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EAN : 9782385320225
320 pages
EDITIONS DU DETOUR (31/08/2023)
4.5/5   7 notes
Résumé :
À la veille d’une nouvelle année scolaire, Pubère la vie : À l’école des genres, nous emmène au cœur des salles de classe, partout en France, pour découvrir sans filtre comment les ados appréhendent les questions d’égalité liées aux genres. Né·es à l’ère de #MeToo, ces jeunes qui se heurtent à des injonctions contradictoires au quotidien doivent jongler et se situer, tant bien que mal, entre une éducation parfois genrée et patriarcale et de nouvelles normes d’égalit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je finis ce bouquin et c'est comme si je venais de passer une soirée à discuter avec mon meilleur pote! Fluidité du discours, humour à tous les chapitres, réflexions nuancées et argumentées, remise en questions mais affirmation de valeurs essentielles sans lesquelles on ne peut pas parler d'éducation à la santé sexuelle. Ce livre, c'est un condensé (très complet!) du pourquoi et du comment il est nécessaire que des séances d'éducation à la vie affective et sexuelle soient mises en oeuvre régulièrement lors de la scolarité notamment.
Je vais évacuer de suite les "ronchons" qui par ignorance, par peur, par connerie, pensent qu'on va traumatiser leurs loulous, qu'on va les forcer par nos paroles à passer à l'acte, qu'on ne respecte pas leur maturité... Alors les gens, arrêtez avec vos biais de parents ou de garant·es de la bonne morale et lisez le Dr Kpote: ce ne sont pas les animateurs·rices de ces séances qui en décident arbitrairement du contenu, ils·elles ont juste une trame, un cadre, et chaque groupe va apporter des paroles, des connaissances, des questions et c'est avec tout ce matériau qu'on va réfléchir ensemble et qu'on va essayer d'apporter du respect et de la sérénité sur des sujets aussi variés que le consentement, l'acceptation de l'Autre, le rapport aux corps. Déconstruire, oui, il y a urgence; informer, pareil. Mais aussi rassurer, recueillir les mots, confronter les points de vue, ouvrir le champ des possibles, lutter contre les discriminations.
Ce livre est un vrai coup de coeur pour moult raisons: d'abord je suis le Dr Kpote depuis longtemps, dans ses chroniques de Causette, dans ses prises de parole en conférence, et je l'aime de ouf♥ J'aime sa posture, son sens de la répartie, j'aime ses vannes et son parcours professionnel en zigzag, j'aime sa capacité à aller chercher les infos, à s'interroger, à écouter, j'aime sa bienveillance et son courage. Et ce livre est salvateur à mon avis: quand on s'épuise, quand on nous fait douter, il suffit d'aller relire certains témoignages et retours de séances auprès des jeunes pour reprendre confiance et redonner du sens à ce qu'on fait. Parce que les adultes peuvent avoir des jugements et des idées préconçues sur ces séances d'éducation un peu particulière (probablement déjà que, en majorité, ils·elles n'en ont jamais vécu dans leur parcours scolaire tant la mise en place dans les établissements a pris du retard...), mais en lisant le livre, ils·elles découvriront qu'on parle avec leurs enfants de bien-être, d'identité, de choix, de responsabilité. Pour que les enfants se sentent bien dans leur peau, dans leurs émotions, dans leurs relations. On s'appuie sur une liberté de ton et de parole pour faire émerger les angoisses et les préjugés, et on a l'espoir qu'ils·elles retiendront la possibilité de s'aimer soi-même, de briser les tabous, de se respecter les uns les autres.
Et puis, déformation professionnelle (car oui, il existe des profs formé·es pour animer ce genre de séances!), ce livre c'est une mine de références, d'outils pédagogiques, un recueil de situations, un échange de pratiques, quasiment un guide d'autoformation!
Un grand merci à Babelio et aux éditions du détour (ça fait toujours plaisir ce petit mot manuscrit quand on reçoit le livre;): j'ai lu les épreuves non-corrigées et il n'y a pas beaucoup de coquilles. Peut-être un paragraphe redondant (page 306). le contenu est passionnant, la couverture pourrait en elle-même être un outil pour démarrer une séance (qu'est-ce qu'être un homme, une femme, un couple, comment fonctionnent les corps, plutôt mode cool ou mode stress, et la place des poils...!!!). A mes collègues qui n'osent pas s'investir mais qui pensent que cette éducation est indispensable, à mes ami·es qui s'intéressent et connaissent mes anecdotes et mon engagement et qui sont curieux·ses d'en savoir plus, aux parents, aux chefs d'établissement, à celles et ceux qui se formeront un jour pour animer ces séances, et aux autres: commencez avec les mots et les histoires du Dr Kpote, vous avez fait le premier pas!...
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Voir un mec quarantenaire cisgenre et hétéro écrire un livre sur la santé sexuelle et affective, je dois dire que ça m'a titillé. Je ne connaissais Dr Kpote que de nom, voyant quelques uns de ses tweets passer sur mon feed une fois de temps en temps. J'avais peur d'un livre condescendant et ouin-ouin, j'avais clairement tort.

Si le ton employé m'a fait tiqué à plusieurs reprises, très familier et très verbal, je dois dire que Dr Kpote doit faire un travail merveilleux en milieu scolaire si Pubère la vie est à l'image de son énergie. A la plume, on s'y habitue et surtout on comprend qu'elle permet de dédramatiser deux heures qui sont généralement subies par les jeunes dans les collègues, lycées, centre de réinsertion ou pénitencier. Et c'est marrant parce que même si elles sont obligatoires trois fois par an, j'en ai jamais vu la couleur dans ma scolarité. (Hormis si on compte les cours d'anatomie que l'on a en S.V.T au collège, ce que je doute fortement.)
De nombreuses choses sont abordées dans cet essai : le sexisme, l'homophobie, la perception des genres… Dr Kpote souligne également qu'il n'y a pas un profil type de jeunes : il s'adresse à des adolescents, des jeunes adultes, des mineurs isolés, d'autres qui purgent des peines en prison… La pluralité des exemples est vraiment important pour un ouvrage du genre et ici, c'est réussi.

Ce qui est également important à souligner, c'est la remise en cause de Dr Kpote. Comme le dit la quatrième de couverture, cela fait plus de vingt ans qu'il fait ce travail de prévention. En vingt ans, tout change ! les lois, les profils des jeunes, les tabous, les questionnements… La parole queer s'est libérée, par exemple, on n'attribue plus les MST qu'aux toxicomanes et aux homos.
Il y a une remise en cause professionnelle avec les changements de générations mais également personnelle que l'on peut sentir entre les lignes de Pubère la vie. Déjà, il cite énormément ses sources de connaissances, surtout sur les sujets où l'on peut considérer pas légitime comme justement la cause queer, le sexisme, l'endométriose. Les chapitres concernés par ces sujets commencent généralement par une bibliographie mise en situation et c'est aussi génial que frustrant car ça donne envie d'aller fouiner de ce côté là alors que ma pile à lire me regarde en fronçant des sourcils.

Pubère la vie est une lecture qui ne m'a pas déçu, je suis certain qu'elle parlera autant aux professionnels, aux jeunes et aux parents. (Ainsi qu'aux curieux comme moi, évidemment). Une lecture nécessaire pour palier à trois cours de prévention sexuelle et affectif que l'on a jamais eu.
Lien : https://lamouchequilouche.wo..
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Mère de trois enfants, pas encore ados, j'avoue appréhender cette période de la vie. Les repères de mon adolescence n'ont pas de sens pour eux. Et c'est peut-être tant mieux.
Dans ce livre, on peut découvrir le travail des animateurs de prévention sur la vie affective et sexuelle en général et celui de Dr Kpote en particulier.
Je lisais déjà ses chroniques dans Causette et j'ai apprécié de partir de ces anecdotes pour aborder et approfondir le sujet.
J'ai aimé découvrir sa façon d'aborder les choses, sa capacité à se remettre en question et à changer de stratégie quand la première approche ne fonctionne pas. On voit bien l'évolution de son métier. Si ces séances étaient au départ surtout basées sur les risques d'IST ou de grossesses non désirées, elles abordent maintenant de très nombreux sujets comme le consentement, le plaisir, l'égalité des genres, le féminisme, les discriminations et tant d'autres.
Et il faut un talent certain pour parler aux jeunes de sujets tantôt légers, tantôt graves, plus ou moins tabous, mais jamais anodins sans les braquer ou les prendre de haut.
Cela m'a permis de faire lien entre les séances que j'ai suivies au collège et au lycée et à ce qui se fait maintenant. Et s'il est certain qu'il y a encore beaucoup de boulot (notamment en raison du trop faible nombre de séances données), il y a aussi beaucoup d'espoir dans cette nouvelle génération.
Merci Babelio et les Editions du Détour pour cette découverte.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Et puis, un jour, à la rédaction de Causette, j'ai reçu une vulve en silicone avec le clitoris intégré. La transparence du matériel permettait de voir la vraie taille de l'organe à sa place originelle. Magalie Pirotte, de Sex-Ed+, me l'avait envoyé du Canada, parce qu'elle lisait mes chroniques et qu'elle avait aussi envie de faire la promo de ses créations. Cet outil, je me le suis tellement approprié qu'il m'arrive de râler quand certains maltraitent "ma vulve".
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Au slogan "no uterus, no opinion", je préfère le "no uterus, no decision" pour la simple et bonne raison que quoiqu'il advienne, tout mec cis-het que je suis, j'ai une opinion. Et c'est d'ailleurs important de le rappeler aux jeunes. Ce serait contre-productif de censurer la parole des garçons à ce sujet. Par contre, on se doit de les accompagner à ce qu'elle aille dans le sens des droits des femmes à disposer de leurs corps. Le "non opinion" peut se justifier dans une action militante, mais pas dans une action de prévention. En le traduisant par un "ferme ta gueule", on génère des réticences, des freins à l'échange et surtout on empêche les garçons de se responsabiliser sur ce sujet. C'est là où l'éducation à la santé sexuelle diffère de l'activisme.
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«Bon les, gars, puisque vous m'en parlez. Qu'est-ce que I'hymen?
-Heu, une sorte de poche qui pète quand on met dedans.
- C'est comme les petites briques de jus de fruit. Avec la petite partie plus brillante où on rentre la paille. - C'est une sorte de liquide rouge...
- Non, des globules chelous qu'on frotte...
- Une porte ? Une muraille ?»
Cette liste non exhaustive peut prêter à rire mais le: problème est que cette méconnaissance peut rendre la première fois hyper anxiogène! Si on imagine cette chose qui doit péter, se casser, se déchirer à l'intérieur de son vagin, on n'y va pas de gaîté de coeur, à la gaudriole, mais bien à reculons.
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Videos de Dr Kpote (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dr Kpote
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