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Manon Gignoux (Autre)
EAN : 9782359841596
96 pages
Esperluète éditions (16/09/2022)
4.25/5   10 notes
Résumé :
Je suis entrée chez vous. Comme dans un terrier.
Je me souviens du feu dans l’âtre.
Vous.
Votre maison.
Votre allure de fée.
Une odeur de résine, de sauge et de plantain. Des bougies sur la table. Les flammes dans la cheminée. Des tissus, des tapis, des flacons. Un piano. Et des icônes de Marie.
Vous.
Votre douceur d’aïeule.
Et mon corps qui se dénoue un peu, qui replie griffes et crocs. Vous me regardez dans l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Quelle ne fut pas ma surprise, en recevant cet ouvrage par l'intermédiaire d'une Masse critique, d'entrer dans ce long poème en prose…
En effet, je m'attendais à un roman, mais l'auteure a raconté cette histoire de façon très particulière. Je précise qu'elle se prête particulièrement à la lecture à voix haute, ce que j'ai fait illico face à mes élèves, bousculés dans leur quotidien par un texte hors-normes.

L'histoire ? Une femme qui s'est perdue, dans tous les sens du terme, et qui trouve refuge auprès d'une vieille dame, une couturière, vivant à la lisière de la forêt. Cette aïeule lui laissera une forte impression, car elle est passeuse : passeuse du sens de la vie, passeuse d'espoir et d'amour. Mais lorsque cette dame disparait, un lundi – jour où elles se retrouvaient – la narratrice s'effondre.
« Me voilà sur le seuil de votre maison. Volets fermés.
Paupières éteintes.
Ma main s'étrangle contre la porte ».
C'est en se repliant sur elle-même qu'elle va se retrouver, elle se remémore les gestes faits avec la vieille dame, dans la forêt, dans sa maison où la machine à coudre « suture » les vieux vêtements et en reconstruit de nouveaux.
Elle se déploiera, alors, pour elle-même être passeuse.

Partir, naître, engranger, transmettre, renaitre : voilà le nom des différentes parties de ce livre très court, qui se lit d'abord d'une traite puis qui se relit en le savourant. La forêt, l'étang, les gestes de la couturière, tout est décrit, ainsi que les états d'âme. Mais tout est poétique et nous pousse également à l'introspection.

Ce poème en prose est accompagné de dessins représentant des vêtements, mais dont le graphisme est assez abstrait, laissant toute latitude à l'imagination.
Cette manière de faire est celle de la maison d'édition belge « Esperluète », qui met en scène des écrivains et des plasticiens. J'en profite pour la remercier pour ce livre étonnant et sensible.
Je vois qu'une « lecture-musicale » a été faite à Paris, dans une librairie du 20e. Ce qui veut dire que oui, les maisons d'éditions belges sont ouvertes à tous :-)
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Deuxième livre de Violaine Lison paru chez Esperluète – et pas le dernier, j'en suis certaine – Vous étiez ma maison est un récit poétique dont la langue de feu et de douceur accompagne l'histoire de cette personne arrachée à sa vie quotidienne par une rupture violente et qui trouve refuge dans la forêt. Dans cet univers d'abord hostile, une lumière brille dans le noir : celle d'une cabane habitée par une femme, une couturière qui répare les habits et les coeurs, une sorcière des temps modernes qui apprivoise le vivant au coeur des bois, plantes et arbres, oiseaux et eaux vives. Pendant treize lunes et chaque lundi, la narratrice se laisse elle aussi apprivoiser par la vieille femme qui lui transmet discrètement son « savoir ». Un lundi du solstice d'hiver, plus personne dans la maison : recherche, attente, prostration, étapes douloureuses avant que s'allume à nouveau la lumière dans la vieille cabane.

Ce récit est divisé en cinq parties, en cinq verbes – Partir, Naître, Engranger, Transmettre, Renaître – et rythmé par ces mots :

« Je vais attendre.

Pas que vous reveniez. Vous ne reviendrez pas.

Mais que je me revienne.«

On peut le lire comme une initiation, une (re)découverte de la nature, de la forêt par la médiation d'une vieille femme accueillante, comme le récit d'une rencontre déterminante, d'une filiation, d'une transmission. On peut y voir aussi de multiples métaphores : la forêt profonde correspond peut-être à notre monde intérieur qu'il nous faut (ré)apprivoiser, dont nous ne devons pas avoir peur ; il y a bien sûr la métaphore du deuil et des passages à vivre pour renouer une nouvelle relation avec la personne disparue et avec les autres vivants.

J'ai lu ce livre d'une traite, absorbée par le langage inventif, imagé de Violaine Lison, par à la fois la violence des déchirures et la sensibilité délicate du récit. Les illustrations de Manon Gignoux l'accompagnent à merveille : mélange de formes sombres et d'esquisses légères qui évoquent des vêtements, des silhouettes, c'est un parfait contrepoint au texte. Un coup de coeur !
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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« Je vais attendre.
Pas que vous reveniez. Vous ne reviendrez pas.
Mais que je me revienne. »

« Vous étiez dans ma maison » est un livre qui doit se lire comme on lit de la poésie: c'est abstrait et ce n'est pas donné à tout le monde de comprendre…
Et pour ma part, je n'ai rien compris…

L'histoire nous plonge dans l'état d'esprit totalement perdu du personnage dont nous parle la 4ème de couverture…
Et perdue j'y étais et j'y suis restée!
La lecture se fait cependant facilement car les phrases sont très courtes, les chapitres sont très courts, le livre ne fait que 89 pages et il y a beaucoup d'illustrations (aussi abstraites que le récit).
Tout au long de l'histoire, je me suis demandé: « Que se passe-t-il ? / Qui est-elle? / Que fait-elle là? »…
Je ne peux pas dire que ce soit une mauvaise lecture parce que je me suis laissée glissée dans cette histoire à l'écriture fluide mais, clairement, par son coté abstrait/imaginaire trop intense, cela n'est pas une bonne lecture!

Ce livre n'est pas à mettre dans toutes les mains et est adapté à des lecteurs avertis et attirés par ce style de narration…

« Allez bien »!
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Le texte est difficile à classer. Roman, non. Nouvelle, peut-être. Fable, dirais-je plutôt.

Une séance de jardinage ou une balade solitaire dans la campagne vous requinquent ? Nul musique n'est plus agréable à vos oreilles que le chant des oiseaux et le bruit du vent dans les feuilles ? Alors je vous recommande chaudement la lecture de ce livre. Il sera pour vous comme un bain de forêt.

Esperluète est une petite maison d'édition belge qui aime à réunir auteurs et illustrateurs. Dans le cas présent, l'illustratrice s'est étonnamment focalisée, non pas sur le cadre naturel, mais sur les vêtements confiés à la couturière un peu sorcière. Elle a donc retenu la guérison plutôt que le remède, ce qui est tout-à-fait défendable.
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Hymne à la nature, la forêt, les oiseaux etc. Belle histoire qui raconte le lien d'amitié qui s'est tissé grâce à cette nature entre une jeune fille et une vieille dame. Mi-sorciere, mi-fée. Un lexique riche et dense qui permet de plonger le lecteur dans cette forêt grâce notamment aux nombreuses figures de style( métaphores, personnification, allégories). C'est un Hymne à la transmission des valeurs de générations en générations bien mise en valeur par les titres des chapitres. C'est donc un Hymne à la vie! Les illustrations en revanche m'ont laissée un peu perplexe : originales mais je n'en voyais pas trop le sens parfois en rapport à ce que je venais de lire. Peut-être que mon esprit artistique m'a fait défaut. Je recommande vivement la lecture de ce livre pour les amoureux de la nature et de la vie.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Message de vous

L’attirance de la nuit je la connais. Je l’accepte. Je peux donc laisser tomber les bras et me laisser descendre dans le noir sans culpabilité. Parce qu’alors survient la lumière. La vie sait mieux que nous.

Allez bien. (p . 57)
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Je saute dans votre sillage, vos remous feutrés de couleuvre. Vous êtes ici chez vous. Au milieu des frênes et des charmes. Vous connaissez les bois comme votre ombre. Chaque pierre a un nom. Chaque feuille un visage.

Mer de fougères. Clan des cornouillers.

Hameau des pieds bleus.

Barrage des souches.

Vous semblez née ici. C’est ici que vous mourrez.

Vous furetez, rampez, butinez. Devenez fourmi, hanneton, grève, musaraigne. Vous parlez leur langue, empruntez leurs empreintes, habitez leur nid. Vous êtes des leurs. Mais vous restez vous. La femme cabane. la couturière. Mi-fée, mi-sorcière. Vous les côtoyez avec chaleur et pudeur. A distance. Et tout prêt. A la juste place. Au juste degré. Dans l’intervalle. L’embrasure des mondes. (p. 53)
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Video de Violaine Lison (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Violaine Lison
Avec la participation des autrices Clou, Violaine Lison, de la poétesse et artiste du spectacle vivant Laura Lutard et de l'auteur Sylvain Levey.
Et la classe de Terminale du lycée Paul le Rolland, Drancy (93). Un grand merci à la professeure Chéribène Dihb.
Avec la participation de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
Avec la séquence La Tête dans les images Atak, Pirates bric-à-brac, trad. de l'allemand Camille Gautier, éditions Thierry Magnier Avec le soutien du Goethe-Institut Paris et la complicité de la galerie Arts Factory.
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