Je vois sur la quatrième de couv : "Lisez-le, sinon vous vous priverez de quelque chose", signé
James Ellroy.
Beaucoup à dire sur cette phrase. Elle est valable pour absolument tout. La plus belle phrase-tiroir du monde. C'est vrai qu'après avoir lu ce livre, j'ai réalisé que je ne m'étais pas privée de la lecture de ce livre.
J'ai ensuite pensé que les éditeurs américains ont cherché dans l'annuaire s'il y avait des gens qui s'appellent
James Ellroy, à part
James Ellroy, et qu'ils en ont trouvé un qui acceptait de signer cette sentence.
Alors j'ai l'air de dire du mal, comme ça. Non, j'ai plutôt pensé que c'était trop jeune. Comme du vin qui n'aurait pas eu le temps de se bonifier, ou de la viande qui aurait eu besoin de mâturer avant d'être mangée.
Comme si l'auteur s'était dit "je vais bourrer le roman de 8468 "connard", ça va le faire. Surtout si je me l'applique à moi-même pour montrer combien je suis lucide sur mon compte".
Puis "Je vais placer de la sodo (non, paaas "soda" comme le propose le correcteur) bien comilfo, et de la sévère, ça va me donner cette exquise sulfurence dans le texte, genre
Ellroy va apprécier". Si on ajoute du snuff-movie, tu vois pas comme la sulfuration du souffre va faire un groooos effet, et je passerai pour un sacré défonceur de la bienséance avec mon polar qui dénonce. Ouiii, ça dénonce que Hollywood c'est du faux semblant et que la coke, c'est mal quand on en abuse.
C'est jeune. Une des filles du livre se fait assassiner et découper en morceaux avant d'être empaquetée dans des sacs-poubelles dégoulinants de sang afin de remplir la poubelle du coin. le personnage (le connard, comme il le dit lui-même) s'en émeut parce que ça le met dans la merde, mais sinon, ni chaud ni froid que la poulette ait subi ça. Alors que quand même, si on y pense, c'est triste, non ?
C'est jeune. le gars parle énormément de ses séances de baisouille, se plaçant entre le connard, le mec fatigué mais troublé, et le gars qui peut pousser loin l'expérience lorsqu'il est motivé. Et toutes les filles, à Hollywood notamment, pratiquent la fellation comme qui rigole, limite ça les amuse de mettre le conducteur de la Lamborghini en danger alors qu'il roule à 860km/h dans la ville de tous les excès.
C'est jeune. Excès encore, avec la drogue, ben oui il y en a partout, c'est du lourd, des fois y'a des mafias derrière, tu le sens mon gros burné coké ?
Et niveau évolution psychologique, y'a du défaut. Moi j'aime bien quand ça colle, à ce niveau. Mais là, bof. C'est pô intéressant. Tous ces personnages ne sont pas intéressants. Bon OK, sauf la fin, plutôt inattendue. Même si ce dénouement est un peu jeunot aussi.
Bref, je comprends que ça ait pu provoquer l'excitation de
James Ellroy, et sans doute de tout autre lecteur même en sachant que c'est pas très sain, mais de là à dire que c'est génial, faut pas pousser.
Noté quelques trucs : quand on parle de Malibu dans le milieu californien, on dit "le Boo". J'aime bien. Un "shooter", c'est tout caméraman de films porno en général, mais des "loop" en particulier, ces films X courts plutôt amateurs.
En 1997, il y avait déjà des gros incendies en Californie.
Voilà voilà...