et qu'arrive-t-il souvent aux chats qui habitent près d'une route très fréquentée?

Enfin, il y a toute cette ambiance, ces récits racontés par Jud, à la tombée de la nuit. La forêt derrière la maison des Creed est un territoire indien qui recèle bien des dangers et des secrets. le roman devient vite envoûtant. Magie, superstitions indiennes: Stephen King joue sur de nombreux tableaux. Il fait de la mort un personnage central dans ce livre questionnant les personnages et le lecteur sur leur rapport à ce phénomène naturel qui est le propre du vivant. Mais que se passe-t-il quand l'homme se prend pour un démiurge et se joue de la mort?

Je ne veux pas trop vous dire dans cette chronique de peur de vous gâcher le suspens et la surprise des pages qui se tournent à toute vitesse. le roman prend le lecteur aux tripes et la fin se devine inexorable, sans rédemption possible.

Simetierre est un roman palpitant, un chef d'oeuvre du genre qui montre une fois de plus tout le génie de Stephen King.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Stephen King est un maître de l'horreur et du fantastique, il nous raconte souvent des histoires qui font peur...
Mais il sait aussi très bien parler... Des gens.

Ici il nous raconte une famille, la petite famille parfaite de Louis, qui emménage dans une nouvelle maison.
On apprend au long des pages à les aimer.

Mais la maison est un peu trop près d'une route empruntée par de nombreux camions...

Quand le chat se fait écraser, le vieux voisin emmène Louis l'enterrer dans un endroit magique... Et le chat reviens.
On continue à suivre le quotidien de la famille, avec ce chat, revenu d'entre les morts, un peu plus bizarre, un peu plus agressif...
On les aime, vraiment...
Puis il y a le drame, atroce et absolu...

Un livre bouleversent, qui parle d'horreur... Mais aussi très centre sur la famille, et sur la douleur du deuil le plus difficile qui soit...

Chef d'oeuvre
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Angoisse

J'ai lu beaucoup de Stephen King, j'aime énormément cet auteur qui est vraiment le seul à pouvoir me faire peur.
Ses histoires ont toujours un côté paranormal mais le maître a l'art de rendre crédibles des histoires qui ne le sont pas pour un sou.

Il plante doucement un décor, une ambiance qui devient peu à peu étouffante, il décrit des personnages à la psychologie tellement fouillée qu'ils en deviennent un peu tes voisins.
Tu finis toujours par être totalement happée par l'histoire et l'angoisse s'installe peu à peu.

Parce que tu sais bien qu'à un moment il va y avoir un drame, que ça va aller de mal en pis mais avec Simetierre tu prends une sacrée claque. Je suis ressortie particulièrement secouée de cette lecture.

Louis Creed vient d'obtenir le poste de médecin en chef à l'infirmerie du campus d'une fac. Il s'installe donc avec sa famille - sa femme, sa fille Ellie, son fils Gage et son chat Church - à Ludlow.
Là, il se liera d'amitié avec son vieux voisin Jud. Ce dernier, natif de la région, lui parlera du petit "simetierre" pour animaux au bout d'un chemin partant de son terrain. C'est là que depuis des générations les enfants enterrent leurs animaux domestiques. C'est là aussi que l'on trouve, un peu plus profondément dans la forêt, une terre sacrée des Indiens MicMac.
Une série de drames va entraîner Louis dans une spirale infernale.

Le suspense monte en puissance, on se surprend à pousser des "Oh non ! Non non non, n'y va pas ! Ne fais pas ça !".
Simetierre est terrifiant bien sûr mais c'est surtout une profonde angoisse que l'on ressent. On touche à des sujets douloureux. La mort. le deuil impossible.
Le livre nous met fasse à nous-même : qu'aurais-je fait ?

On s'attache tellement à chacun de ces personnages, on les connaît, on entre tellement en empathie avec tous, que l'on ne peut qu'être secoué en profondeur par les drames de Ludlow.

L'écriture est bien entendu très agréable. Stephen King maîtrise parfaitement son sujet. Il sait à quel moment il faut un peu d'action, à quel moment il faut un peu "endormir" le lecteur.
Impossible de s'ennuyer, on suffoque bien trop pour ça.

J'ai adoré cette lecture, violente psychologiquement, angoissante mais qui m'a prise totalement.
C'est exactement ce que je demande à un livre : être à 100% avec les personnages, dans leur univers.
Là, j'étais à Ludlow et j'ai bien eu les miquettes.
Merci Monsieur King.

Et merci aux éditions le livre de poche pour ce cadeau lors d'un concours Instagram.
Lien : https://demoisellesdechatill..
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"On aurait dit qu'un gigantesque aimant était enfoui quelque part au fond de ces bois, et qu'il exerçait une attraction magnétique sur une part de son cerveau." (473)

Je cherche depuis plusieurs mois à retrouver dans les romans de Stephen King une part sombre de mon adolescence, mais toutes ses productions récentes ont échoué à la faire resurgir. Rouvrir un de ces romans que j'ai dévorés vers l'âge de 15 ans s'est avéré beaucoup plus puissant. Il faut dire qu'à côté, ce qu'il publie aujourd'hui tient du conte pour enfant. En 1983 il puisait dans la noirceur à sa source. L'histoire est dense, l'humour méchant. Il n'épargne ni les chats, ni les jeunes enfants. Une tension existentielle tiraille son intrigue. Il joue avec la conscience et ses perceptions, le développement exponentiel des situations douloureuses mal gérées, le déni de réalité. Ça racle profondément et résonne à l'intérieur. Perturbant.

Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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J'avais lu "Simetierre" il y a quelques siècles et le livre (ainsi que le film) m'avait vraiment marqué. Lancé que j'étais dans la lecture des "Misérables" j'ai eu, je l'avoue, une faiblesse; j'ai fait une pause dans cette énoooorme brique de Victor Hugo avec l'envie de me laisser emporter par une lecture plutôt que de me battre avec un chef d'oeuvre, certes, mais un chef d'oeuvre qui ne se laisse gagner qu'à la sueur des yeux. Mais je parlerai des "Misérables" quand j'aurai terminé (plus ou moins en 2125).
" Simetierre " fait partie de ces livres qui font la réputation d'un écrivain; je pense que c'est un des romans les plus terrifiants de Stephen King. Même en connaissant l'histoire, j'ai de nouveau été happé par l'écriture fluide et l'intensité du récit. Difficile de lâcher la lecture; Louis Creed entame une descente au enfer en nous agrippant la manche sans possibilité de reprendre sa respiration. Magistral donc, et n'a pas pris une ride. Si vous voulez avoir peur, c'est là qu'il faut aller; toujours 5 étoiles donc (6?). Bon, je vous laisse, Jean Valjean m'appelle sur l'autre ligne.
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Très bon roman de S.King qui pourrait maintenant paraître un peu démodé mais qui vaut le coup tout de même. Une Famille vient de s'installer dans une belle maison à la campagne mais voilà, ils se situent aux abords d'une route assez meurtrière fréquentée par les camions. Près de chez eux un cimetierre d'animaux ou reposent toutes les victimes animales de la route d'ou la pancarte " Simetierre " à l'entrée d'ou la faute d'orthographe car écrit par un gamin. Et au delà de ce loppin de cadavres canins et félins, un lieu sacré en l'occurrence un ancien cimetierre indien. Tout animal mort et enterré dans la terre rocailleuse de cet endroit occulte revient à la vie mais un peu différent... Et comment cela se passerait-il avec un humain ? de ce concept l'histoire va se reposer.
Roman entre le fantastique et l'horreur ( il est question plus ou moins de zombie tout de même ), le mélange est très réussi. Un excellent livre pour ceux qui aiment frissonner. Par contre contrairement a "Shining", le bouquin est largement meilleur que la version ciné.
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Le deuxième livre de Stephen King que j'ai lu jeune, il y a au moins 20 ans. J'ai pu enfin le redécouvrir en version audio récemment. C'est toujours un plaisir de re-parcourir les scènes emblématiques de ce livre.

J'ai apprécié cette montée progressive dans l'horreur. Les thématiques de la mort et les différentes visions du deuil sont travaillées. Il est vrai qu'il y a pas mal de lenteur et, qu'à la différence la fin prend un peu trop le train mais, c'est peut-être la nostalgie qui parle, j'ai apprécié ces moments normaux dans la vie de cette famille qui tourne petit à petit vers l'enfer. On s'attache au couple, aux enfants et aux voisins avec qui ils vont créer une amitié.

Bref, c'est un livre que j'ai apprécié plus jeune et que j'aime toujours après l'avoir redécouvert. Un livre qui prend progressivement aux tripes vers son dénouement machiavélique.
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