Comme son nom l'indique (« 2.0 »), il faut avoir lu le 1ᵉʳ «
Quality Land » pour profiter de ce 2ᵉ très bon opus.
Sans trop divulgâcher, Peter Chômeur (rappelez vous le nom de famille est dorénavant la profession du parent à la conception) est maintenant thérapeute pour machines.
On retrouve tous les personnages du 1ᵉʳ opus pour pousser encore plus loin la dystopie.
Ce 2ᵉ tome est très réussi il pousse le propos en y ajoutant plus d'action.
Il y a aussi plus d'enjeux une troisième guerre mondiale a eu lieu !
Un des thèmes de «
Quality Land 2.0 » est pourquoi la « WW3 » ? Les militaires ayant eu la bonne idée de retirer les humains de la boucle.
Pourquoi laisser un facteur lent, imprécis, humain dans la boucle. La guerre, c'est la vitesse, laissons les armes autonomes la « gagner ».
Parfois je me demande si les dystopies ne serviraient pas de « mode d'emploi de l'avenir » à certains.
«
Quality Land 2.0 » insère aussi quelques thèmes plus graves d'addiction, d'auto-destruction, d'abandon, d'aliénation avec juste ce qu'il faut d'humour pour désamorcer un peu le propos.
Dans des passages jubilatoires, le néolibéralisme décrit pour ce qu'il est : une religion se prend des tacles bien mérités.
> L'écart social s'est tellement creusé que nous ne vivons plus dans une économie “libre” de marché depuis longtemps, plutôt dans une sorte de féodalisme de l'argent
Et sur les métiers dont on s'est aperçu du côté indispensable ou pas durant la COVID.
> Tout le monde fait comme si le marché était démocratique. C'est du pipeau. Il n'est pas contrôlé par tous, mais par ceux qui ont de l'argent. Quand 1 % dispose de plus de la moitié des richesses, ce sont ces gens-là qui décident des besoins du marché. Tout le monde vous dira qu'il y a trop peu de soignants et de profs, mais trop d'avocats et de pros du marketing. Pourtant, les avocats gagnent de plus en plus et les soignants de moins en moins. C'est dû au fait que ceux qui ont de l'argent ont rarement besoin de soignants ou de profs, mais visiblement ils n'ont jamais assez d'avocats ni de pros du marketing.
Il y a visiblement de bonnes inspirations comme «
Bullshit jobs » de
David Graeber.
> — le chômage, dit-il. La lutte contre le chômage, voilà notre topic numéro un.
> — Et si on luttait contre le travail plutôt que contre le chômage ? demande Peter. Je ne sais pas ce qui est pire : le fait que tant de gens soient au chômage ou que la plupart des actifs aient un boulot de merde qui n'a aucun sens.
En conclusion
Un tome 2.0 que je trouve encore meilleur que le 1ᵉʳ.
Il distille avec justesse les aberrations de la dystopie néolibérale dans laquelle nous vivons.
Comme la fin est ouverte, je n'ose espérer un 3.0 (après tout nous avons bien le Web 3.0 (qui va très bien))
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