Vivre autrement

Préface

On se pense tous à l’abri dans notre bulle d’illusions qui donne tellement de solidité à nos vies. Jusqu’au jour où la bulle éclate pour une raison ou une autre.

D’abord, tout s’effondre. On s’accroche à la croyance que cette vie, on en rêvait, qu’elle aurait pu être merveilleuse sans cette épreuve qui nous anéantit.

Puis, après le désespoir et ce qu’on appelle communément « les étapes de l’acceptation », on commence à se poser des questions sur le type de vie à laquelle on s’accroche tant.

Finalement, en aurait-on vraiment profité ? Ne se serait-on pas contenté de vivre dans le passé ou le futur à chaque instant comme on la toujours un peu fait ?

Les apparences, le travail, la production, la consommation, la possession ... Autant d’illusions qui nous donnent l’impression d’exister.

Tout cela, n’est-ce pas juste un mauvais tour de notre Ego pour nous déconnecter de notre vraie réalité ? De notre « Moi intérieur » ?

De ce qui compte vraiment : l’Amour, la connexion entre les hommes et la nature.

Il y a maintenant plusieurs mois, j’ai été violemment arrachée à ma douce vie d’illusions par l’annonce d’une tumeur infiltrante au cerveau portant le triste nom de « Gliome ».

Ensuite, tout s’est enchaîné rapidement, et à la fois si lentement, l’attente étant tellement insoutenable dans ce genre de situation.

J’ai été opérée et on m’a retiré une partie du cerveau. J’ai attendu plus d’un mois les résultats, pour apprendre finalement la présence de cellules cancéreuses dans ma tumeur.

On m’a donc proposé un traitement relativement lourd : 33 séances de radiothérapie puis 6 mois de chimiothérapie.

Tout en sachant que rien de tout ça ne me garantit une longue vie, car c’est juste pour « contrôler » la maladie le plus longtemps possible.

Cette maladie étant incurable et revenant toujours à un moment donné, sans qu’on sache vraiment pourquoi.

Certains ont des années devant eux durant lesquelles la maladie « dort » et d’autres n’ont que quelques mois.

Tout ce que je peux donc espérer aujourd’hui, c’est, soit une période de rémission suffisamment longue pour en profiter avec ceux que j’aime, soit une formidable avancée de la médecine pour qu’elle trouve un remède à ce mal qui me ronge.

J’ai 31 ans, je pensais avoir la vie devant moi pour en profiter et pour me trouver.

Aujourd’hui, je sais que ce sentiment d’immortalité n’est qu’une illusion.

Il est entretenu par la société depuis notre plus tendre enfance afin de rester dans ce chemin balisé établi pour nous, mais certainement pas pour trouver notre chemin de vie.

Ce livre, je l’ai écrit un peu à la manière d’un journal intime, tout au long de cette expérience de vie.

Je n’aime pas parler de combat, car ce n’est pas ce que je ressens.

Je ne me suis jamais senti l’Âme d’une guerrière dans cette triste épreuve.

Je me suis plutôt mise en quête de la Vérité ou, plus précisément, en quête de « ma » Vérité.