Frères

Vous qui lisez en famille, vos ressentis tendent-ils à être unanimes, ou certaines lectures donnent-elles lieu à des débats passionnés ? Curieuse de découvrir l'avis de mes enfants, je fais toujours attention à leur laisser le temps de le former avant d'exprimer le mien. Cela dit, nos verdicts sont le plus souvent convergents. Une fois n'est pas coutume, ça n'a pas été le cas pour ce petit conte initiatique.

Ce sont les merveilleuses illustrations de Krassinsky qui m'ont donné envie de lire cette histoire à voix haute. Elles nous entraînent au creux d'une forêt de conte, entre ombre et lumière. le texte, quant à lui, nous transporte au pays de l'enfance, avec ces six frères tout à leur joie de vivre et à leur insouciance. Si insouciants d'ailleurs qu'ils ne voient pas que leur mère douce et aimante s'épuise à la tâche et ne prennent pas au sérieux ses mises en garde quant à la bête effroyable qui sévirait dans les bois. Pour retrouver leur mère et leur existence bénie, les six frères doivent faire preuve de débrouillardise et de courage, apprendre à se connaître et à s'entraider…

J'ai rapidement été agacée par un propos que j'ai perçu comme trop explicite, voire moralisateur*, prenant le pas sur l'intrigue. J'aime que les livres interrogent sans suggérer la réponse, ou transmettent un message subtil, par exemple par le biais de fables ou de métaphores. Là, on se croirait presque dans un manuel de développement personnel : « Tu sais, Hamza, tu as en toi la grâce, une force d'union qui soude ton entourage. La graine qui doit germer en toi est celle de l'unité. Quand tu es là, les autres se sentent mieux. Ta présence est importante : pour moi comme pour tes frères. Je vais t'aider à devenir toi-même. Écoute et laisse-toi guider… »

Et bien, figurez-vous que pour sa part, mon fils cadet a bien aimé Frères. Lui qui déteste se séparer de ses parents, il y a vu l'histoire d'un cheminement vers l'autonomie et a aimé cette idée d'apprendre au contact de la nature. L'avenir nous dira si cette lecture l'incitera à participer plus activement aux tâches ménagères et à respecter au pied de la lettre les consignes parentales !

* J'ai trouvé curieux, à cet égard, que l'autrice donne à deux des frères le nom de ses propres fils, à qui ce livre est dédié, tandis que la mère des illustrations lui ressemble à s'y méprendre...
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Ce conte moralisateur, court et abordable reprends les codes du conte qui ont fait le succès des Fables de la Fontaine. Ici six frères croisent un monstre dans la forêt, désobéissent à leur mère, l'affronte et plonge le monde dans des ténèbres affreuses...il est important de s'immerger dans le patrimoine du conte et de l'oralité pour pleinement apprécier le récit et sa bonne morale de vivre ensemble si utile en cette période...les illustrations de krassinsky donne cette ambiance féerique et mystérieuse entre tradition et moralité et joue en allusion à la comtesse de Ségur à mettre en forme la narratrice et deux des enfants en clin d'oeil à Isild le Besco.
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Six frères vivent avec leur mère, veuve. Ils ne pensent qu'à jouer et à s'amuser sans jamais aider leur mère dans les tâches ménagères. Elle les met pourtant en garde contre la bête qui rôde : « Une bête effrayante, à n'en pas douter, même si personne ne savait à quoi elle ressemblait, ni même si elle était gentille ou méchante. D'après une célèbre légende, elle avait le pouvoir de faire disparaître n'importe quelle mère du monde. » Mais les six garçons ne suivent pas les recommandations de leur mère et réveillent la bête…

L'avis de Pia et Paul (6e), Estelle et Alexandre (5e), du collège Sainte Élisabeth : Ce conte est écrit un peu comme une fable de Jean de la Fontaine. Il faut profiter des petites choses simples de la vie et de ceux
que l'on aime sans attendre de les perdre. Les illustrations sont très belles et pas trop chargées. le vocabulaire utilisé n'est pas compliqué, le livre est facile à lire.

L'avis de la rédaction : Moi aussi j'ai beaucoup aimé les illustrations de ce petit conte qu'on peut lire seul ou se faire lire par ses parents si on est trop jeune. le style de l'auteure et le ton assez moralisateur m'ont un peu moins séduit.

Isild le Besco est une actrice qui a commencé à percer dans les années 90 . On se souvient notamment de son jeu intense et souvent a fleur de peau dans Au fond des bois de Benoit Jacquot mais aussi dans des films de sa soeur Maaïwenn, Cédric Kahn, Laetitia Masson ou Emmanuelle Bercot
Pour cette fin d'année, elle change un peu de registre et co-signe "Frères" avec Jean-Paul Krassinsky, un conte initiatique à découvrir au rayon jeunesse publié par les éditions Ecole des Loisirs.
La cadette des frangine le Besco renouvelle l'esprit des contes de notre enfance avec un récit initiatique sur la fin de l'insouciance et la nécessité d'être autonome couplée avec un éloge de la nature et de la différence.

Le tout porté par les belles et poétiques illustrations de Jean-Paul Krassinsky, qui a notamment travaillé sur Kaarib, AK, Pilou Park ou Les coeurs boudinés).

Une belle idée cadeau à un prix peu exorbitant (9€) à offrir à un enfant à partir de 5/6 ans!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Sixfrères, Hamza, Danis, Sanjin, Solon, Nedim et Ulysse vivent dans le village de Sian. Leur père bûcheron est mort et leur mère est débordée par les tâches ménagères d'autant que les enfants sont un peu polissons. Il leur est interdit d'aller dans la forêt mais ils bravent l'interdit et y rencontrent un monstre qu'ils agacent ; l'oiseau bleu qui assure l'harmonie de ce monde s'enfuit. Durant les temps sombres des épreuves, les six jeunes garçons doivent se débrouiller sans leur mère, disparue. Et ils devront retrouver l'oiseau bleu pour ramener la paix sur le monde.
Un premier roman sous la forme d'un petit conte avec six frères comme héros, chacun va découvrir ses dons et va recevoir une qualité avant d'entamer son périple initiatique et sauver sa mère. Il s'agit d'un roman d'avertissement avec une petite morale sur l'obéissance à la fin. Les épreuves sont courtes et parfois elliptiques.