On ne va pas se le cacher : il faut être un tantinet dérangé pour se lancer dans un tel bouquin ... ou alors passionné d'histoire, en particulier l'histoire contemporaine - et même l'histoire du temps présent - ! Je dois sans doute être les deux !
Trois cent pages très renseignées, fruit du travail de
Andreï Kozovoï au travers de travaux d'historiens et d'archives multiples venant en particulier de l'ex-URSS, pour évoquer la décennie qui verra l'effondrement progressif de l'utopie communiste dans le pays qui l'aura vu naître : l'URSS.
Si je connais cette période de par mes études et du fait de mon appétence pour l'actualité au sens large et les relations internationales en particulier, j'ai cependant découvert ou appris bien des choses sur cet épisode singulier de la glasnost et de la perestroïka. A la fois sur ce qu'a voulu faire - ou pas -
Gorbatchev, ses hésitations, ses erreurs, sur le sens inéluctable de l'Histoire aussi, dans le sens où même les "réformateurs" du PCUS, enfermés dans de vieux schémas, n'ont ni pu, ni su prendre les mesures qui s'imposaient pour sauver leur révolution. Egalement sur la figure de
Boris Eltsine, dont on (re)découvre tout à la fois l'ambition démesurée, le penchant notoire pour l'alcool ou encore le passé d'apparatchik du régime, qui a remarquablement senti le vent tourner.
Livre ardu malgré tout, par la précision des faits qu'ils rapportent, étayés par un solide travail de sources. Je ne suis pas suffisamment spécialiste pour porter un jugement d'historien sur ce travail. Mais même si parfois, j'ai pu avoir le sentiment d'un procès à charge sur certains aspects, le fait est que j'ai pris plaisir à cette "lecture sérieuse", au milieu de romans plus légers.