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EAN : 978B00CDWR2YA
Les Éditions XYZ (18/04/2013)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Lucie Lachapelle a fait plusieurs séjours au Nunavik, où elle a enseigné en 1975. Elle en a rapporté des paysages et des personnages qui ont inspiré ces histoires nordiques en partie autobiographiques, en partie inventées. Dans ces histoires, les paysages de toundra et de glace sont grandioses et les personnages, plus grands que nature. Ce sont des Inuits, bien sûr: Qumaluq, le solitaire hanté par la guerre où il a perdu l?usage d?une jambe; le père de Pitaa, un cha... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Prix littéraire des enseignants de français (AQPF-ANEL) 2014

Louise, après avoir passé un été dans un village du Nunavik, décide de terminer ses études et d'y retourner y enseigner … À travers de courts chapitres, Louise raconte son amour pour les enfants, pour ses ami(es), pour le territoire magnifique et le climat parfois cruel du monde des inuits.

Voici un des premiers romans sur ce peuple injustement méconnu, qui ne me semble pas, ou peu, misérabiliste. Ici, les dures réalités de la vie quotidienne ne sont pas cachés mais on ne s'y acharne pas … on raconte sans réellement juger. On embrasse et on aime ce peuple du Grand Nord québécois. Court mais excellent roman !
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En réalité, la frontière entre les nouvelles et le roman est très mince ici, me semble-t-il. Certes on peut lire chaque histoire séparément, mais un fil rouge parcourt le livre en la personne de Louise, jeune institutrice venue s'établir dans le grand Nord pour enseigner aux enfants inuits. D'autre part, la construction du recueil, son architecture, va clairement dans le sens d'un roman (il paraît que auteur et éditeur ont hésité à classer le livre dans un genre ou l'autre) : treize histoires (j'ai envie de dire chapitres) constituent l'ouvrage et la nouvelle du milieu (la septième), très courte, intitulée La folie, constitue très clairement la clé de voûte de l'ensemble. La folie, c'est ce qui guette, dit-on, les Blancs quand ils restent trop longtemps dans le grand Nord. Et de fait, les six premiers textes présentent des aspects très positifs de la vie là-bas, Louise se passionne pour son métier, ose aller à la rencontre des parents, même ceux jugés réfractaires à l'influence des Blancs, elle apprend la langue, l'inuktitut, elle se fait des amies, « subit » l'humour d'une vieille guérisseuse et a même un petit ami avec qui elle espère s'installer et avoir des enfants. Et puis la solitude et la nostalgie la frappent et les six derniers chapitres vont sur une pente descendante, où Louise voit surtout l'alcool, les cauchemars qui hantent un vieil inuit, l'abandon, la trahison et finalement la décision de repartir dans le Sud.

Cette carte-là, celle de la construction de la narration, c'est une carte gagnante avec moi, c'est ce que j'ai sans doute le plus apprécié dans ce livre, d'autant qu'elle est vraiment au service de l'évolution de son héroïne et de l'aspect presque documentaire que Lucie Lachapelle glisse dans ses histoires : les coutumes inus (comme celle de l'hospitalité qui consiste à ne jamais verrouiller sa porte et à laisser entrer qui veut dans votre maison), le rôle des femmes, la langue, la pêche, le racisme ordinaire entre Blancs et autochtones, la rudesse du climat, la longueur de l'hiver et la banquise qui craque avec l'arrivée du printemps… autant d'aspects passionnants qui nous sont dépeints avec simplicité et authenticité, avec respect et même amour.

Cette simplicité se traduit aussi dans la langue de Lucie Lachapelle, mais ici, je lui ai trouvé une justesse, une élégance naturelle qui montre à quel point elle a encore progressé depuis son premier roman.

Enfin le dernier chapitre dévoile encore des liens supplémentaires entre Louise et ses amis du Nord, tout en montrant aussi le fossé qui les sépare (sera-t-il jamais comblé ?) dans une sorte de bouquet qui relie passé et présent et qui m'a vraiment beaucoup touchée, ajoutant ainsi – avec les quelques dessins en noir et blanc de Jean Kazemirchuk – au plaisir que j'ai eu de lire ce livre. Un vrai coup de coeur !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Lucie Lachapelle a fait plusieurs séjours au Nunavik où elle a officié en tant qu'enseignante en 1975. Elle raconte dans ces nouvelles certaines de ses rencontres et expériences parmi les Inuits. Elle évoque avec tendresse son amie Kitty, les enfants à qui elle enseigne, les pères pas toujours très réceptifs à l'enseignement, Akinisie, la guérisseuse du village...

Avec amour et poésie, elle livre un beau récit - témoignage sur cette région du bout du monde. Aux côtés des habitants, elle pêche, elle chasse le phoque et l'outarde, dort sous un igloo ou sous la tente, goûte les plats typiques comme le foie de phoque, le gésier d'outarde, la perdrix ou le béluga cru. Elle se laisse charmer par la douceur de ce pays du bout du monde :

"Le soleil fait miroiter les mares d'eau laissées par les dernières pluies. le vent fait claquer les vêtements sur les cordes tendues entre les maisonnettes et les gonfle comme des voiles de bateaux prêts pour le prochain voyage. le ciel est sans nuages. Un enfant pleure, une mère sort sur le pas de sa cabane et le prend dans ses bras, l'embrasse, le console. le rire du petit retentit et s'élève dans l'air frais de juillet." p. 17

Si dans un premier temps elle envisage de rester dans ce pays, elle saisit peu à peu les raisons qui, réciproquement, poussent les habitants à rêver du Sud, elle ressent alors dans les profondeurs de son être leurs terreurs :

"Parfois, les nuits sont noires, sans lune, sans étoiles, sans ciel. Un plafond de nuages sombres. Ce sont des nuits d'angoisse.

Parfois, le jour se lève ainsi. Il sort de la nuit lourde, s'installe sans soleil. A peine une lueur. Une clarté. L'air ne circule pas. Les sons demeurent au sol.

Le ciel, la terre, la mer, tous trois confondus. L'enfant s'égare, le chasseur tombe dans une crevasse, Le Blanc devient fou." p. 73

Les années avançant, elle ouvre alors les yeux sur un climat social oppressant, une violence et un mal-être qui poussent beaucoup trop de jeunes au suicide. Son point de vue se fait plus nuancé, plus humain face à ce monde en suspens...

"Il y a des problèmes, c'est vrai. Mais il y a de l'espoir. le monde nordique a changé, évolué, mais sa beauté est intacte. Elle l'a vu, encore une fois, dans toute sa grandeur et avec tous ses malheurs. Il y a des vieilles au sourire moqueur et des vieux à la peau burinée, des enfants aux yeux rieurs et d'autres qui se suicident, des parents bienveillants et d'autres qui se soûlent, des filles amoureuses et d'autres qui sont violentées, des ciels lumineux, des coups de vent et des tempêtes." p. 125
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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critiques presse (2)
LaPresse
01 juillet 2013
Les pages sont pleines de lumière, de couleurs, de saveurs ou même d'odeurs. Le propos, lui, dépasse les limites de la toundra pour rejoindre l'humanité d'un peuple. Au bout d'une quête qu'on peut deviner patiente et appliquée, l'auteure réussit à toucher à une vérité universelle.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaPresse
13 mai 2013
Dans ce recueil inspiré de séjours qu'elle a faits dans le Grand Nord québécois il y a plusieurs années, Lucie Lachapelle dresse un portrait par l'intime d'un coin du monde qu'on connaît soit par ses légendes, soit par les bulletins d'information.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
« Un troupeau de caribous a traversé la rivière et poursuivi sa marche millénaire. Le son des sabots a remplacé celui des bottes et les bramements, les voix des soldats. Les bêtes passent tout près de lui, le frôlent. Il sent leur chaleur, hume leur haleine. Elles sont là, pour lui, avec lui. Qumaluq respire. Les fantômes ont disparu. La peur aussi.

Qumaluq est resté éveillé, a bu beaucoup de thé noir. A la barre du jour, il prend son fusil, son sac, un bout de bannique. Il part à la recherche de ses chers aqiggiqs, ces petites proies qu’il aime tant. En passant près de l’aéroport, il aperçoit le géant blanc qui s’affaire. Un avion est attendu pour l’après-midi. L’homme lève les yeux vers Qumaluq, lui ait une signe de la main. Qumaluq ne le salue pas. » (p. 87)
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Video de Lucie Lachapelle (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lucie Lachapelle
Camille Bui, maîtresse de conférence en cinéma, nous parle de la manière dont les villes sont filmées dans les documentaires canadiens. du cinéma direct aux films les plus récents, cinéastes francophones et anglophones montrent les villes canadiennes, et notamment de Montréal, comme des milieux habités, multiculturels et en mutation. Le podcast Pour une poignée de docs explore des sujets qui traversent les documentaires programmés par la Cinémathèque du documentaire à la Bpi. Il est produit par Balises, le magazine de la Bibliothèque publique d'information du Centre Pompidou. Cet épisode a été préparé et réalisé par Marion Carrot, avec l'aide de Marion Bonneau. Musique du générique de début : Danijel Zambo Musique du générique de fin : Raymond Lévesque (extrait) Extraits entendus : Village mosaïque Côte-des-Neiges, de Lucie Lachapelle (1996) © Office national du film du Canada À Saint Henri le 5 septembre, de Hubert Aquin (1962) © Office national du film du Canada Les Voleurs de job, de Tahani Rached (1980) © ACPAV Le Plan, d'Isabelle Longtin (2011) © Office national du film du Canada Où êtes-vous donc ?, de Gilles Groulx (1969) © Office national du film du Canada La P'tite Bourgogne, de Maurice Bulbulian (1968) © Office national du film du Canada
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