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EAN : 9782735127054
Maison des Sciences de l'Homme (24/09/2020)
4.47/5   18 notes
Résumé :
Depuis une dizaine d'années, un nombre considérable de Blancs pensent être les nouvelles victimes d’un « racisme anti-blanc », d’une « discrimination inversée », d’un « remplacement » et pour les plus extrémistes, d’un « génocide blanc ».

Ces discours, propres aux sympathisants d’un nationalisme ethno-racial, ont motivé l’élection de Donald Trump à la présidence des EU et menacent d’entériner sa réélection en novembre 2020.

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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Vues d'Europe, l'adhésion à la politique de Trump et la défense coûte que coûte du second amendement pour le droit de posséder des armes à feu de la part des Américains nous semblent incompréhensibles voire irrationnelles. Pendant 320 pages, Sylvie Laurent s'attache à nous expliquer comment cette population blanche se sent discriminée, menacée, dépossédée alors même que - statistiques à l'appui - et d'un point de vue structurel, elle est la population privilégiée des Etats-Unis. de l'aveuglement au déni de discrimination des populations noire et hispanique, il n'y a qu'un pas. du ressentiment et de l'amertume au racisme il n'y a aussi qu'un autre pas. "When you're used to privilege, equity feels like oppression". le sentiment de "discrimination inversée" particulièrement répandu dans la population blanche américaine - WASPs et Ethnic Whites - Républicains et Démocrates confondus - n'augure rien de bon en cette avant-veille d'élections américaines tant les discours et tweets de Trump font le miel des peurs et des ressentiments haineux des "pauvres petits blancs."
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Le propos est légèrement répétitif, c'est son seul défaut. Il est, sinon, clairvoyant et pédagogique. Il embrasse un point de vue que je trouve particulièrement intéressant car ce qui se dit ici sur les États-Unis se retrouve également en France dans les discours et les idées de cette droite de plus en plus influente.

D'où vient cette idée que les "Blancs" sont des victimes désabusés, des "pauvres" laissés pour compte abandonnés, eux aussi victimes de discrimination et de racisme? D'où vient cette fumisterie qui consiste à mettre sur un même plan, une même échelle les minorités historiquement asservies et exploitées et ce "pauvre blanc" qui n'a rien perdu si ce n'est sa paisibilité?

Sylvie Laurent éclaire, avertie et rappelle une vérité historique et incontestable à ces "pauvres Blancs": ils ont dominé et dominent encore aujourd'hui. Ils ont toujours pour eux une supériorité défendue, soutenue et alimentée par un système parfaitement huilé qui continue d'humilier et d'asservir toutes celles et ceux qui ne correspondent pas à l'idéal soutenu. Tout le reste, tout ce charabia, cette appropriation de la posture de victime, n'est qu'un discours, qu'un blablabla, qu'un mythe, qu'un tour de passe-passe qui permet aux élites blanches dominantes de préserver leur statut et leurs privilèges historiquement sacralisés. Tout le reste n'est qu'une énième stratégie déployée pour dévoyer et anéantir des mouvements de revendications légitimes qui font, pour l'essentiel, le progrès de l'humanité.
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Jamais un livre ne m'a emmené si loin dans la réflexion de la toute puissance de l'homme blanc et de son bon droit d'asservir les minorités noires.
C'est documenté, extrêmement argumenté et très bien écrit. Si la thématique est aujourd'hui facilement abordée et débattu ça n'as pas été le cas de ma génération.
Nous n'étions pas racistes mais nos comportements et nos paroles l'étaient sans même que l'on mesure ce que cela voulait dire.
L'autrice soulève ce racisme collectif d'héritage, la guerre de session qui n'a jamais cicatrisé, la suprématie des blancs qui retournent tout ce qui peut aller en faveur des droits pour les afro-américains en victimisation d'un racisme anti-blanc.
C'est captivant et très instructif.
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J'ai eu l'occasion d'entendre Sylvie Laurent sur plusieurs médias. Elle m'a donné envie de lire son travail et j'ai énormément apprécié cet essai ultra documenté et sidérant pour moi, sous bien des aspects, devant l'explication magistrale qu'elle donne de cette construction du Pauvre petit Blanc qui raconte aussi une grande partie (sinon toute) l'histoire des États-Unis.
Une lecture enrichissante, que je recommanderai, moi aussi, volontiers à nos lycéens.
Dans cette veine, et pour les amateurs/amatrices de romans américains je recommande aussi vivement la lecture de « Mille petits riens » de Jodi Picoult qui met en scène des situations concrètes que décrit Sylvie Laurent. Ce livre aussi a changé mon regard. L'invisibilité par les Blancs de ce racisme systémique m'avait marquée et l'analyse théorique qu'en fait Sylvie Laurent montre bien qu'elle n'a rien de marginale.
Excellente lecture, donc, que je m'en vais partager avec des ami.e.s.
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Ouvrage extrêmement intéressant sur la façon dont les milieux réactionnaires ont toujours cherché à s'opposer à la lutte contre les discriminations et à une meilleure inclusion de tous dans nos sociétés, sous prétexte que celles-ci se feraient contre les populations déjà installées. Un très bel essai qui retrace l'historique de concepts tels que le "racisme anti-blanc", les "discriminations inversées" et autres.
L'autrice se concentre sur les Etats-Unis qui ont une histoire et des traditions bien à eux, mais de nombreuses analogies peuvent être faites avec la situation française, notamment à travers la façon dont les conservateurs arrivent à manipuler des concepts qui devraient, au contraire, tous nous unir.
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critiques presse (1)
Bibliobs
27 octobre 2020
Dans « Pauvre petit Blanc », Sylvie Laurent décortique le ressentiment racial aux Etats-Unis, ressort majeur de l'adhésion au candidat républicain. Elle décrit par quel tour de passe-passe rhétorique une élite conservatrice a convaincu les Blancs de se voir en victimes.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La formulation utilisée dans cet ouvrage, "pauvre petit Blanc", est donc à la fois à entendre comme le signe d'une ironie épistémologique envers une victimisation fantasmée de ces Blancs, outrageante au regard des souffrances racistes subies par les non-Blancs, mais aussi comme le projet de déconstruction de ses soubassements idéologiques. Il n'est pas plus pauvre - au sens économique - qu'il n'est discriminé, il est la créature d'institutions qui perpétuent l'inégalité raciale et d'une classes moyenne et supérieure blanche qui, inquiète de ce qu'elle perçoit comme un déclin de son statut, se projette dans la figure du "petit Blanc".
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Prémunis contre la "charge raciale" (équivalent racial de la charge mentale) qui pèse sur les non-Blancs aux Etats-Unis, les Blancs qui sont conviés à reconnaître l'existence d'un racisme structurel réagissent par des attitudes de défense agressive face à qu'ils perçoivent comme une attaque injuste, malveillante. Ils expriment colère et déni lorsque les mécanismes de la suprématie blanche dont ils sont les acteurs (le plus souvent inconscients) sont abordés. Blanche elle-même, DiAngelo constate que ceux qui sont les plus à même de nier la réalité de la domination blanche sont les catégories sociales supérieures, éduquées et qui se pensent progressistes. Dans le discours, ces Blancs des catégories aisées recourent au thème de l'universalisme aveugle à la race et prétendent ne rien avoir à voir avec le racisme grossier des "petits Blancs" sans pedigree. Ils affirment être indifférents à la race de leurs interlocuteurs et peuvent même accuser ceux qui parlent de race d'être les vecteurs du racisme. Une même rhétorique fallacieuse s'entend en France parmi les élites soudainement offusquées lorsque les militants antiracistes parlent des effets délétères de la "blanchité".
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De façon irréversible, les théoriciens de la blancheur, entendue comme pouvoir, ont montré les soubassements de l'idéologie raciale qui, tout en célébrant un universalisme qui définit l'humain comme n'ayant pas de race, retire des droits essentiels et donc de l'humanité à ceux qu'elle exclut. La blancheur est le mécanisme symbolique par lequel certains acquièrent et maintiennent leur ascendant social, politique et économique sur d'autres groupes. La blancheur, c'est le produit d'une relation, d'un face-à-face, d'une attribution asymétrique du pouvoir et de la considération.
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En créant ce "pauvre petit blanc", ces agents efficaces de la "démocratie réactionnaire" normalisent les théories d'extrême droite, intègrent le racisme comme variable pertinente de leur analyse politique et effacent l'expérience des classes populaires immigrées ou racialisées, qui ne sont pas créditées de la même souffrance de classe et moins encore d'appartenance à la nation.
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Être Blanc est donc une position politique appuyée sur une idéologie identitaire ancrée dans les institutions et dans la culture commune qui a justifié tout au long de l'histoire nationale l'inégale accès à la vie, à la sécurité et à la "poursuite du bonheur".
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