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EAN : 9782253937203
480 pages
Le Livre de Poche (20/03/2024)
3.77/5   31 notes
Résumé :
« La technologie est capable de nous changer de façon fondamentale, jusque dans notre chair, et Derek Künsken témoigne de cette révolution avec un talent fou. » Liu Cixin, lauréat du Prix Hugo et auteur du Problème à trois corps.

Belisarius Arjona, le magicien quantique, a réalisé la plus audacieuse escroquerie de tous les temps. Il est riche, son grand amour partage de nouveau sa vie, et surtout, il a mis la main sur la plus précieuse des technologie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Nouveau roman du canadien Derek Künsken chez Albin Michel Imaginaire, le Jardin quantique fait directement suite au déjà très bon Magicien quantique.

Le revers de la médaille
Belisarius Arjona a réussi son coup : par la magie de l'arnaque, il a non seulement rempli le contrat conclu avec la Sixième Force expéditionnaire de l'Union Subsaharienne (ils sont rentrés à bon port en traversant un trou de ver ennemi, mais il a aussi et surtout retrouvé son amour de jeunesse et volé au passage à ses employeurs l'outil qui leur avait permis de progresser technologiquement sans concurrence possible, un portail temporel. Mais voilà, cette réussite a mis en lumière l'incroyable force de frappe que peuvent être ceux de son espèce, les humains quantiques, personnes ayant subi des mutations telles qu'elles forment une autre étape de l'humanité en développant un « cerveau quantique », fondé sur l'analyse quasi constante de modèles et probabilités (en contrepartie, ils ont une fâcheuse tendance à la contemplation, normalement). Or, peu de temps après, Arjona assiste impuissant à l'annihilation manu militari de la Mansarde, refuge des Homo quantus dont lui et sa compagne font partie. En sachant qu'il ne pourra plus modifier ce qui s'est passé, il contourne le problème en utilisant le portail temporel et remonter de quelques jours afin de prévenir et mettre à l'abri ses collègues quantiques. Mais où les emmener en lieu sûr quand les plus grandes puissances, militaires comme économiques, veulent leur mettre la main dessus ? La colonelle Ayen Iekanijka, moteur de l'arnaque précédente, est une des clés de leur fuite.

Voyage temporel de qualité
Le portail temporel volé par Arjona aux vaisseaux de l'Union est le centre de l'intrigue de ce deuxième volume. Il est à la fois l'outil qui a apporté survie et avance technologique à une flotte isolée depuis quarante ans dans l'espace, l'objet qui « vaut » plus que n'importe quelle richesse et le moyen de s'immiscer dans la ligne temporelle de bien des gens. Grâce à cela, vis-à-vis du premier tome, l'ambiance change du tout au tout. Nous ne sommes plus dans un récit d'arnaque et de braquage, mais dans un récit d'aventure temporelle avec un peu de combats spatiaux au passage. Nous n'en sommes plus à découvrir le post-humanisme avec quantité d'espèces humaines évoluées sur des critères variés qui peuvent faire froid dans le dos (rappelons que dans le premier tome, le fanatisme des Fantoches était particulièrement intéressant mais glaçant), nous sommes plutôt en train d'imaginer jusqu'où ces évolutions peuvent nous porter et ce que de petites entités comme nous peuvent faire face à cela. Il s'agit davantage d'une histoire personnelle, familiale même ici. Il peut y avoir un paradoxe à parler constamment de physique ou de logique quantiques et ne pas tenter le coup des lignes temporelles multiples (qui peuvent théoriquement toutes coexister), mais forcément ça n'a pas la même puissance narrative dans une intrigue de ce genre. le Jardin quantique reprend tous les codes du voyage temporel, paradoxes compris forcément, toutefois il est nécessaire d'avoir des personnages impliqués émotionnellement dans les enjeux temporels du moment et il faut reconnaître que le personnage de la colonelle Iekanijka est parfait pour immerger le lecteur dans sa perte de repères. Tout le sel de ce roman revient à veiller à ne pas commettre d'impairs quand on revient dans le passé : tout s'est déjà déroulé, mais le libre arbitre tente toujours les personnages pour essayer de faire tourner les événements autrement que ce qu'ils pensent qu'il s'est passé. Et justement, l'essentiel réside dans le « ce qu'ils pensent qu'il s'est passé ». Tout est question d'observation, et là on retrouve une logique quantique, c'est l'observateur qui fait l'événement (quand il le vit, pas quand on lui rapporte). À savourer donc, car c'est bien tourné.

La prochaine étape de l'évolution
Dans ce roman, les termes à base de « quantique » ne sont pas édulcorés. Sans être dans de la pire hard SF qui puisse être et en tenant compte que la physique quantique n'est pas abordable (de base), il faut parfois s'accrocher quand l'auteur disserte sur l'intrication de trous de ver. Mais, au fond, cela n'est pas le plus important, cela rend possible une autre forme d'évolution fondée sur la modélisation des probabilités de chaque événement d'exister en plusieurs états, forcément cela demande de la puissance de calcul donc les Homo quantus nécessitent un cerveau bien différent du nôtre. Comme dans le premier tome, on retrouve diverses espèces avec leurs caractéristiques truculentes (l'IA qui se prend pour saint Matthieu, Stills l'Homo eridanus dans son conteneur pressurisé, etc.), mais d'autres s'ajoutent comme le terrible Épouvantail (dont les quelques chapitres dédiés ne font que teaser un troisième volume où il tiendra un plus grand rôle, j'imagine). Comme dans la question temporelle, le plus important dans les questionnements que toutes ces espèces se posent chacune leur tour : d'où venons-nous ? à quoi servons-nous ? où allons-nous ? comment s'organise-t-on ? Comique est d'ailleurs un des derniers dialogues du roman mettant en scène l'Homo eridanus qui se demande bien ce qu'un gouvernement de son espèce pourrait bien faire tant il a incorporé que les siens ne vivent qu'au jour le jour, pour le combat et la survie uniquement. Et cela juste avant de repartir avec des Homo quantus qui ont à peine esquisser l'étendue de leurs pouvoirs physiques et psychiques.

Ce sont donc des romans comme celui-ci qu'il faut lire pour avoir de la science-fiction inventive, épique et utile !

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Belisarius Arjona a réussi son arnaque. Dans le Magicien quantique, il a permis aux troupes de l'Union de s'échapper des griffes de la Congrégation par un tour de passe-passe phénoménal. En passant, il s'est permis de dérober le dispositif permettant de voyage dans le temps. de toute façon, seul un Homo quantus peut l'utiliser correctement. Mais tout cette escroquerie va avoir des conséquences inattendues et fort désagréables. La Congrégation décide de se venger et détruit entièrement la Mansarde, lieu de refuge de la colonie d'Homo quantus. Belisarius va-t-il pouvoir sauver ses compatriotes grâce à une nouvelle ruse ?

Si le Jardin quantique se situe directement à la suite du Magicien quantique, si on y retrouve exactement les mêmes personnages, le type d'histoire et surtout le ton sont différents. Et cela m'a bien plu. Les personnages acquièrent une profondeur à peine survolée dans le premier roman. En particulier Belisarius et Cassie, ainsi que Iekanjika, colonelle dans l'Union, pleine de fureur après le vol du portail par l'Homo quantus. Et quelle joie de retrouver notre cher Bâtard et son vocabulaire si imagé, ainsi que l'I.A. Matthieu, qui nage en plein drame, tant les circonstances vont lui imposer des choix cornéliens, en opposition avec ses croyances les plus profondes. Tous ces êtres vont se retrouver devant des cas de conscience, horribles pour certains, déchirants. Comme je le disais précédemment, le ton est différent : il est beaucoup plus sombre. Belisarius court après une rédemption inaccessible après son coup aux conséquences trop fortes. Sa fragilité naturelle, ses difficultés, propres aux Homo quantus, à communiquer aisément avec les autres individus, le rendent extrêmement touchant. Et l'on souffre avec lui de ses difficultés à réparer ce qu'il considère comme ses fautes. D'autant qu'il va en commettre d'autres, tragiques. Quant à Ayen Iekanjika, Derek Künsken n'est vraiment pas tendre avec elle. Elle se retrouve en pleine remise en question : le voyage dans le passé lui fait prendre conscience de la fragilité de ses croyances et remet en cause sa confiance dans son entourage. Tout ce qu'elle avait, tout ce qui l'avait forgée, tout ce qu'elle est, en fait, va voler en éclat quand elle découvrira la réalité du passé, loin des contes qu'on lui avait servis. Et elle aussi devra faire des choix difficiles, cruels, atroces.

Après un récit de type « arnaque », Derek Künsken s'attaque au « voyage dans le temps ». Et de bien belle manière ! Belisarius se voit contraint tout d'abord d'aller dans le passé pour récupérer ses compatriotes avant la destruction de leur refuge. Puis de voyager sur le monde où la « machine à voyager dans le temps » a été découverte, une quarantaine d'années auparavant. Et tout cela en évitant le célèbre paradoxe du grand-père. Noeuds dans le cerveau garantis. Mais plaisir infini du lecteur aussi ! C'est ainsi quand on voyage dans le temps selon la sauce quantique. Rassurez-vous cependant : moi, déjà, j'ai parfois du mal avec trois dimensions. Mais quand on dépasse la vingtaine, je suis en roue libre. Normal ! Heureusement, Derek Künsken se montre très habile dans la narration et les passages où Cassie dirige le vaisseau des voyageurs temporels à travers les dimensions sont d'une grande fluidité. Même pour moi qui n'y connais rien du tout dans ces domaines. Et quand je dis rien du tout, c'est rien du tout. Donc, si j'ai compris et éprouvé du plaisir en lisant ces moments, c'est que l'auteur a su aborder ce thème avec subtilité et un certain talent de vulgarisateur. Il a tendu sur ces passages un voile magique, tissé de nombres et de lettres : le résultat est bluffant.

Un autre passage qui m'a vraiment intéressé et touché, dans ce roman, est celui où Belisarius, lors de sa mission dans le passé, rencontre un espèce de plante dont il finit par découvrir l'intelligence. Il communique grâce à une machine à odeurs conçue par des chercheurs de la Congrégation. le vocabulaire est limité et l'Homo quantus s'aperçoit rapidement que la conversation n'est pas linéaire : les mots restent flotter dans l'air et certaines nouvelles odeurs viennent renforcer de précédentes ou les annuler. Ainsi progresse la conversation. Fascinant mécanisme qui n'est pas sans me rappeler les scènes magiques de communication dans le film Premier contact (Arrival, Denis Villeneuve, 2016 ; inspiré d'une nouvelle de Ted Chiang) : l'encre forme des symboles que les scientifiques parviennent progressivement à décoder. Mais la grammaire, la structure des « phrases » peine à apparaître. Jusqu'à ce que l'héroïne puisse intégrer le temps dans l'équation. Et dans le Jardin quantique, la conversation joue sur le voyage à travers le temps. Cette espèce de plante utilise le trou de ver (que volera dans l'avenir Belisarius après son arnaque) pour tester son évolution : les modifications génétiques sont tentées et les plus résistantes seront utilisées, validées par le passage à travers le portail. le pollen circule donc entre le passé, le présent et le futur en un ballet dans lequel seul un Homo quantus peut se repérer. Ainsi, les Hortus quantus (jardin quantique) peuvent survivre à une catastrophe (et l'étoile du système où elles vivent a souvent des sautes d'humeur meurtrières, comme le soleil dans plusieurs nouvelles de Liu Cixin). Cette longue et tragique rencontre entre Homo quantus et Hortus quantus a été un de mes moments préférés dans la lecture de ce roman, tant l'auteur a su y stimuler ma curiosité en même temps que mes émotions.

Autant j'avais émis quelques réserves après la lecture du Magicien quantique, autant je suis enthousiaste au possible après celle du Jardin quantique, deuxième volume d'une tétralogie dont j'espère vraiment la publication en français des deux derniers tomes. Pour cela, il faudra que les ventes de cette série décollent un peu (et pour l'instant, ce n'est pas le cas). Donc je croise les doigts, vraiment, tant j'ai apprécié ces voyages spatio-temporels avec Belisarius Arjona, cet homme aux capacités phénoménales, mais à la fragilité infiniment émouvante.

Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Dément et déjanté ! Militaire et Quantique !
Immense et restreint ! Polar et Humain !
On a l'impression d'être complètement hors du temps (c'est le cas d'ailleurs), ne sachant pas vraiment où l'on est, mais les moments "normaux" viennent nous remettre dans cet incroyable récit où l'on découvre entre autres empathie et bonheur fragile malgré le foisonnement des actions tumultueuses et incessantes.

Dément par ce qu'on ne comprend pas tout surtout lors des passages de leurs "fugues quantiques" : celles de Belisarius Arjona avec Cassie ainsi qu'avec son IA qui a pour nom Saint Matthieu !
Univers foisonnant avec trous de ver, antimatières et batailles spatiales irracontables.

Déjanté car nos héros voyagent dans le temps et essaient d'éviter le paradoxe du grand-père tout en tuant juste ceux qu'il faut, aidé par un vaisseau conduit par un bâtard haut en couleur nommé Stills.

Militaire par ses luttes incessantes entre vaisseaux de la Congrégation et des Unionistes à grand coups d'un nombre de "g" impressionnants.

Quantique par ses aspects physiques, astrophysiques, et espaces à vingt dimensions.

Immense par les espaces de temps qu'ils traversent sans cesse.

Restreint car il y a une histoire qui tient la route malgré le sujet qui est de sauver les Homo Quantus face aux Epouvantails.

Polar par l'aspect revanches et tueurs.

Humain car histoires plus que serrées (ne pas spolier plus) entre Rudo et Iekanjika + amitiés fortes entre Arjona et Cassie + secours humanitaires d'Arjona envers son peuple. On le découvre alors émouvant.

Ce second volume est beaucoup plus intéressant que le premier qui m'avait quelque peu dérouté voire parfois ennuyé, même si celui là est tout aussi déroutant mais certainement plus profond et nettement plus compréhensible.
On se laisse prendre par cette drôle d'histoire qui n'a son pareil nulle part ailleurs.
Il parait qu'il y a des suites, mais non encore traduites. Dommage.

Lien : https://laniakea-sf.fr/
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Ayant passé un moment fort divertissant avec le premier tome de cette saga de hard-sf d'un nouveau genre, j'étais plus que partante pour retrouver notre homme quantique, les bâtards qui l'accompagnent ainsi que le double système politique qui s'affronte dans une nouvelle aventure.

En débutant ma lecture, j'avais un peu peur d'être perdue. C'était sans compter le talent de Derek Künsken qui vraiment nous accompagne pas à pas dans le premier quart de son récit pour nous remettre dans le bain, nous rappeler les événements majeurs du tome 1, les différents groupes, personnages et leurs relations. Ainsi petit à petit, on peut reprendre une bonne vitesse de croisière et profiter de cette aventure faite de voyages dans le temps et autre intrication quantique.

Alors je dois être honnête, j'ai très vite laissé de côté plusieurs éléments scientifiques un peu trop complexes pour moi au moment de cette lecture, cependant ne les comprendre que vaguement ne m'a pas empêchée de prendre mon pied. J'ai adoré retrouver Belisarius Arjona dans une nouvelle aventure aux côtés d'Iekanjika, une haut gradée de l'Union. Ensemble, ils vont partir dans le passé, l'un pour trouver le moyen de créer dans le futur un havre de paix pour l'ensemble des hommes quantiques désormais menacés depuis son coup de Bel dans le dernier. Il a en effet un peu trop attiré l'attention de certains sur les capacités de ses homologues et il leur faut désormais tenter de leur échapper. Cependant, Iekanjika n'est peut-être pas seulement là en soutien.

J'ai beaucoup aimé retrouver la vivacité de la plume de l'écrivain qui nous embarque toujours dans des aventures imprévisibles. Chaque pan de l'action réserve sa part de surprise, tout comme chaque personnage et chaque relation nouée. C'est du coup très agréable à lire. J'ai aimé découvrir dans un premier temps un nouveau Bel, plus apaisé aux côtés de sa compagne Caissie. Puis, j'ai aimé retrouver le roublard en lui quand il est parti en mission. Son trio avec l'IA Matthieu et la colonelle (ou capitaine, je ne sais plus...) Iekanjika est bien trouvé car il y a une belle dynamique entre eux. En parallèle, j'ai aussi aimé assister à l'énergie déployée par Caissie et le bâtard Stills qui vient l'aider à lutter contre l'Épouvantail, cette IA lancée à leurs trousses. Ceci sans parler des magouilles entre Union et Confédération où chacun tente de prendre le dessus sur l'autre. C'était passionnant à suivre.

Mais ce que j'ai vraiment préféré, c'est ce retour dans le passé qui occupe une bonne partie du tome. Bel y rencontre une autre espèce quantique avec qui il aura des interactions essentielle pour son futur lui. Iekanjika se retrouve face à sa femme, Rudo, quand elle était plus jeune et il y aura aussi de lourdes conséquences. Un jeu de dupes s'installe entre tout ce petit monde avec en tête l'idée de ne pas perturber la ligne temporelle qui a conduit à cela, et en même temps, c'est bien parce qu'ils sont venus que... Bref, c'est assez fascinant.

Avec cette aventure spatiale et humaine entre passé, présent et futur, Derek Künsken nous fait à nouveau passer des moments vertigineux. Après un premier tome aux allures de casse, voici un second aux allures de roman d'espionnage. Il renouvelle l'exploit de proposer une hard-sf vive, pleine d'aventure et de rebondissements, bourrée d'humour mais aussi avec des réflexions pertinentes sur la politique, l'indépendance, la transmission, le futur qu'on veut, et il utilise pour cela des tropes de la SF que j'adore comme le voyage dans le temps, le paradoxe du chat de Schrödinger et la dimension quantique. C'est fascinant de voir un écrivain jouer aussi facilement avec de tels concepts pour imaginer une histoire aussi dynamique et entraînante avec en plus un approfondissement de ses personnages qu'il rend plus humains et complexes. J'ai hâte de voir comment il va encore rebondir pour notre proposer, je suis sûre, une histoire totalement différente et pourtant un peu similaire dans le prochain tome.
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En février 2020 paraissait le magicien quantique de Derek Künsken chez Albin Michel Imaginaire. Deux suites sont parues en VO depuis, The Quantum Garden et The Quantum War. le Jardin quantique arrive en France, toujours chez le même éditeur et grâce à la traduction de Gilles Goullet. Les romans se déroulent dans le même univers mais sont parfaitement indépendants , bien que l'on retrouve les personnages principaux du premier. de plus, les événements du premier volume sont racontés brièvement dans les premiers chapitres.

Après un premier tome sous forme de casse à la Ocean's Eleven croisé de hard SF, nous retrouvons Belisarius Arjona en pleine forme, riche, heureux et amoureux de Cassie. Belisarius a récupéré des technologies que lui seul peut utiliser. En effet, il est un homo quantus, c'est-à-dire un être humain issu de manipulations génétiques qui ont permis de développer considérablement son cerveau au point de pouvoir réaliser des calculs de haut niveau et d'accéder au monde quantique. Mais la Congrégation à laquelle il a réussi à échapper auparavant veut se venger et détruit la Mansarde, le lieu de refuge des autres Homo quantus. Grace à la technologie dont dispose Belisarius, qui lui permet de voyager dans le temps, il espère pouvoir les sauver et surtout leur trouver un refuge qui les mettra définitivement à l'abri de la Congrégation. Autant dire une nouvelle mission périlleuse où ses capacités quantiques seront mises à rude épreuve. Belisarius va ainsi partir dans le passé aux côtés d'Iekanjika, une haut gradée de l'Union.

L'histoire et la tonalité générale du roman sont assez différentes du premier tome. Les personnages sont moins nombreux que dans le précédent opus et acquièrent ainsi plus de profondeur. Belisarius notamment devient plus touchant, il est face à des choix difficiles et aux conséquences de ses actes. de par sa nature d'Homo quantus, il a des difficultés à communiquer avec les autres, à les comprendre. Derek Künsken n'est d'ailleurs pas tendre avec ses personnages, que ce soit Belisarius ou la colonelle Iekanjika qui va se retrouver confrontée à des choix impossibles en voyageant dans le passé, et en prenant conscience que la réalité est parfois autre que ce à quoi on croit.

Qui dit voyage dans le temps dit paradoxes temporels, et ici on y rajoute une dimension quantique. Ce qui donne par moment des passages un peu compliqués à assimiler, mais malgré cela l'auteur s'en tire plutôt bien et arrive à vulgariser certaines notions complexes tout en les incluant dans son intrigue. Toutes les actions menées dans le passé doivent l'être sans perturber la ligne temporelle qui a conduit à leur présent. le voyage dans le temps sera l'occasion de la découverte d'une autre espèce quantique, qui montre l'importance de la communication et de comprendre le langage de l'autre.

Le Jardin quantique est ainsi un tome différent du précédent et qui offre une lecture beaucoup plus plaisante. le ton est plus sombre, les personnages plus approfondis et émouvants, et l'histoire à la fois plus fluide tout en gardant une part de complexité. Un second tome qui donne clairement envie que la suite soit traduite en français.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ce passage à travers le cloisonnement donnait cependant à Belisarius une vue très réduite, comme par un trou d’épingle, du monde quantique, de la même manière q’il voyait l’hyperespace depuis l’intérieur du portail. Chaque fraction entrevue, si infime soit-elle, de toutes les ondes probabilistes en chevauchement provoquait un effondrement mineur de la superposition des états, l’attention que leur portait Belisarius obligeant le cosmos à se décider pour un des ensembles de choix. Mais son cerveau spécial était assez rapide pour saisir la signification de ces aperçus stroboscopiques du monde quantique.
Un vaste cosmos, mille cosmos superposés, une écume d’états quantiques qui examinaient impénétrablement toutes les possibilités, choisissaient entre réalité et éventualités désormais écartées. Dans le passé, l’intelligence quantique avait regardé le monde quantique, et Belisarius n’en avait vu que ses souvenirs. Aussi vagues étaient-ils, ceux-ci avaient été d’intenses et impressionnants aperçus de seconde main de ce qui constituait réellement le cosmos.
Ces souvenirs faisaient toutefois pâle figure à côté de ce coup d’œil par ce qui séparait l’individualité subjective du monde objectif et sans conscience. La minuscule fraction de superposition qu’il voyait s’effondra, mais l’immensité de ce qu’il ne voyait pas semblait incalculable, la superposition paraissant se reconstituer en permanence. Il regardait la divinité par un trou d'épingle. Toute douleur et toute inquiétude se dissipèrent, s’effondrèrent derrière lui : des éventualités écartées.
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C’était juste la Voie du Bâtard : Pisse sur la jambe de tous ceux que tu peux. Mords toutes les mains.
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Son cerveau modifié, trop curieux, avec sa soif passionnée de compréhension qui tenait presque du vice, se sentait rassasié, pour une fois. Il était plein.
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Les revers militaires ne restent jamais impunis.
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