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Évelyne Labbé (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070114665
1632 pages
Gallimard (06/11/2003)
4.86/5   7 notes
Résumé :
"Nouvelles complètes"
Tome II
1877-1888

Trad. de l'anglais (États-Unis) par Marie-Françoise Cachin, Max Duperray, Aurélie Guillain, François Xavier Jaujard, Évelyne Labbé, Diane de Margerie, Marie-Rita Micalet, Catherine Pappo-Musard, Christine Savinel et Muriel Zagha. Édition d'Évelyne Labbé. Préface d'Annick Duperray et Évelyne Labbé.

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Miss Tina accepta aussitôt sans réflexion ; le docteur allait revenir, dit-elle, et elle serait là pour le recevoir. Nous commençâmes à aller et venir à travers la belle et noble salle, où nos pas résonnaient sur le marbre plus que je ne m’y étais attendu, surtout pendant les premiers instants, quand nous ne disions rien. Lorsque nous eûmes atteint l’autre bout, là où la grande fenêtre éternellement close ouvrait sur le balcon au-dessus du canal, j’admis qu’il valait mieux demeurer là, d’où elle verrait plus tôt arriver le docteur. J’ouvris la fenêtre et nous passâmes sur le balcon.

L’air du canal paraissait plus lourd, plus chaud encore que celui de la sala. Tout était vide et silencieux ; le paisible voisinage était endormi ; ici et là, une lampe, se reflétant dans la voie d’eau étroite et noire, produisait un double scintillement ; nous entendions au loin la voix d’un homme qui s’en retournait chez lui en chantant, sa veste sur l’épaule et son chapeau sur l’oreille ; cela n’empêchait pas la scène d’être très comme il faut, ainsi que s’était exprimée miss Bordereau, la première fois que je l’avais vue. Une gondole passa le long du canal, au bruit lentement rythmé de ses rames, et, tout en écoutant, nous la guettions en silence. Elle ne s’arrêta point, elle ne portait pas le docteur ; après qu’elle eut passé, je dis à miss Tina :

 « Et… où sont-elles maintenant, les… choses qui étaient dans la malle ?

— Dans la malle ?

— Cette caisse verte que vous m’avez signalée dans sa chambre. Vous disiez que ses papiers y avaient demeuré ; vous aviez l’air de dire qu’elle les avait transférés ailleurs.

— Oh ! oui, ils ne sont pas dans la malle, dit miss Tina.

— Oserai-je vous demander si vous y avez regardé ?

— Oui, j’y ai regardé… pour vous.

— Pour moi, chère miss Tina ? Comment cela ? Voulez-vous dire que vous me les auriez donnés, si vous les aviez trouvés ? »

Je tremblais presque en lui posant cette question.

Elle tardait à me répondre, et j’attendis.

Subitement elle laissa échapper :

« Je ne sais ce que je ferais… ce que je ne ferais pas.

— Voudriez-vous chercher encore ? ailleurs ? »

Elle avait parlé avec une émotion étrange et inattendue, et elle continua de même :
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Je n’ai rencontré miss Spencer que quatre fois, et ces rencontres restent gravées dans mon souvenir, car cette jeune personne produisit sur moi une vive impression. C’était un gracieux échantillon d’un type peu commun. La nouvelle de sa mort me cause un vrai chagrin, — pourtant, lorsque j’y songe, ne devrais-je pas plutôt me réjouir ? La dernière fois… mais procédons par ordre.

Notre première rencontre eut lieu en pleine campagne, il doit y avoir dix-sept ou dix-huit ans de cela. Mon ami Jones, qui allait passer les vacances de Noël chez sa mère, m’avait décidé à l’accompagner, et mon hôtesse donnait en notre honneur une soirée intime. Pour moi, ce fut un divertissement tout nouveau, car je n’avais guère habité que les grandes villes. Jamais je ne m’étais aventuré au fond d’une province américaine. La neige tombait avec une telle persistance depuis le matin que l’on s’y enfonçait jusqu’aux genoux sur les routes. Comment les dames feraient-elles pour se rendre chez Mme Jones ? J’étais bien naïf de m’en inquiéter. À Grimwinter, elles auraient volontiers affronté de plus rudes obstacles afin d’assister à une réunion que deux messieurs, arrivant de New-York, honoraient de leur présence. Aucune des invitées ne manqua donc à l’appel.

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