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EAN : 9782226443441
208 pages
Albin Michel (03/02/2021)
3.24/5   21 notes
Résumé :
Comment ne pas aimer Jade ? Depuis que la petite siamoise a fait irruption chez lui, le narrateur est chaque jour plus conquis, sa présence lui est devenue indispensable, comme leurs jeux, leurs dialogues et leurs fausses disputes. Mais la nature recèle sa part de cruauté, aussi la chatte et son maître (qui est aussi son valet) vont ensemble traverser une série d’épreuves. À la fois héroïne et muse du livre, Jade... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai été totalement hypnotisée par le regard bleu outremer de la chatte en photo sur la première de couverture de ce livre. Déjà séduite depuis ma plus tendre enfance par les félins de tous poils, je n'ai pu résister à son charme et je me suis plongée avec délectation dans son histoire, véritable histoire d'amour entre la sus-nommée Jade, de race siamoise Thaï, et son maître, l'auteur lui-même puisqu'il s'agit d'un récit autobiographique.

Patrice Lelorain nous conte comment cette chatte, offerte tout bébé à sa compagne Diane pour son anniversaire, est devenue l'être autour duquel la vie du couple va désormais s'organiser. Sans tomber dans la mièvrerie permanente du "chat-chat à son pépère", il nous décrit combien cette relation entre l'homme et l'animal peut-être enrichissante, mais aussi source d'angoisse. On y découvre ainsi le milieu des éleveurs de chats de race, les bons et les mauvais vétérinaires et la complexité de la reproduction monnayée chez les possesseurs de ce genre d'animal.
Autant vous dire que chez moi, un bon gros chat de gouttière a autant de valeur qu'un matou inscrit au LOOF, donc par moment, j'ai été agacée, d'autant plus que l'écriture (mais peut-être est-ce un effet de style ?) est un peu maniérée. Parfois c'est réussi et drôle, parfois c'est irritant, notamment pendant la description des soirées "bobo". Je n'ai pas non plus été passionnée par celle des journées "vélo". J'ai eu un peu mal à intégrer dans l'histoire de cette relation homme-animal, les références avec l'actualité du moment (les attentats terroristes de 2015) mais peut-être faut-il y voir un soutien pour affronter de tels drames ? Patrice Lelorain a du talent pour croquer ses contemporains (le portrait de la voisine madame S.) même si on peut lui reprocher un ton un peu condescendant.

Malgré quelques discordances, je reste sur une impression positive à la fin de cette lecture à laquelle j'accorde un 13/20. En plus d'être d'accord avec l'auteur sur la valeur affective du lien qui peut se créer entre un chat (ou autre) et son maître, je partage avec lui cette dualité : peut-on affirmer aimer les animaux et persister à manger de la viande ? J'ai beaucoup aimé le chapitre où ému par le spectacle d'une vache et de son veau, il réalise, empli de culpabilité, que celui-ci finira peut-être dans son assiette...
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Le narrateur offre un chaton à sa compagne, pour son anniversaire. Il s'agit d'une femelle siamois thaï. Il a répondu à une annonce et c'est ainsi que Jade est entrée dans leur vie, telle une tornade. Cette petite boule de poils devient le centre de leur univers, tout en élargissant leur monde. En effet, son arrivée leur permet de faire de nouvelles rencontres : André, le maître des parents de Jade, devient un ami et, par extension Alix, une proche d'André, devient, également la leur. le projet de portée crée aussi des liens avec d'autres propriétaires de chats, etc.


Dans les yeux de Jade est, essentiellement, une déclaration d'amour de l'auteur envers sa chatte, avec qui il partage de grands moments de complicité, même s'il livre aussi ses pensées sur les évènements dramatiques qui endeuillent la France, en 2015.


Dès le départ, Jade a fait l'unanimité et tout le monde s'est attaché à cette boule de tendresse, qui sait imposer ses désirs. Je ne fais pas exception à la règle : j'ai été émue par elle. Chaque chat est unique, cependant, j'ai retrouvé des traits de caractère de Poupie, dans le portrait de la petite siamoise (j'ai vu moins de similitudes avec mon petit Voyou). Elles ont en commun cette manière de montrer leur attachement, en impliquant leurs maîtres dans leurs jeux, d'avoir une palette de miaulements très étendue, une envie d'explorer son environnement aussi forte que celle de rester auprès de ceux qui les aiment, un talent de communication épatant, etc.


Comme beaucoup de propriétaires de chat, ceux de Jade semblent être un peu esclaves d'elle. En réalité, nous sommes nombreux à être attentifs à leur bien-être. J'ai été touchée par les questionnements de son maître, écartelé entre son envie de respecter la nature de son animal et sa peur pour sa sécurité. Je me suis reconnue dans le fait de ne pas laisser son animal, seul, pour voyager, et de programmer les vacances en fonction de lui. J'ai aimé sa façon d'être à l'écoute de Jade et de tenir compte de ses émotions. J'ai été bouleversée par son empathie quand la nature s'est révélée cruelle.


La suite sur mon blog...


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Jade est une chatte charmante. Une siamoise comme il en existe tant mais qui, par la grâce d'une rencontre magique, a réussi à se rendre unique. Comment ne pas l'adorer ? le narrateur se prend d'affection pour l'animal et découvre tous ses trésors de richesse. Pourtant, l'existence poursuit son cours trouble, avec des bonheurs et des moments qui sont beaucoup moins joyeux. En somme, le flux d'une vie avec ? en toile de fond, une société en crise et en pleine mutation. Il faut tout le talent de narrateur de Patrice Lelorain pour donner de la substance à un récit qui n'intéressera pas que les amateurs de félins d'intérieur. Avec un style rempli de références, il brosse le quotidien à hauteur d'épaules et raconte une série d'anecdotes qui pourraient nous arriver. Cette manière de fonctionner permet une identification et emporte l'adhésion du lecteur. A la fois héroïne et muse, Jade en devient l'attrait principal : celle par qui chaque émotion transite, qui apporte du réconfort, qui charge les pensées d'une vraie raison d'être et qui devient l'amie intime et fusionnelle. Pour mener son texte à terme, l'auteur manie l'humour avec dextérité, rebondit sur chaque idée, ne se contente pas de lisser les surfaces et se prend à faire preuve d'une belle acuité lorsqu'il s'agit de croquer un monde aux allures de faits divers, avec un perpétuel besoin d'aller toujours plus loin pour ne pas s'abimer en heurtant les vicissitudes.
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Je garde une impression mitigée de cette histoire de chat. Je n'ai pas été sensible à la passion de l'auteur pour sa chatte de race, un peu gênée par ses tribulations car il veut lui faire faire une portée.
La référence à la race du chat, à sa beauté (et à son prix) me laisse perplexe : en quoi cela rend-il un chat plus aimable ?
Les digressions un peu convenues sur l'actualité m'ont parues un peu superflues.
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critiques presse (2)
LaCroix
31 mai 2021
Cadeau d’anniversaire, une jeune siamoise bouleverse tendrement la vie d’un couple qui dès lors regarde autrement le monde animal.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LaPresse
26 avril 2021
Ces relations privilégiées, souvent très fortes, sont difficiles à restituer pour aller conquérir le lecteur, quand bien même ce dernier est un amoureux des bêtes.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Et de son côté, comment Jade me regardait-elle ? A sa façon de me prendre à témoin, en ces jours où elle avait découvert la pluie, la grêle et l'orage, à sa manière de tourner vers moi l'air scandalisé, m'incitant à intervenir, à rétablir presto dans la cour une météo décente, je dirais qu'au début Jade me prêtait une puissance sans limites. Maintenant que mon influence médiocre sur le ciel et les éléments semblait acquise, je n'en conservais pas moins à ses yeux un incontestable prestige, quotidiennement entretenu par mon aptitude au concours de gros dos (rodéo), par mes inoxydables talents de transformiste qui à volonté me faisaient passer du molosse furieux au plus tendre des maîtres (planche à repasser), par la précision millimétrée de mon lancer de souriceau, par le langage multigenre que nous élaborions ensemble (avec le concours grammatical de Diane), enfin, par une franche complicité où son désarmant abandon dopait généreusement ma fibre protectrice. Las ! Les torrides chaleurs de Jade me laissaient presque aussi démuni que face à la grêle, ou la pluie.
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Quand j'observais une salers, une demi-salers, ou même une aubrac léchant son petit avec des trésors d'affection me revenaient illico les enseignes de boucherie "Veau sous la mère", et mon cœur se serrait. Le pire est que mes états d'âme ne me conduisaient pas vers une transformation radicale de mon régime alimentaire. (...). Alors, pour des raisons éthiques cette fois, je réduisais ma consommation de viande, que j'avalais dans le plaisir et la culpabilité. Je me sentais affreusement ordinaire. Au bout d'un chemin abrupt menant à une masure, nous avions rencontré un éleveur de salers. La veille, ce septuagénaire
très rustre avait vendu son veau, auquel il s'était attaché. Parmi un flot de paroles souvent indéchiffrables revenait telle une litanie : "Le pôvre, je le plaing !" Voilà où nous en étions. Pour survivre, l'homme avait envoyé son copain à la mort, et il le pleurait. Quant à moi, je m'en régalerais peut-être à l'Auberge de l'Aspre, avant de le regretter.
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Amis des chats ou non, il ne s'est trouvé personne qui, en voyant Jade pour la première fois, n'ait été frappé par sa spectaculaire beauté. Ces compliments sans cesse renouvelés, qu'elle recueillait avec la fraîcheur d'une jeune princesse, faisaient mouche dans une zone de mon être jusque-là silencieuse et, même si elle s'en défendait, ne déplaisaient pas à Diane. Certaines connaissances, j'en ai la conviction, sont venues dîner chez nous en partie pour revoir Jade. J'ai le souvenir d'invitées scandant plusieurs soirées avec des "Qu'est-ce qu'elle est belle !", "Qu'est-ce qu'elle est mignonne !" sans aucun rapport avec la conversation, comme une rumination enchantée, comme un ruisseau déborde dans un doux murmure.
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Lorsque nous nous croisions, madame S. plantait devant moi sa forte stature, seins et ventre en avant, enchaînant mon regard dans la lavande rieuse de son iris envapé avec l'aplomb des femmes qui tout le long de leur existence savent tirer parti de leurs atouts. Jolie, ma voisine l'était demeurée sans doute longtemps, une beauté dont sans hésiter je situerais le source à l'Est, du côté de la Pologne ou de l'Ukraine, grande blonde à pommettes, traits fins maintenant dilatés par la picole mixée aux antidépresseurs, et des mains mouchetés de taches traîtresses. En dépit de son élocution pâteuse, le ton restait très ferme, et l'emploi du "je" lorsqu'elle évoquait maison, plantes précieuses ou dépendances, vous disait de quel côté chez les S. venait l'argent.
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A propos de pâturages, les salers, ces vaches emblématiques de la région, ne faisaient plus partie intégrante du décor. Il y a une décennie, au début de notre ancrage saisonnier dans les monts du Cantal, tout le pays était rouge, la robe auburn de ces bêtes massives, entre aurochs et bisons, tapissait chaque versant, chaque plateau, des gorges de la Maronne aux vallées de la Jordanne te de Cheylade, de Moussages à Tournemire (...). Impossible d'imaginer que ces animaux, indissociables de ces paysages grandioses, puissent un jour être menacés. Et pourtant. Petit à petit, nous avions vu ici et là une ou deux charolaises venir éclaircir des troupeaux, en même temps que sur la carte des restaurants fleurissait l'appellation demi-salers. Puis, de l'Aveyron voisin étaient venues les aubracs, en nombre. L'arrivée massive de ces gracieux bovins au tendre regard maquillé, dont j'appréciais la présence du côté de Mur-de-Barrez ou de Nasbinals, ici me chagrinait. La vérité du lieu m'en semblait affectée. Et que dire de ces bandes de charolaises qui commençaient à défigurer le Mauriacois ! Comme toujours, les raisons de ce bouleversement étaient économiques. Exigeant la compagnie de leur veau durant la traite ainsi que sa tétée préalable, les salers donnaient moins de lait. L'hiver, quand il fallait les rentrer, leurs longues cornes prenaient plus de place à l'étable. Et seule leur partie postérieure était comestible. Alors, on les disait difficiles, et les nouveaux éleveurs se tournaient vers la rentabilité !
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Dans les yeux de Jade de Patrice Lelorain aux éditions Albin Michel
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