De la politique-fiction pas si fictionnelle que ça...
A travers l'histoire de deux amis d'enfance, Floyd et Trent,
Stephen Desberg nous concocte un scénario classique, sans grande surprise, mais efficace. Chacun pour des raisons différentes, l'un motivé par la vengeance (Floyd), l'autre poussé par son paternel qui y voit un plan de carrière sympa (Trent), ils décident de s'engager dans la CIA, dans le but de devenir agent de terrain. Nous sommes dans les sixties et la guerre froide bat son plein. Après l'inévitable entrainement, vient le temps des premières missions et l'action se focalise sur Trent, affecté en Inde, le terrain de jeux du moment où s'affrontent l'Est et l'Ouest.
Parallèlement, nous suivons, en 2003, un Trent vieillissant, armé de sa longue expérience des affaires louches et des coups tordus, qui enquête sur un mystérieux cabinet d'avocat, affilié à la mafia russe, qui s'est chargé de dissuader des milliers d'américains, d'origines étrangères, de voter aux dernières élections chargées de désigner le gouverneur de Floride...avec en ligne de mire les élections présidentielles.
Un premier tome plutôt bien fichu et dont l'objectif est clair : harponner le lecteur, l'appâter avec du familier bien ficelé et lui donné envie de revenir. Mission accomplie, messieurs de la Centrale Intelligente...Les ingrédients sont connus mais, tels la blanquette de mamie Yvette, sont une valeur sure : une bonne dose de machination complexe, une part d'espionnage et de missions à hauts risques, un soupçon d'amitié viril perturbée par une femme et, pour assaisonner le tout, quelques pincées de mafia, la russe de préférence. Server ce classique du thriller avec de la vodka glacée, vous m'en direz des nouvelles.
Le dessin de Labiano est tout à fait honorable et l'histoire est bien mise en valeur par une mise en page rythmée. Au final, une bd sympa, les amateurs du genre ne seront pas déçus même s'ils ne crieront certainement pas au génie.