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EAN : 9791020903235
200 pages
Les liens qui libèrent (10/02/2016)
3.35/5   27 notes
Résumé :
L'économie est une mythologie qui désenchante le monde: plus que jamais "lugubre", elle pollue le débat public de ses fausses certitudes et empoisonne l'esprit démocratique. Les mythes économiques contemporains ont pour fonction principale de détourner l'attention des citoyens des véritables enjeux dont ils devraient se soucier et débattre. Nos mythologies économiques sont des mystifications politiques.

Cet ouvrage espère à la fois immuniser les citoy... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ma soeur m'a parlé d'Eloi Laurent, alors je me suis tout de suite mis à lire ce petit bouquin que j'avais dans ma bibliothèque. Avertissement : c'est un économiste très engagé à gauche (ça ne m'étonne pas de ma soeur !). Mais la première partie (la mythologie néolibérale) est excellente. Tout d'abord les différents courts chapitres qui la compose sont de vraies idées, partagées par de nombreuses personnes, plutôt libérales ou issues de la droite du bon sens (bonne gestionnaire). L'auteur trouve de très bons arguments. le principal c'est que "la France est un pays riche". Et il serait sûrement d'accord avec la phrase : "le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue". Il y a un vrai débat entre les économistes libéraux et les autres, souvent "attérés" par les premiers. C'est passionnant, surtout quand celui qui écrit a le mérite d'avouer les limites (c'est le cas de le dire) de sa vision. Ainsi Eloi Laurent admet que oui, il y a un risque d'appauvrissement relatif des français. Mais il l'assume totalement car c'est le prix à payer pour plus d'égalité et de bien-être pour tous. A ses yeux c'est ça qui compte, pas la compétition mais la solidarité, le fait de travailler ensemble pour résoudre les crises de notre temps. Il y en a deux principales : la crise des inégalités et les crises écologiques.


Pour résoudre ces crises, il faudra des normes, des taxes et des contraintes, mais cela stimulera la créativité des agents économiques. Je suis assez en phase avec cette vision optimiste même s'il faut accompagner ces évolutions car tout le monde n'a pas les mêmes facultés à s'adapter. Les changements liés au quotidien, au cadre de vie notamment peuvent déclencher de nombreuses réactions de rejet. On peut dénoncer cela comme étant un repli identitaire mais je pense qu'il s'agit de quelque chose de profondément humain. C'est dans la deuxième partie (la mythologie social-xénophobe), que cet argument du camp adverse est cité. Selon Robert Putnam, "plus la diversité « raciale{5} » grandit, plus la confiance entre les individus s'affaiblirait." Il me semble que cette notion est basée entre autres sur la psychologie sociale et évolutionniste. Mais l'auteur se contente de la balayer d'un revers de main : "Ces hypothèses de travail politiquement douteuses sont loin d'être empiriquement avérées et paraissent très fragiles quand on les examine de près."


Déterminé à gagner le combat économique, l'économiste se fait politique en considérant à juste titre que la bataille doit se gagner en amont sur le terrain des idées. Et ça lui va bien car Eloi (l'élu) veut réenchanter l'économie, "s'atteler à la construction de nouveaux récits communs positifs, dans l'esprit de la mythologie grecque, où la raison et le rêve, sur un pied d'égalité, se nourrissent mutuellement pour donner sens à l'existence humaine. Vaste et beau programme." Programme vaste et beau, comme lui et son égo. Auteur ni sympathique ni réellement convaincant en ce qui me concerne. Mais il est vrai qu'il aurait fallu plus qu'un pamphlet pour vraiment rentrer dans l'argumentation. le monde des idées (économiques) est malheureusement assez superficiel. Les mythes sont des récits longs et complexes. Ici on a plutôt l'impression de voir les deux camps se renvoyer des idées courtes plutôt que de beaux échanges. Au moins Eloi Laurent est il dans le camp du bien, c'est déjà ça.
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Puisque la plus grande partie des politiciens et éditocrates qui s'expriment ne jurent que par les lois de l'économie de marché pour nous dire à quel point il FAUT se plier à la rigueur de ses exigences, il fallait bien qu'on prenne la peine de dire à quoi tiennent ces lois : à rien ! ou plus exactement, à l'inverse de ce à quoi elles prétendent... de scientifique elle n'ont que le vernis, de légitime (au regard de l'intérêt général), elles n'ont qu'un faux air, usurpé, quand on sait à quel point elles masquent, en réalité, les effets de domination qu'elles ne manquent pas de consacrer. de la démocratie dont elles prétendent être le pilier, elles sont donc au contraire les ennemies, empêchant le débat par une rhétorique trompeuse et un confiscation de toute possibilité même de penser hors des règles qu'elles entendent ériger en principes intangibles, indiscutables, et obligatoires à respecter pour le profit, en réalité, d'une caste de privilégiés. Plus encore que de mythologie c'est bien de mystification et de mythomanes qu'il faudrait parler.
Un (trop) petit livre salutaire, un outil de défense intellectuel utile.
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J'avais entendu Éloi Laurent parler de son livre dans plusieurs émissions de radio, et étant totalement en accord avec ses propos pourtant inaudibles dans le débat publique, je m'étais dis qu'après la lecture complète de ce livre écrit par un économiste, je disposerais d'arguments solides pour appuyer ma pensée. Malheureusement le livre donne très peu d'arguments et se contente surtout d'alerter sur le fait que ce qu'on nous ressasse à longueur de journée sur sur des prétendues vérités économiques est faux.

Comme j'étais déjà alerté et convaincu sur cette partie du problème, j'attendais plus de développement de contre argumentation de la part de ce livre. L'auteur, invité sur france inter dit : "ce que j'ai voulu faire avec ce livre, de manière accessible, courte (100 pages) : essayer de proposer un petit manuel de désintoxication économique". Sur la question de l'accessibilité, ça reste une lecture un peu ardue. Et sur l'idée d'avoir voulu faire court, cela ne laisse pas trop la place à développer une véritable contre argumentation, au delà de dénoncer les mythologies économiques.
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Voici un petit livre clair, concis et salutaire en cette période de droitisation galopante. L'auteur dénonce les discours qui nous sont assénés en boucle par des soi-disant "experts" en matière économique. Il nous montre que derrière des informations qui semblent objectives, se cachent en fait des dogmes économiques qui sont fondés sur du vent ! A mettre entre toutes les mains.
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Ce petit livre explique très simplement et sans détoure les critiques aux principales croyances économiques de notre temps. Il permet de décortiquer les discours politiques et de cerner les fondements hypothétiques et idéologiques cachés derrière.

Non, notre sécurité sociale n'est pas impayable, c'est un choix politique. La pièce d'un tout qui fait indéniablement notre succès économique compte tenu des niveaux de vie que nous atteignons après des années de mise en place. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.
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critiques presse (1)
Bibliobs
12 mai 2016
Eloi Laurent déconstruit les mythes néolibéraux, et s'étonne qu'on n'applique pas les théories qui fonctionnent.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Contrairement à la vulgate véhiculée par l'extrême droite et qui a contaminé une bonne partie des esprits conservateurs, et parfois même progressistes, les flux migratoires vers la France sont à point historiquement bas : de l'ordre de 280 000 personnes par an, dont 80 000 d'origine européenne et 60 000 étudiants (dont un tiers environ ne restera pas en France). Ramenée à la population française, la proportion terrifiante de ces envahisseurs sur le sol national atteint 0,4 %. [...] Ces entrées représentent environ trois fois moins que le nombre de naissances sur le sol français, lui-même alimenté par une contribution des immigrés dix-neuf fois inférieure à celle des autochtones. A ce rythme - celui des entrées et celui des naissances -, on pourra attendre encore longtemps le "grand remplacement" de la population gauloise par des hordes barbares au sang impur : il est matériellement impossible.
[...]
Comme souvent, le discours mythologique est un écran de fumée toxique : la vraie question nationale n'est pas l'insoutenabilité de l'immigration actuelle, mais la défaillance de l'intégration sociale des immigrés d'hier et de leurs enfants.
(P59)
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L'économie est devenue la grammaire de la politique. Elle encadre de ses règles et de ses usages la parole publique, dont le libre arbitre se cantonne désormais au choix du vocabulaire, de la rhétorique et de l'intonation. Le politique parle de nos jours de "sous réserve" d'une validation économique, et on le rappelle promptement à l'ordre dès que son verbe prétend s'affranchir de la tutelle du chiffre. Or cette grammaire économique n'est ni une science ni un art , mais bien plutôt une mythologie, une croyance commune en un ensemble de représentations collectives fondatrices et régulatrices jugées dignes de foi, aussi puissante que contestables.
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La baisse relative du revenu par habitant en France par rapport à d’autre pays développés au cours de a dernière décennie (le Royaume-Uni par exemple), baisse qui nourrit chez certains responsables la peur d’un déclassement international, est bien réelle. Elle s’explique notamment par un choix de société consistant à réduire le temps de travail pour accroître la qualité de vie.
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la croissance (du PIB) ne nous permettra pas de faire face aux deux crises majeures de notre temps : la crise des inégalités et les crises écologiques.
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Si l’objectif est de réduire la « compétitivité » au coût du travail et d’engager des « réformes structurelles » pour faire baisser celui-ci en réduisant les droits sociaux, il s’agit là d’une stratégie économique de pays pauvre
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Eloi Laurent - Mythologies économiques. Vol. 3. La raison économique et ses monstres
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