J'ai lu ce livre en 1980.
A la fin de la guerre du Vietnam, en 1975, nous étions soulagés par la fin de cette guerre monstrueuse. Nous applaudissions la paix. D'abord la paix. Nous ne savions pas encore que pour des centaines de milliers de Vietnamiens, c'était le début d'un cauchemar. Des centaines de milliers, et pas tous des suppôts des USA, des traîtres, etc.
A la fin de la guerre au Cambodge, nous étions soulagés... (et les plus naïfs croyaient au Kampuchea démocratique, au retour aux valeurs historiques de la nation khmère etc. et faisaient bon accueil à ses représentants). Nous ne savions pas encore...
A la fin de l'année 1978, l'armée vietnamienne a envahi le Cambodge. Et nous avons compris que nous n'avions encore rien compris.
Ce livre a fait partie de ce qui a ouvert les yeux du monde sur le régime des khmers rouges. Et il a bien fallu applaudir l'armée vietnamienne qui a mis un terme à ce massacre.
En 1980, dans un train en Thaïlande, j'ai rencontré une jeune américaine qui travaillait comme bénévole dans plusieurs camps de réfugiés à la frontière cambodgienne. Les camps les mieux gérés, me dit-elle, ceux qui sont administrés le plus sérieusement, sont ceux dirigés par les Khmers rouges. Et je compris que le monde était bien complexe.
Je ne jugerai pas les aspects littéraires de ce livre. Lacouture est un narrateur, un écrivain prolixe. Non, je mets cinq étoiles à ce livre en tant que témoignage.
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