Nicolas Labarre est maître de conférences à l'université Bordeaux
Montaigne, spécialiste de civilisation des Etats-Unis et de bande dessinée. Il aborde les évolutions de la bd et ses enjeux. Pour inaugurer la collection L'opportune des Presses universitaires
Blaise Pascal qui « a pour ambition d'aider au décryptage des questions qui font l'actualité, d'apporter un éclairage au bon moment » souligne
Benjamin Ducher, chargé de la diffusion des publications de l'entité, on trouve son essai. Malgré le format de 64 pages pour un prix modique de 4,50€, l'ouvrage est difficile à trouver. Heureusement qu'il existe un marché de l'occasion.
Dans l'introduction, il pose dès le début le cadre dès les premières phrases : "Comprendre
la bande dessinée contemporaine implique de comprendre "Astérix". Créé en 1959, et déjà qualifié de "phénomène" par l'"Express" en 1966, "Astérix" constitue en effet aujourd'hui encore, non seulement la meilleure vente de livres tous secteurs confondus". (p. 5). Bien que l'ouvrage date de 2018, cela ne reste pas moins vrai. "Elle bénéficient néanmoins des plus importants tirages de la profession, avec pour "Astérix et la Transilatique" (2017), le dernier album en date, plus de 2 millions d'exemplaires en France seule, soit dix fois la mise en place du troisième tome de "L'Arabe du futur", de
Riad Sattouf, best-seller contemporain. Pour mettre ces chiffres en perspective, on peut estimer à environ 18 millions le nombre de lecteurs déclarés de bande dessinée en France (38% de moins de 15 ans, 24% des plus de 15 ans" (p. 7).
Il y a des choses qui changent comme le format. On n'est plus limité au 48CC. "L'esthétique des éditions Cornélius, par exemple, découle d'une longue chaîne d'adaptations successives, partant d'une pratique de la sérigraphie et intégrant progressivement divers outils, permettant à la fois de développer une esthétique singulière par un ensemble de contraintes chromatiques et formelles, et d'assurer la pérennité de l'entreprise. le succès mondial de "
Persépolis" de
Marjane Satrapi, à partir de 2000 va finalement fixer un format alternatif à l'album : un livre aux environs du A5, à couverture souple et à la pagination importante". (p. 14). Sans oublier les prépublication dans la presse soit généraliste soit spécialisée ainsi que les espaces numériques comme Iznéo. Ces derniers ont disparu pour la plupart. On trouve un panel très grand de la bd actuelle qui plaira autant aux experts, aux passionnés du 9e art ou au total néophyte. Lorsqu'on va dans une librairie ou dans une médiathèque, on ne voit plus les choses du même oeil. Et surtout on a envie d'aller plus loin et lire les analyses de
Thierry Groensteen.