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EAN : 9781091146136
Dystopia (15/10/2014)
3.86/5   40 notes
Résumé :
Recueil de nouvelles choisies, présentées et traduites par Anne-Sylvie Homassel.
Que lire après Chants du Cauchemar et de la NuitVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Pour commencer, je voudrais remercier Masse critique et les éditions Dystopia, qui ont eu la gentillesse de m'offrir un livre (bien évidemment) de toute beauté ainsi que 10 marque-pages. Puis un feuillet publicitaire des romans qui me donne bien envie de sombrer dans leurs univers.

Cet ouvrage est arrivé pile-poil au bon moment. Après un long roman, ou pendant une semaine, je fus submergé par une histoire gravée dans mon âme. J'aime bien lire des nouvelles. Cela me permet de rester et de digérer ce grand roman qui me trotte dans ma tête et de me replonger dans la lecture avec douceur.

Il y a donc 11 nouvelles :

Petits jeux,
Rêve d'un mannequin,
le Chymiste,
L'Art perdu du crépuscule,
Dr Voke et Mr Veech,
Vastarien,
Nethescurial,
Miss Plarr,
L'ombre au fond du monde,
Conversations dans une langue morte,
le Tsalal.

Je ne vais pas vous les résumer, elles sont toutes différentes, parlant de vampire, d'épouvantail, de psy, de rêve, de folie et de noirceur. Mes préférés sont : petits jeux et Rêve d'un mannequin. Je n'ai pas été plus que ça emporté par cette lecture. L'écriture est particulière, j'ai eu parfois du mal à me concentrer. Je ne regrette pas d'avoir eu ce petit roman entre les mains. J'aime bien découvrir de nouveaux auteurs…

Un challenge accompli, je vous souhaite donc une bonne lecture !
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Thomas Ligotti est un écrivain américain spécialisé dans les registres de l'épouvante et de l'horreur psychologique. Il est beaucoup moins connu en France puisque jusqu'à 2014 aucune de ses oeuvres n'avaient été traduites. Les éditions Dystopia et la traductrice Anne-Sylvie Homassel ont réparé cet oubli avec Chants du cauchemar et de la nuit, un recueil de nouvelles choisies. Des nouvelles de l'auteur étaient parues dans des anthologies, mais c'est le premier recueil exclusivement consacré à Thomas Ligotti. En juin 2020, les éditions Dystopia fêteront leur 10 ans, et à cette occasion organisent une opération spéciale depuis plusieurs mois afin de pouvoir remettre en avant leur catalogue : 10 SP pour les 10 ans de Dystopia le 10 du mois. Ce recueil faisait partie de cette opération.

Chants du cauchemar et de la nuit contient 11 nouvelles issues de divers ouvrages VO ainsi qu'une préface de la traductrice Anne-Sylvie Homassel. Voici le sommaire de ce recueil:

Petits jeux, 1982
Rêve d'un mannequin, 1982
le Chymiste, 1981
L'Art perdu du crépuscule, 1986
Dr Voke et Mr Veech, 1983
Vastarien, 1987
Nethescurial, 1990
Miss Plarr, 1990
L'Ombre au fond du monde, 1990
Conversations dans une langue morte, 1989
le Tsalal, 1994

Ces nouvelles appartiennent toutes au même registre, mais sont assez différentes au niveau thématique et permettent ainsi de se faire un bon aperçu des écrits de Thomas Ligotti. L'auteur est souvent comparé à Poe ou à Lovecraft. On ne trouve pas de tentacules ou de monstres cosmiques chez Thomas Ligotti, cependant il y a le même aspect nihiliste où l'homme est vu comme complètement insignifiant, sans importance par rapport à l'univers. Il y a aussi un aspect gothique que l'on pouvait retrouver chez Edgar Poe. Pourtant, Thomas Ligotti développe une horreur bien à lui, avec une part de rêves et de cauchemars, de cruauté, de souffrance. L'illusion et le sens caché des choses (un sens caché et monstrueux) sont au coeur de ses nouvelles. Les humains ne sont rien de plus que des marionnettes confrontées à l'horreur de la réalité. le savoir apparaît alors comme dangereux.

Toutes les nouvelles sont marquées par la noirceur. On rencontre un psychologue confronté à un tueur en série, un chimiste rencontrant une jeune femme dans un bar dans un but étrange et qui n'a rien à voir avec la séduction, un récit de la vie d'un vampire, un mannequin, une ombre menaçant un village…L'angoisse et le malaise apparaissent souvent à la lecture de ces textes. Certains textes sont également plus faciles d'accès que d'autres. Cela est dû à une narration parfois trop abrupte, un départ un peu confus qui fait que l'on peut facilement décrocher d'un texte. Thomas Ligotti n'est pas un auteur facile d'accès, même si c'est un créateur d'univers, d'atmosphères très particulières. Certaines nouvelles sont vraiment très réussies dans le genre de l'épouvante et arrivent à vous glacer le sang comme Conversations dans une langue morte, Petits jeux, L'Ombre au fond du monde, L'Art perdu du crépuscule ou le Tsalal.

Chants du cauchemar et de la nuit est donc un recueil qui porte très bien son titre. L'horreur fantastique déployée par l'auteur n'est pas toujours facile d'accès. La noirceur, les rêves et cauchemars, la folie sont au centre de son univers et prennent vie dans le quotidien. Un auteur à découvrir pour les amateurs du genre.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Il y a un total de onze nouvelles, mais de quoi parlent-elles ? de choses diverses et variées, avec toujours des sujets assez sombres, tel qu'un kidnappeur meurtrier, des cauchemars (cela revient beaucoup, comme l'on peut s'en douter avec le titre du recueil), d'une divinité ou d'un lieu des plus terrifiants…
Voici les onze nouvelles présentées :
• Petits jeux, 1982
• Rêve d'un mannequin, 1982
• le Chymiste, 1981
• L'art perdu du crépuscule, 1986
• Dr Voke et Mr Veech, 1983
• Vastarien, 1987
• Nethescurial, 1990
• Miss Plarr, 1990
• L'Ombre au fond du monde, 1990
• Conversation dans une langue morte, 1989
• le Tsalal, 1994

Si chacune des nouvelles a des thèmes assez similaires aux autres – horreur, cauchemar – elles n'en sont pas moins très différentes les unes des autres. Commençons déjà par le narrateur : tantôt omniscient ou non, tantôt interne ou externe au récit, il change sans cesse, ce qui est plaisant car donnant aux nouvelles un rapport au lecteur assez différent des unes aux autres. Par exemple, dans Petits jeux, le narrateur est omniscient et externe à l'histoire ; c'est à la troisième personne, et il y a des dialogues entre les protagonistes. En revanche, dans Rêve d'un mannequin, Ligotti a pris le parti de raconter l'histoire à la première personne, sous une forme épistolaire : la nouvelle est une longue lettre d'un psychiatre (vraisemblablement) à une femme, consoeur.
Ensuite, comme je l'ai dit plus haut, en introduction, on retrouve dans cet ouvrage une histoire basée sur un meurtrier, mais aussi un récit autour d'un mannequin, un autre sur un vampire (que j'ai beaucoup aimé), un marionnettiste, etc. Les personnages sont très variés, et il en va de même pour chaque nouvelle, bien qu'il y ait toujours une unité, que l'on retrouve dans le titre de l'ouvrage.
J'ai vraiment apprécié la plume de Thomas Ligotti. En revanche, on m'a vendu ce livre comme un mélange entre Poe et Lovecraft, que si j'aimais ces auteurs, alors j'aimerais Chants du cauchemar et le nuit. La vérité est que, dans la préface, Anne-Sylvie Homassel écrit que si Poe et Lovecraft ont des lecteurs en France, alors il devrait en être de même pour Ligotti – je ne sais pas si elle veut dire par là que c'est aussi bien, ou un mélange des deux premiers auteurs, ou autre chose. Or, si j'ai apprécié certaines des nouvelles de Ligotti présentes dans ce recueil, j'ai tout de même trouvé que certaines auraient mérité d'être prolongées : je me suis retrouvée face à des fins insatisfaisantes car je trouvais qu'il manquait quelque chose, mais aussi parfois qui m'ont déplu, tout simplement. Et puis je n'ai pas aimé d'autres des textes de Ligotti, et il y en a même qui m'ont laissée dans une indifférence la plus totale.
A noter que le Tsalal conclut très bien cet ouvrage.

Une très belle plume et de bonnes idées ne suffisent pas, et certaines de ces nouvelles auraient méritées plus d'approfondissement, ou une autre fin. Cette lecture a été pour moi en demi-teinte et pour cette raison j'ai mis plus d'une semaine à finir Chants du cauchemar et de la nuit.
Un point très positif en revanche, c'est la qualité du livre en tant qu'objet : il est superbe ! La couverture, de Stéphane Perger, est magnifique, la qualité du papier est vraiment bonne.
Lien : https://malecturotheque.word..
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Monde suffocant par son vocabulaire qui donne vie aux choses inertes, aux paysages, à la météo (saisons en éruption) aux cieux (ciel kaléidoscopique, irisations spectrales), décors foisonnant surchargés de détails, d'architectures souvent branlantes, aux formes bizarres, un monde de fin du jour, aux limites brouillées, une existence crépusculaire.
Avouons-le, on s'engage presque avec réticence dans chaque nouvelle. Et pourtant, il se produit ensuite ce phénomène dans l'esprit du lecteur: l'envie de relire.
Pourquoi ? Par sa puissante alchimie sémantique,il crée des mondes étranges qu'on a envie de décoder. On a une vision dans la tête (un seuil de maison et les enfants d'Halloween les ombres dans la rue, une chambre sombre et la campagne dans le brouillard alentour, un gouffre dans un champs d'où vient une chose invisible qui réclame son tribut...) et on veut savoir comment il a fait pour nous l'implanter...
Un fantastique intemporel, qui semble mélanger Lovecraft, Borgès, et Poe.
Cette tonalité sourde, ce battement de coeur dans la gorge, Ligotti invente sa manière, qu'on appellera désormais "inquiétude ligottienne", si nous y sommes confrontés, dans la vraie vie...
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Ce livre comprend une sélection de onze nouvelles parues à l'origine dans plusieurs revues et recueils aux États-Unis. En traduction française, il s'agit du seul ouvrage consacré entièrement à Ligotti, alors que l'auteur est reconnu chez les Anglo-saxons comme un maître de l'horreur et qu'il est très prolifique.

Les univers imaginés par Ligotti sont complexes et hors du temps. Après la première nouvelle (Petits jeux) assez facile d'accès et qui déploie déjà une ambiance trouble et bien glauque (les petits jeux sont ceux d'un psychopathe), je me suis enfoncée dans les ténèbres, comme le titre sur la page couverture, sans toujours comprendre où j'en étais. le rêve se mêle à la réalité, la plupart du temps dans l'obscurité (réelle et métaphorique). La présence récurrente de mannequins, marionnettes, épouvantails et autres avatars humains s'avère particulièrement anxiogène. Une lecture idéale pour les amateurs du genre en ce mois d'octobre. Parmi mes nouvelles préférées, une se déroule un soir d'Halloween (Conversations dans une langue morte) et une autre met en scène des vampires (L'art perdu du crépuscule).
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Tout cela me rappelle le fabliau éculé du philosophe chinois (Chuang Tzu?) qui avait rêvé qu'il était un papillon : s'il était un au réveil, il feignit de croire qu'il ne savait homme rêvant qu'il était papillon ou un papillon en train de rêver... Tu vois où je veux en venir. La question est de savoir si les papillons rêvent. La réponse est un non catégorique, au regard des recherches effectuées dans ces champs, et que tu connais sans doute. L'histoire s'arrête ici, par conséquent.

Rêve d'un mannequin.
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Dans les ténèbres, au-dessus de lui, se dessine alors un long rectangle, pareil à la guérite d'un guichetier de manège. La partie inférieure est de bois, surmontée d'une vitre. L'intérieur du rectangle est envahi par une lumière vive, d'un rouge huileux. Dans cette cahute, se trouve un mannequin élégamment vêtu, tassé sur la chaise, comme endormi. Il porte une veste et un gilet noirs très seyants, aux boutons d'argents scintillant, une chemise blanche à col dur, des boutons de manchette en argent et une ample cravate ornée de motifs astronomiques, lunes et étoiles. Vu la position de sa tête, la physionomie de ce mannequin est réduite à l'éclat noir de sa chevelure peinte.
Veech s'approche de la guérite d'un pas assez prudent. Il semble s'intéresser de près à la créature qui s'y trouve. Veech glisse la main dans une ouverture semi-circulaire pratiquée dans la vitre: manifestement, il voudrait serrer la main du pantin. Mais avant qu'il ait pu réellement progresser vers ce but, plusieurs événements se succèdent: la créature lève machinalement la tête, ouvre les yeux...elle tend sa main de bois et la pose sur celle vivante de Veech...sa mâchoire inférieure s'ouvre, en sort un rire mécanique - yah-ha-ha-ah-ah, yah-ha-ha-ha-ha.
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Dès que Mr Gray s’attache à décrire ces lieux, un charme soudain anime son écriture – sinistre ensorcellement que génère une présence profondément mauvaise, laquelle se tient à une distance de nous telle que nous ressentons en une seule et unique émotion l’amour et la peur qu’elle nous inspire. Trop proches, et nous nous souviendrions peut-être de l’omniprésence du mal en ce monde des vivants ; le risque serait grand de voir notre sens assoupi de la perdition se réveiller, nous revenir en pleine santé. Trop loin, et nous voilà encore moins curieux, plus complaisants que nous les sommes d’ordinaire ; nous finissons même par nous irriter de ce que le mal imaginaire est si piètrement représenté qu’il échoue à nous transmettre le moindre écho de sa contrepartie du monde réel, bien présent, lui. Naturellement, toutes sortes de lieux peuvent servir de scène à la révélation de vérités menaçantes ; le mal, tant aimé, si dangereux – peut se montrer en tout lieu ; il peut être suscité aussi bien par un éclat de soleil et les fleurs que par l’obscurité et les feuilles mortes. Néanmoins, un caprice du sort foncièrement intime permet parfois à la quintessence de l’horreur de l’existence de n’être excitée qu’en des lieux tels que l’île solitaire de Nethescurial, où le réel et l’irréel tourbillonnent, libres et fous, dans le même brouillard. (« Nethescurial »)
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C'était la crainte la plus prégnante que lui donnait leur situation d'habitants d'une ville carcérale : savoir qu'ils vivaient à proximité d'une meute de démons fomentant leur évasion de cellules dont les murs, à ses yeux, tenaient plus du papier que de la brique. Le principal reproche qu'elle faisait au poste de son mari était la nécessité dans laquelle elle se retrouvait d'élever un enfant dans cet environnement.

Petits jeux.
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Le coucher du soleil était inhabituel. Étant resté toute la journée derrière d'opaques tentures, je ne m'étais pas rendu compte que l'orage menaçait; une grande partie du ciel avait revêtu la couleur exacte de vieilles armures que l'on voit dans les musées. Simultanément, des taches éclatantes livraient bataille pour un fragment de ciel avec l'onyx imminent de la tempête. En-dessous, au-dessus, la lumière et l'obscurité se mélangeaient d'étranges façons. Les ombres et les rayons entraient en fusion, éclaboussant le paysage d'un croquis irréel de ténèbres et de brillances. Nuées éclatantes et noires se pénétraient les unes les autres dans un no man's land céleste. Les arbres d'automne avaient pris l'aspect de sculptures fabriquées en rêve, troncs et branches couleur de plomb et feuilles rouges fer prises dans un moment infini, dont le temps était surnaturellement aboli. Le lac gris, lentement, se hérissait et retombait dans un sommeil de mort, lapant, imbécile, sa jetée de pierres engourdies. Une vision contradictoire et ambivalente, une vapeur tragicomique recouvrant toute chose. Une contrée de parfait crépuscule. p.88 L'art perdu du crépuscule.
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