J'avais peur de ce livre. Mon grand frère est trisomique et je suis donc très susceptible à ce sujet-là ! Surtout quand j'ai vu le titre du livre... le terme "Mongol" ou "Mongolien" pour nommer un trisomique ne me fait pas rire du tout et c'est pour moi une insulte. Alors je ne savais vraiment pas si j'allais laissé une chance à "
Alice au pays des mongols".
Il n'y avait réellement qu'une seule oeuvre qui m'ait touchée sur ce sujet-là et ce fut le film "Le huitième jour". A l'époque, j'étais toute petite quand j'ai été le voir au cinéma, j'ai pourtant tout compris et j'ai été tellement touchée que j'ai pleuré tout le long du film. Encore aujourd'hui, quand je repense à certaines scènes, des larmes me viennent automatiquement. Vous comprenez donc que ce sujet est vraiment très sensible.
La première partie ne m'a pas franchement emballée même si j'ai souri pendant plusieurs passages en retrouvant chez Alice ce côté qu'ont certains trisomiques "je veux faire ça donc on va le faire sinon je pique une crise dont vous ne vous remettrez pas !". Quand ils ont quelque chose en tête, dur de les distraire ! C'est une obsession.
On sent que Zoé trouve une injustice dans cette situation car on s'occupe beaucoup plus d'Alice que d'elle. Alice est plus expansive, elle prend de la place et ne s'imagine pas combien sa soeur peut se sentir délaissée.
J'ai également pu trouver dans ce livre une démonstration de ce sans-gêne qu'ont certaines personnes qui parlent sans réfléchir, sans penser que leurs paroles peuvent toucher, faire du mal. Certains pensent que les trisomiques ne sont pas conscient, ne sont pas intelligents et ne comprennent pas ce qu'on leur dit... Lourde erreur !
On se rend compte qu'ils sont très intelligents, qu'ils comprennent des choses que nous ne voyons pas, que nous n'arrivons pas à déceler. Ils ont une autre vision de la vie que nous. Une vision parfois bien plus belle.
L'auteur a une belle façon, une façon très simple, de montrer aux lecteurs à quel point les trisomiques sont des êtres exceptionnels.
La deuxième partie du livre est celle qui m'a totalement emportée dans l'histoire et à partir de ce moment-là, j'ai adoré !
Un quiproquo se créé dans la tête d'Alice puisqu'elle pense que ses vrais parents sont "Mongols", et donc de Mongolie, après avoir entendu le mot "Mongolien" à son encontre.
Au début, donc, je n'étais pas vraiment convaincue par l'histoire, mais ça, c'était avant l'apparition de Bayaraa dans le récit pour qui j'ai eu immédiatement un coup de coeur.
La rencontre d'Alice avec celui-ci et avec les nomades mongols fut très attendrissantes pour moi. La découverte de ces beaux paysages, de cette façon différente de vivre fut très enrichissante pour les personnages européens, tout comme pour moi.
Certains passages m'ont énormément touchés, notamment en ce qui concerne la rencontre entre Bayaraa et Zoé.
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