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EAN : 9791025204801
272 pages
François Bourin (19/03/2020)
3.6/5   10 notes
Résumé :
Dans une résidence pour personnes âgées, Alexandrine, quatre-vingt-cinq ans, Gisèle, quatre-vingts ans et Marie-Thérèse, cent ans, fomentent des idées de vengeance contre des hommes qui les ont maltraitées : un mari, un voisin, un gendre. Les histoires du passé et les projets de meurtre s’entremêlent alors aux parties de Scrabble, promenades dans le parc, séances de kiné, bisbilles avec l’aide-soignante, déjeuners infects… et tout ce qui fait le quotidien des réside... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman m'a fait découvrir cette maison d'éditions et l'auteure Marie Laborde. Elle revient après avoir fait un long congé de l'écriture avec ce roman dont elle a trouvé l'inspiration dans son entourage, en rendant visite à des amies en maison de retraite. Elle y dénonce le quotidien dans ces établissements et décrit les aléas du grand âge. (Choses que l'on sait déjà malheureusement). Elle le fait avec humour à travers Alexandrine, Marie Thérèse et Gisèle, personnages haut en couleurs. A ces faits dénoncés viennent s'ajouter des énigmes, des histoires de chien tué par un voisin, un gendre peut scrupuleux,… avec des envies de vengeance… Qui a dit qu'il ne se passait rien en maison de retraite ?
Le tout pour nous amener à réfléchir sur le devenir des personnes en perte d'autonomie. Un livre de plus sur ce thème est toujours utile, il montre que certaines situations sont intolérables et que l'on n'est pas indifférent à celles ci. Il ne faut pas oublier que ça sera nous un jour !
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Alexandrine est une résidente temporaire de l'EHPAD Biarritz Bonheur, qui écrit son quotidien dans cet établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Elle se lie d'amitié avec Gisèle et Marie-Thérèse, deux résidentes permanentes, bientôt centenaires, avec qui elle va passer ses longues journées, rire, partager des moments de bonheur, comme des épisodes moins glorieux et plus tristes.

Ce livre met en relief la réalité de la vie en EHPAD. Rappelons qu'en France, pour l'année 2018, 10% des personnes âgées de plus de 75 ans résidaient en EHPAD, soit un total de près de 600 000 résidents français : un chiffre important, en constante augmentation lié directement au vieillissement de la population. Face à ce constant, Marie Laborde met en lumière les réelles difficultés sanitaires et sociales que vivent autant les résidents des EHPAD que le personnel soignant. le manque d'effectif, les difficultés de recrutement et d'attractivité pour le métier, le manque de temps et d'attention à consacrer à chaque résident, le manque de place pour les résidents, la médicalisation insuffisante, obsolète, la dévalorisation salariale du personnel… Une situation qui va en s'aggravant, d'autant plus si l'on prend en compte les dernières statistiques liées à la crise sanitaire du COVID 19. le constat est simple : les personnes âgées sont les grandes oubliées de ce dernier siècle.

Mais ne vous y méprenez pas, Si belles en ce mouroir n'est pas qu'un livre triste et noir qui dénonce les conditions dégradantes des EHPAD, c'est aussi un condensé de bonheurs simples et de gaietés futiles, grâce à la protagoniste Alexandrine. Cette petite mamie, enjouée, emphatique, est comme un rayon de soleil dans les couloirs de l'établissement. J'ai apprécié sa bonhomie, sa joie de vivre, qui se transmettent par réflection aux autres résidents qu'elle côtoie. Je retiendrai d'elle ses lettres ubuesques au Président de la République, écrite avec sincérité pour dénoncer les conditions de vie en EHPAD, honteusement cachées, mais jamais envoyées. Je retiendrai également son addiction pour les chocolats Mon Chéri, qui m'a rappelé ma propre grand-mère, également fan de ces chocolats à la liqueur. Les parties de Scrabble aux côtés de Gisèle et Marie-Thérèse, leurs cancanages sur les autres résidents ou sur Mademoiselle Claudie, aide-soignante rugueuse et frustre, qui manque de patience et de respect envers les résidents.

Je retiendrai également les côtés moins verdoyants de l'EHPAD : le peu de considération pour les résidents, les soignants n'hésitant pas à pénétrer l'intimité des personnes âgées sans autorisation préalable, ce qui m'a profondément choquée et attristée. Il y a aussi ces départs précipités et soudains sans retour possible, place laissée vacante, qui rappelle inexorablement que la fin est proche. Je n'ose imaginer l'état d'esprit des résidents, confrontés quotidiennement à la fin de vie, qui doivent accepter l'inéluctable sans pouvoir rien y changer. Quel sentiment atroce !

Ce livre ne changera sans doute pas grand chose aux conditions actuelles des EHPAD, mais j'espère qu'il contribuera à ouvrir les yeux de certains lecteurs sur celles-ci. Prendre conscience des difficultés sanitaires et sociales est la première étape avant un possible changement de mentalités et de politiques.

Une lecture douloureuse de réalisme, qui met en lumière les conditions de vie en EHPAD des résidents et les difficultés sanitaires et sociales du personnel soignant. Heureusement que notre protagoniste Alexandrine, résidente temporaire, est là pour prodiguer sa joie de vivre et rendre cette histoire plus insouciante. J'ai beaucoup aimé !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Si j'ai passé l'histoire et les personnages, je ne suis pas totalement immergée dans l'histoire. J'avoue que j'ai eu un peu de mal avec certains passages. Les personnages ne m'ont pas tous plu. Je pense que certains caractères étaient un peu trop trempés et la langue un peu trop déliée pour me plaire totalement. Cela reste une convenance personnelle… J'ai aussi trouvé quelques longueurs. J'ai beaucoup aimé le message de fond, mais j'avoue que, pour moi, certains passages auraient pu être plus courts.

On fait la rencontre d'Alexandrine mais aussi de Gisèle et de Marie-Thérèse. Ces trois dames âgées vont faire la fête dans cet EHPAD. Ce roman nous propose de faire la découverte de ce monde qui a besoin d'aide. C'est vraiment très intéressant. L'auteure décide de prendre le point de vue de personnes âgées. J'ai beaucoup apprécié cela : si on peut souvent avoir l'avis de la famille qui vient visiter les gens ou du personnel soignant, on n'a pas souvent l'avis des principaux concernés !

Le message de fond reste assez clair. L'idée de ce genre d'habitation est chouette, c'est clair que pour certaines personnages âgées, être seule n'est pas forcément une bonne chose. On créé du lien, on vit en communauté dans la bienveillance et le respect… En tout cas sur le papier. A travers les regards de nos trois mamies, on n'est pas forcément dans cette optique… Même si la situation actuelle montre un personnel en or prêt à se mettre en quarantaine avec les personnes, ici, on n'est pas du tout dans la même ambiance.

« Ces dames et ces messieurs du personnel médical vous expliqueront qu'ils manquent de moyens. Or de nos jours le respect, la bienveillance et la courtoisie se payent : il faut de l'argent pour être civilisé, sans argent on est forcément irrespectueux, malveillant et grossier, n'est-ce pas. Il est vrai que pour assurer aux actionnaires des dividendes attractifs et dégager des marges phénoménales pour les propriétaires (qui comptent parmi les plus grosses fortunes de France), ce ne sont pas les seuls résidents qui sont pressurés comme des citrons : les employés sont sous payés, surexploités, surchargés de travail et, somme toute, obligés de maltraiter les résidents. »

L'auteure parvient à équilibrer son intrigue pour que l'on ne tombe pas dans le pathos pur et dur. Je pense que c'est cela qui fait que ce roman est si abordable et mémorable. Notre trio de mamies vaut le détour ! J'aime beaucoup le regard de ces personnages, ça fait du bien, ça donne du baume au coeur. Tout n'est pas toujours rose dans leur EHPAD mais, comme dans toute vie qui se respecte, on a des hauts et des bas, des moments de joie et des moments de tristesse. On a cette impression que les personnages font le point sur leurs vies. On partage leurs vies, leurs passés respectifs mais aussi les instants présents et les aléas de la vieillesse.

« Et je vous demande : est-ce que nous vie vaut la peine d'être vécue si notre mort ne fait pas couler une seule larme sur la joue d'une seule personne ? »

C'est avec beaucoup de délicatesse et d'humanité que l'auteure aborde ces thématiques si présentes dans l'actualité. Les personnages âgées sont à chérir et non à oublier. Croyez-moi, si mes grands-parents étaient encore là, j'en profiterai tellement.

En définitive, même si ce roman n'est pas un coup de coeur, j'ai apprécié faire la rencontre d'Alexandrine, Marie-Thérèse et Gisèle qui, avec leurs yeux grands ouverts et leurs cessions de commérage, nous proposent de découvrir un morceau de leurs vies. le message reste très important. La plume de l'auteure est dynamique malgré un départ un peu en dent de scie pour moi (je pense que le début est un peu trop direct pour moi) et quelques longueurs, le récit reste intéressant et agréable.
Lien : https://satinesbooks.wordpre..
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Marie LABORDE. Si belles en ce mouroir.

Nous sommes à Biarritz, dans un logement pour personnes âgées, dans les années 2020. Alexandrine Dumas, 85 ans, est en résidence temporaire, dans cette EHPAD, Biarritz-Bonheur, suite à une chute, fracture du col du fémur. Elle va faire de belles rencontres, Marie-Thérèse, presque centenaire, Gisèle Grandpied, , à peine 80 ans, une vieille fille au caractère détestable, bibliothécaire retraitée, Verdier, un vieux libidineux : ensemble ils jouent au scrabble, pour occuper les longs après midis.

La vie au quotidien est fort monotone : petit-déjeuner, toilette, déjeuner, sieste, jeux, sorties dans le parc pour ceux qui le peuvent, repas du soir, etc…. le personnel semble dépassé par les soins à donner aux patients. Les difficultés dues au manque de personnel sont récurrentes, la vétusté des locaux, les problèmes sanitaires, la restauration offerte de qualité médiocre…. Les conditions d'accueil ne sont pas satisfaisantes, au grand dam des résidents : l'intimité n'est pas ou peu respectées, la politesse fait défaut…. Mais il se passe toujours des évènements dans ces maisons. Les résidents narrent leur existence. Certains se plaignent et gémissent à longueur de journée, d'autres rêvent de vengeance vis à vis de leurs héritiers…. Marie-Thérèse n'a plus qu'un rêve : revoir son marronnier, deux fois centenaire et qui ombrageait la cour de sa demeure « Iduzkian »…. Sera-t-elle satisfaite ?

Dans ce roman qui comporte beaucoup de vécu et de situations existantes au quotidien dans un grands nombres de ces EHPAD, des situations cocasses sont dévoilées. Notre centenaire, dont la fille a épousé une notabilité biarote, Henri Hernandez, adjoint au maire, président de nombreuses associations, architecte et fondateur de la résidence où est en convalescence Alexandrine va jouer un beau tour à ses héritiers! Elle a une idée de génie, relayée par ses amies lors de son grand anniversaire. Des secrets de famille sont révélés, des non-dits déterrés. Peut-être même des aveux bien tardifs de faits répréhensibles… Où est la vérité? Des rires et des larmes vont nous accompagnés. Mais ce roman est assez superficiel. Je n'en garderai pas un grand souvenir. ( 18/04/2021)
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Entre rires et larmes, Alexandrine écrit: elle raconte son quotidien à la résidence Biarritz Bonheur, en rééducation. Alexandre a 85 ans et n'est que de passage après une fracture du col du fémur.

Histoire de passer le temps, elle se livre, raconte son passé, disserte sur ses compagnons de résidence ou sur l'équipe soignante. Ou encore sur les familles, plus ou moins présentes, plus ou moins envieuses...

Volontiers frondeuse, Alexandrine ne cache rien, ni sur elle-même, ni sur les autres. La plume est acerbe et le propos piquant. Sans oublier le comique de la situation et les pralines "Mon Chéri" aidant,les plans de "sales gosses" qu'elle fomente avec ses amies, Gisèle et Marie-Thérèse.

Autour de ce trio un brin "infernal", une plaisante mise en scène d'un sujet tristement sérieux.
Lien : https://nahe-lit.blogspot.co..
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Ces dames et ces messieurs du personnel médical vous expliqueront qu'ils manquent de moyens. Or de nos jours le respect, la bienveillance et la courtoisie se payent : il faut de l'argent pour être civilisé, sans argent on est forcément irrespectueux, malveillant et grossier, n'est ce pas. Il est vrai que pour assurer aux actionnaires des dividendes attractifs et dégager des marges phénoménales pour les propriétaires (qui comptent parmi les plus grosses fortunes de France), ce ne sont pas les seuls résidents qui sont pressurés comme des citrons : les employés sont sous payés, surexploités, surchargés de travail et , somme toute, obligés de maltraiter les résidents.
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Monsieur le Président de la République,
Je vous écris cette lettre que vous ne lirez jamais, d'abord parce que je ne vous l'enverrai pas, ensuite parce qu'elle émane d'une vieille femme de quatre-vingt-cinq ans et que vous, parce que les vieux ne descendent pas dans la rue, parce que leur désespoir ne fait pas la une des médias, parce qu'il ne franchit pas les murs derrière lesquels il est hermétiquement circonscrit, vous vous en foutez. Les vieux et le personnel surexploité qui les maltraite sont livrés au cynisme des rapaces aux griffes acérées et aux grandes fortunes pour qui la fin de vie représente une source de profits considérables. C'est une honte, c'est une infamie, c'est un scandale, c'est une atteinte criminelle à la dignité humaine, mais vous vous en foutez. "Vous", c'est vous et les présidents des gouvernements précédents, les parlementaires, les ministres de la Santé et les sommités médicales qui sont ou ont été ces vingt dernières années aux "responsabilités", ou plutôt devrions-nous dire aux "irresponsabilités".
Honte à vous tous !
Veuillez agréer ma déconsidération distinguée.
Signé : Une vieille peau
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En fin de compte, le plus dur à accepter n'est pas que la vie nous soit retirée. Ça va, on a compris, on doit mourir. Nous attendons donc notre mort avec une résignation tranquille (pas si tranquille tous les jours), nous sommes philosophe (pas tous les jours)...

Non, le plus dur à accepter, c'est le bilan d'une vie médiocre qui aurait pu être beaucoup mieux employée si j'avais été plus clairvoyante, pus intuitive, si j'avais pris certains chemins qui s'offraient à moi. Ce regret m'obsède. Je le chasse. Il revient. Soupir.

Mais aussi on nous oblige à savoir vivre du premier coup ! Comment voulez-vous !
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Bien qu'elle nous ouvre les portes de l'éternité et des espaces infinis, la mort a un inconvénient : elle nous prive des histoires terrestres et des détails qui en sont le sel, dont raffole notre curiosité sans cesse taraudée par des questions de toutes sortes.
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Je noircissais les lignes de mon cahier au fil inconstant des jours, jour après jour, page après page, en découvrant que si la vraie vie ne te laisse que peu de choix, un simple stylo te donner le pouvoir de la refaçonner à ta guise, de zigzaguer à ta fantaisie entre les zones plus ou moins claires du vrai et du faux, de taire ce que tu n'as pas envie de dire, d'exagérer, de modifier, de transposer, d'inventer, de mentir si ça t'arrange.
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