FIDA-I

Nous avions tellement souvent vu des gamins victimes de leurs proches, dont les sévices n’avaient pas été rapportés aux autorités, de peur d’être jugés par les voisins ou les amis. Des drames qui succédaient à d’autres et qui nous renvoyaient à l’inefficacité de notre système pour protéger les plus vulnérables. — Madame Moore, dans le cercle familial, la normalité n’est pas de tolérer qu’un membre de la fratrie fasse souffrir les autres. Cela n’a rien à voir avec les bonnes manières ou l’honorabilité. Le rôle d’un foyer est de garantir l’intégrité de ceux qui y vivent. J’ignore ce que vous avez accepté au sein de votre ménage, cependant votre contrat moral a fini par affecter votre enfant et lui n’a visiblement pas supporté.

Comment commettre le crime parfait ou Pourquoi les adultes devraient surveiller leurs arrières ou L’adolescent, ce monstre en pleine transformation. Dans ce dernier, Jeremy exposait une théorie selon laquelle le passage à l’âge adulte était conditionné par les parents, les professeurs et autres détenteurs de l’autorité. Le but était de domestiquer les enfants pour en faire des bourreaux insensibles, des membres d’une société pourrie et pervertie. Que l’asservissement des adultes était le fruit d’une dépendance au pouvoir, au sexe et à l’alcool. Un pamphlet qui invitait les jeunes à se rebeller contre un système infecté qui ne leur laissait aucune chance de changer le monde.

Mon rôle n’est pas de juger mais de cerner les circonstances qui ont poussé un adolescent, visiblement attentionné et sans problèmes, à préparer le meurtre de son père. Quoi que vous puissiez dire ou prétendre désormais, Jeremy en est là parce que personne ne l’a protégé. Personne ne lui a fait comprendre qu’il ne risquait rien et que sa mère était en sécurité. Vous êtes une victime dans cette histoire, tout comme votre fils et, à présent, votre époux.

C’est un endroit de prédilection car les joueurs y restent des journées entières, créent des liens virtuels et peuvent se livrer facilement quand ils se sentent en confiance. Nous y avons plusieurs profils infiltrés qui sont incarnés par différents agents de ce bureau. En règle générale, nous les utilisons pour traquer les prédateurs sexuels.

Qu’ils aient été bourreaux ou victimes, les patients dont je m’occupais étaient, la plupart du temps, des personnes en souffrance. Et leur nombre explosait, comme si les adultes avaient perdu tout espoir de préserver les plus vulnérables.
Ce sentiment m’attristait et me donnait une vision sombre, sinon inutile, de mon travail.