Un dictionnaire pas comme les autres.
Pour ne pas désespérer de la nature humaine. Pour se dire qu'il n'y a pas eu, en notre douce France,entre 39 et 45, que des victimes et des bourreaux, des résistants et des collabos.
Il y a eu aussi des citoyens, de simples hommes, qui sans prendre les armes, ont eu l'héroïsme tranquille de protéger, de cacher, de nourrir et de sauver leur prochain- sans souci de son origine ou de sa confession. Des Justes parmi les Nations.
On ne peut faire de ce dictionnaire une lecture exhaustive, mais on le reprend souvent, on le feuillette : on est ému de tant de simplicité dans le courage, de tant d'audace dans le quotidien, de tant d'abnégation dans la persévérance...On se demande, toujours, tout le temps, avec angoisse: "Et moi, à leur place, à leur époque? Qu'aurais-je fait? qu'aurais-je dit? qu'aurais-je osé? "
Et c'est un questionnement salutaire, qui réactive en nous la conscience civique, qui neutralise un temps le virus de la passivité, balaie la tentation de l'aquoibonisme.
Je conseille de le mettre sur la table de nuit, entre le verre d'eau et le réveille-matin.Une médecine homéopathique et salutaire!
PS: page 556, une petite pensée pour Daniel. Un tonton éternellement jeune, mort à 34 ans dans les fours de Maïdanek, après avoir visité Drancy, Buchenwald, Dora..
Il était prof de maths et savetier à ses heures.Un jour de rafle, au collège du Chambon, où étaient cachés des centaines d'enfants juifs, il a refusé de quitter ses élèves juifs arrêtés et il les a suivis, soutenus, accompagnés jusqu'au bout du voyage.
A Yad Vashem, dans la plantation des Justes parmi les Nations, un caroubier porte son nom.
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