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Laurent Bury (Traducteur)
EAN : 9782266338035
432 pages
Pocket (22/02/2024)
3.56/5   92 notes
Résumé :
2072. Imaginez pouvoir vous extraire de la réalité, côtoyer Mozart, Cléopâtre ou des dinosaures du Jurassique pendant quelques heures. Grâce au Paradox Hotel, voyager dans le passé est possible. Mais, faute de rentabilité, le lieu est menacé. L’annonce d’enchères privées sème le trouble. Car beaucoup discernent dans ce rachat une menace bien plus grande : et si un milliardaire décidait de changer le cours de l’Histoire ? Responsable de la sécurité de l’hôtel, Januar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Pour sortir de mes habitudes de lecture sans que ce soit trop complexe, je me suis dit : un hôtel qui offre aux riches des voyages ponctuels dans le temps, ça peut être divertissant sans me poser trop de problèmes !
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Et j'ai trouvé le concept sympa : 2072, un monde qui ressemble au nôtre dans lequel on a trouvé le moyen de remonter le temps. Seulement, tout le monde le sait, on ne doit jamais modifier le passé, sous peine de changer tout le présent et le futur. Alors, pour rentabiliser l'aventure, parce que du coup l'état a un peu dépensé des millions pour parvenir à faire quelque chose qui, finalement, ne sert à rien (on a un jouet dont on ne peut pas se servir), il a été décidé d'organiser des voyages dans le temps comme des visites guidées : on ne touche qu'avec les yeux mais sans se faire voir, sinon ça ferait tout foirer. le Paradox Hotel héberge donc les riches qui payent pour un safari au temps des dinosaures, une visite des tranchées pendant la guerre, ou que sais-je encore. Il existe des règles très spécifiques à faire respecter par les clients. January est la responsable de la sécurité de l'endroit. A force d'avoir joué elle aussi avec le temps, elle commence à ressentir des effets secondaires qu'on appelle « décollement » : par moments, des images du passé ou du futur se superposent à ce qu'elle vit au présent. Elle a un « stade 2 » sur 3, autant vous dire que ça sent mauvais pour elle.
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Mais pas uniquement pour elle, vu qu'elle voit un cadavre dans une des chambres de l'hôtel, alors qu'il n'y est plus - ou pas encore ! Dans le même temps, elle doit gérer le sommet organisé par l'Etat pour la vente aux enchères de l'hôtel à… une personne privée ! Il est moralement tellement risqué de placer ce genre d'intérêts publics dans des mains privées que c'en est incompréhensible, mais l'hôtel semble trop déficitaire pour continuer ainsi. Parmi les 4 richissimes qui souhaitent l'acquérir, quelles sont leurs motivations véritables ? A quelles dérives doit-on s'attendre ? A peine effleure-t-on ce second problème qu'un troisième débarque : des dinosaures sont dans l'hôtel et nous offrent un remake de Jurassic Parc ! Comment ont-il pu passer les mesures de sécurité ? Je ne vous en dit pas plus, ce n'est que le début des ennuis qui ne cesseront de s'accumuler au fil des pages, jusqu'à s'emberlificoter tellement qu'on finit par se demander s'ils ne sont pas tous liés.
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Fantômes, pièces secrètes, hacker, drone, poches spacio-temporelles, rien ne m'a été épargné mais je me suis surprise à bien tout suivre. Il faut dire que niveau boucle temporelle, j'ai lu il y a peu « Les 7 morts d'Evelyn Hardcastle », qui m'a bien préparée. Non, finalement, le plus dur pour moi a été de retenir tous les personnages. Je n'avais pas l'impression qu'il y en avait tant et pourtant je me suis souvent surprise à ne plus savoir qui était untel et ou on l'avait déjà croisé. du coup ça me donnait l'impression de ne pas être à fond dans l'histoire, d'en sortir un peu. Cette impression était accentuée par la narration de January, qui joue tout le temps la dure pour masquer sa sensibilité me donnant ainsi l'impression que rien n'a d'importance ; c'est une narration un peu froide, un peu brute de décoffrage comme l'apparence qu'elle veut donner, alors qu'on verra qu'elle est aussi bourrée de sentiments. D'un côté ça colle bien au personnage dans l'histoire et elle dépote, mais de l'autre ça m'a maintenue à distance de tout cela, je pense. Cela dit, j'ai malgré tout bien apprécié cette balade rafraîchissante car elle nous fait littéralement passer « de l'autre côté du miroir », apportant à ce moment-là un réel plus au scénario… Seulement le temps, c'est comme une ligne d'eau, et plus vous provoquez de remous à l'intérieur, plus l'onde de choc qui va vous arriver en pleine poire sera violente ! Un lecteur averti… vous connaissez la suite ;-)
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Vous prenez tranquillement votre café du matin. Vous vous fiez à la rassurante monotonie de votre quotidien, quand SOUDAIN vous voyez votre voisine décédée le mois dernier, à côté de vous, poursuivre une conversation que vous avez eu bien avant sa mort. Voilà, vous êtes sujet au décollement.

Après avoir fait plusieurs voyages dans le temps et empêcher les complications de flux temporels parce que les riches possèdent des prérogatives personnelles, January Cole, Cheffe de la sécurité du Paradox Hotel, souffre de décollement. le passé resurgit de manière aléatoire mais également l'avenir. Cela ne nous échappera pas du paradoxe que cela peut entraîner entre sa capacité à résoudre des problèmes et sa fragile santé mentale peu sécurisante. La linéarité devient un concept dans son cerveau altéré, d'autant qu'un jour, elle voit un cadavre dans une des chambres. Sauf, que ce cadavre n'est pas vraiment présent. Accompagnée de Ruby, intelligence artificielle qui excelle dans la répartie (je veux le même) et se déplace à travers un drone, cet improbable duo va tenter de résoudre cette affaire qui n'existe pas. Oui c'est un peu le chat de Schrödinger, ce cadavre est là et en même temps n'est pas là.

Parallèlement, l'Hôtel grouille d'ultra-riches antipathiques qui veulent racheter l'Hôtel, une sénatrice aux dents longues, une tempête de neige qui empêche les départs, des voyages dans le temps annulés, des références à Alice de l'autre côté du miroir, des spectres du temps passés qui se baladent dans les couloirs, un personnel qui tente de faire au mieux, des pièces cachées, des distorsions temporelles et une improbable incursion de vélociraptors…
****
Pour être honnête avec vous, tous ses problèmes quantiques sont absolument obscurs pour moi, et je ne suis pas certaine d'avoir tout bien compris dans sa forme scientifique. Tant pis, ce sera donc un avis purement divertissant que je vous offrirai : j'ai adoré la personnalité de January Cole. Un tel franc du collier est juste admirable. Et le duo avec Ruby est splendide. J'ai beaucoup apprécié le rythme, les dialogues, les personnages, le suspense et enfin la réflexion portée sur ce que font les riches dès qu'ils ont un progrès scientifique entre les mains.

J'avais adoré MotherCloud donc je peux placer Rob Hart dans la rubrique : certitude de bons moments de lecture.


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Merci Babelio de m'avoir convaincue de lire ce roman de SF que j'aurais sans doute manqué autrement – ce qui aurait été dommage, sachant à quel point j'adooore les histoires de voyages dans le temps et que celle-ci est d'excellente facture.

January Cole est responsable de la sécurité du Paradox Hotel, établissement où patientent les client·es avant leur prochain vol pour la Renaissance ou le Crétacé supérieur. L'hôtel, déficitaire, est sur le point d'être mis aux enchères alors que d'étranges perturbations temporelles se produisent et que quelqu'un cherche visiblement à faire capoter les négociations. Une situation bien stressante à gérer pour January, elle-même atteinte d'une affection causée par un nombre excessif de voyages dans le temps : le Décollement (des dérives temporelles aléatoires dans le passé ou dans le futur). Un état qu'elle cache à tout le monde, car c'est pour elle le seul moyen de revoir sa conjointe morte dans un tragique accident.

Tout est en place pour un thriller bien rythmé, soutenu par des personnages hauts en couleurs et caustique à souhait. Plus qu'un divertissement, ce roman met en scène une critique féroce du capitalisme (ainsi que du suprémacisme blanc) et de sa manie d'accaparer et de bousiller les idées les plus géniales. Les client·es et les acquéreurs potentiels, ultrariches plus insupportables les un·es que les autres, croient que tout leur est dû et rendent fou le personnel de l'hôtel par leurs caprices. Une bonne partie du travail de January consiste d'ailleurs à les empêcher (difficilement) de faire n'importe quoi avec le flux temporel. Bref, on comprend qu'elle ait désespérément envie de les envoyer bouler, pour le dire poliment (et qu'elle le fasse par moments, pour notre plus grand plaisir). Ce personnage est d'ailleurs très intéressant à suivre par son côté fracassé mentalement autant qu'émotionnellement – et ses interactions avec son drone accompagnateur, Ruby, sont proprement hilarantes.

Le cocktail final est absolument savoureux et je regrette juste quelques petites facilités dans la résolution du développement de January. La critique du capitalisme n'est pas subtile pour deux sous mais à ce stade, est-ce vraiment de subtilité qu'on a besoin?
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Je ne lis pas souvent des livres de science-fiction ou fantastiques. Pourtant, quand j'ose enfin sauter le pas, cela me plaît assez bien en fait. Je suis toujours agréablement surprise par les talents des auteurs à construire de A à Z des mondes ou environnements originaux, tous des macrocosmes à part entière, comme si on y était.

« Paradox Hotel » a une quatrième de couverture qui a su directement titiller ma curiosité, du fait notamment des voyages dans le temps. Qui n'a jamais rêver de pouvoir en faire ?! Au final, cet aspect n'est qu'un infime élément de la construction narrative, tant l'auteur bâtit tout un univers futuriste crédible et extrêmement fouillé.

Le Paradox Hotel est un lieu singulier puisqu'il sert d'antichambre aux riches clients avant le vol pour leur voyage dans le temps. Responsable de la sécurité, January Cole se doit d'accueillir la mise en vente de l'hôtel, largement déficitaire. de mystérieux événements viennent mettre à mal les négociations ainsi que l'existence même de l'hôtel.

Se lisant comme un thriller bien rythmé, ce roman d'anticipation est aussi une parfaite critique du capitalisme. Tant les clients nantis que les potentiels acquéreurs sont persuadés que tout leur est dû en fonction de l'épaisseur de leurs comptes en banque et sont bien souvent exaspérants et détestables.

Le personnage de January Cole est hyper intéressant, tant par ses faiblesses aussi bien physiques que morales, qu'également par son côté je-m'en-foutiste de l'autorité qui dit tout ce qu'elle pense sans filtre.

Quant au côté scientifique de l'exploitation de ces excursions à travers le temps, c'est très poussé et travaillé. Je ne suis pas certaine d'avoir vraiment tout compris dans tous les détails mais cela ne m'a pas gâché mon plaisir de lecture pour autant.

Le précédent livre de l'auteur « MotherCloud » avait connu un certain succès et je suis certaine que celui-ci suivra également cette voie au regard des qualités du travail de recherches menées par Rob Hart et pour son regard acéré de la société.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Le deuxième roman en français de Rob Hart est un « polar » à enquête, mais dans une veine pour le moins singulière. Il élève le paradoxe au rang d'art. Un thriller étonnant, mais comme vous n'en avez sans doute pas lu. Paradox Hotel est un vrai tour de force qui se joue des codes pour plonger le lecteur dans une aventure littéraire unique.

L'auteur met en scène le crime impossible, que personne ne voit à part la seule responsable de la sécurité de l'hôtel. Ou le mystère de la chambre close réinventé. Ce n'est pas le moindre des exploits de cette intrigue atypique.

Posons les bases : le futur, où il est possible de voyager dans le temps et d'aller revivre des événements historiques majeurs. le départ vers le passé se fait après un séjour dans le Paradox Hotel. Sauf que les voyages se retrouvent tous annulés, les uns après les autres. Et que le temps semble perdre son rythme naturel.

Hart prend le lecteur constamment à contre-pied. Si vous pensez lire une histoire qui vous fera voyager dans le passé, vous avez tout faux. L'écrivain joue avec les règles du théâtre classique, jusqu'à les exploser.

Unité de lieu : l'intrigue se passe bien quasi exclusivement dans ce palace. Unité d'action : tout concoure à la résolution d'un grand complot, sauf que les circonvolutions autour de ce point central seront pour le moins inattendues. Unité de temps : l'intrigue se déroule sur une durée limitée, mais le temps perd la boule !

Rob Hart fait preuve d'une créativité étonnante avec ce thriller d'anticipation qui le laisse pas une minute de répit au lecteur (mais qu'est-ce qu'une minute, au juste ?).

Un divertissement réellement de haut vol, surprenant, jouissif. Oui on peut encore être inventif de nos jours ! Et croyez-moi, de nombreuses scènes sont sacrément imaginatives, tout en nourrissant toujours le récit.

Le roman a aussi d'autres atouts dans sa manche. Un personnage principal de prime abords détestable, une vraie garce comme elle aime se définir, mais qui peu à peu va se révéler au lecteur (et à elle-même).

January Cole ne se remet pas de la perte de son grand amour. En filigrane, le récit est donc l'occasion de parler du chagrin, de la perte, de l'absence. Et de la mémoire. D'une manière là-aussi saisissante. Qu'il est difficile de se retrouver face à ses fantômes…

Et puis il y a le ton. L'écriture est mordante, caustique aussi. Elle sied bien à son personnage d'enquêtrice. Donne encore davantage de peps à une intrigue qui n'en manque pas.

Et permet à l'auteur une critique acerbe des ultra riches et d'une certaine forme de capitalisme, comme dans son précédent roman MotherCloud (renommé L'entrepôt en poche).

Take me down to the Paradox City a t-on envie de clamer ! Avec cette intrigue à la fois complexe mais toujours accessible, avec un divertissement sans temps mort (ahah !) et qui fait aussi réfléchir, Rob Hart signe un roman jubilatoire. Paradox Hotel est un mix parfait entre thriller et SF, qui propose tous les ingrédients pour conquérir les lecteurs curieux et à la recherche de nouveauté et de surprises. Une formidable réussite.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je croyais que ces types étaient simplement cupides, en réalité ils sont pires. Ce sont des fanatiques et ils ne croient qu'en leurs certitudes. Ils sont tellement habitués à obtenir ce qu'ils veulent que l'idée même qu'ils pourraient convoiter une chose et ne pas l'obtenir leur paraît inintelligible. Même la lumière et la gravité doivent se plier à leurs désirs.

Conditionnés par leur propre réussite, ils croient ne jamais pouvoir échouer. Et voilà pourquoi ils vont tous nous tuer.
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Je parle de ce qu'ils font, en délogeant les gens de leurs chambres. Ceux qui ne foutent rien et qui ont tous les droits, tandis que ceux qui bossent doivent dormir sur un lit de camp dans un couloir. C'est... Je ne trouve même pas le mot pour décrire ce que c'est.
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Le deuil est une blessure. Comme toute blessure, cela déclenche une réaction de douleur. Et cette douleur peut être écrasante. Mais les blessures finissent par guérir. Voilà pourquoi le deuil devient de moins en moins douloureux, jusqu’au jour où il n’est plus qu’une cicatrice. La trace ne disparaît jamais, mais la souffrance s’en va. Sauf si ça s’infecte. Alors là, ça ne guérit pas.
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Techniquement, en tant qu'intelligence artificielle, c'est moi le plus malin de nous tous, précise Ruby depuis le coin où il flotte.
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Dans le jardin des souvenirs,
dans le palais des rêves,
`c’est là que toi et moi
nous nous rencontrerons.
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Un petit mot en vidéo de Rob Hart pour Quais du Polar 2020.
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