L'auteur fait partie des acteurs dramaturges, nombreux au XVIIe siècle. La plus grande partie de sa carrière à Paris s'est faite à l'Hôtel de Bourgogne. Les onze comédies conservées qu'on a de lui ont été écrites pour ce théâtre. Les trois qui semblent avoir eu le plus de succès, mettaient en scène le personnage du valet Crispin, dont l'acteur Poisson s'était fait une spécialité, les pièces ont sans doute été spécialement écrites pour lui, pour utiliser au maximum son potentiel comique et répondre aux attentes de son public.
Le Deuil a été crée à l'Hôtel de Bourgogne en 1672, avec un très grand succès, la pièce a été très régulièrement reprise, et elle est entrée au répertoire de la
Comédie Française après sa création. Elle a continuée à être jouée jusqu'au début du XIXe siècle. Il s'agit d'une pièce en un acte, donc donnée en complément d'une pièce en cinq actes. Mais il arrivait que les spectateurs viennent plus pour la petite pièce en un acte, ce qui permettait de relancer la fréquentation d'une pièce longue.
L'intrigue est relativement simple. le jeune Timante a besoin d'argent, car il part à l'armée et il a besoin de s'équiper. Or son père est pingre, et ne lui en a pas donné suffisamment. En plus, le jeune homme s'est marié en secret avec la fille d'un fermier de son père, Jaquemin. Pour récupérer de l'argent, il fait croire à Jaquemin que son père est mort, pour encaisser en tant que seul héritier, le prix du fermage. Cela fonctionne, jusqu'à ce que le supposé défunt, Pirante, se montre. D'abord pris pour un fantôme, il est reconnu vivant par Jaquemin. Timante est rattrapé, et en plus le mariage secret découvert. Mais les deux pères finissent par accepter ce qui semble de toutes les façons inévitable.
Une petite pièce plutôt burlesque, qui décrit un certain nombre de pratiques de l'époque, et évoque des coutumes et superstitions liées à la mort. Même si c'est assez prévisible dans le déroulement, c'est plutôt bien mené, sans temps morts. Cela donne une idée du théâtre qui pouvait faire rire à l'époque, en dehors de
Molière.