AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782749302676
342 pages
Vents d'Ouest (16/11/2005)
4.3/5   40 notes
Résumé :
Régis Loisel a décidé d'éclaircir le mystère autour des origines de Peter Pan et en a imaginé la genèse ; ou comment Peter, un jeune garçon comme les autres, va devenir Peter Pan. Au fil des albums, tous les événements vont progressivement s'emboîter et l'histoire se terminera exactement là où commence le roman de James Mathews Barrie. Une bande dessinée de toute beauté qui laisse éclater toute la magie contenue dans le pinceau de Loisel. « Mon album est à la croisé... >Voir plus
Que lire après Peter Pan - Coffret en 6 volumesVoir plus
Le combat ordinaire, Intégrale par Larcenet

Le Combat ordinaire

Manu Larcenet

4.50★ (13132)

5 tomes

La trilogie Nikopol, tome 1 : La foire aux immortels par Bilal

La trilogie Nikopol

Enki Bilal

4.13★ (3116)

4 tomes

Corto Maltese, tome 1 : La Ballade de la mer salée par Pratt

Corto Maltese

Hugo Pratt

4.08★ (7616)

16 tomes

Silence par Comès

Silence

Didier Comès

4.42★ (649)

Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Londres, hiver 1887…

Peter, c'est un gavroche londonien.
Il aime à raconter des histoires à ceux qu'il considère comme des frères, eux vraiment orphelins.

Bonne bouille de mioche un peu miteux, mèches rousses dépassant de la casquette, le sourire dans les yeux lorsqu'il raconte aux autres l'amour de sa maman, en câlinant un petit chat égaré là.


Mais ce joli moment est interrompu par « le manchot », adulte au sourire et au regard d'ogre lorsqu'il se met à insulter les pauvres mômes, qui s'enfuient.
Peter se retrouve sans son auditoire alors il s'en va. Mais quel générosité d'avoir parta[…]


Eh, oh ! T'es pas dans un putain de contes de fée là !


« Fous le camp j'ai dit ! » : coup de pied au chat.


Monsieur Kundal, propriétaire d'une taverne, recueille Peter. Il lui a appris à lire, à compter… Il le fait manger, lui raconte des histoires sous l'oeil moqueur des clients de la taverne, à l'imagination libidineuse.

Les déplacements dans Londres de Peter montrent la misère des rues, les clochards, les vagabonds, les prostituées, qui exhibent leurs mamelles aux tétines provocantes sous le nez de Peter.
« Sale adulte ! Sale adulte ! »

Peter rentre chez lui et nous faisons connaissance avec sa maman chérie. En miroir de celle des adultes, l'imagination de Peter est merveilleuse pour trouver de la douceur à raconter sur cette épave, qui cuve sa haine, regard d'une possédée, prête à vendre le cul de celui qu'elle a engendré pour une bouteille.



Les dessins sont magnifiques, pour ne pas se perdre dans les détails et mettre en valeur seulement ce qu'il y a à voir, même lorsque ce n'est qu'une impression, qu'une ambiance.


Quelques scènes violentes encore.


Puis Peter va enfin faire la connaissance de Clochette.

Toute petite chose munie d'une couette sur le côté du crâne, deux gros roploplos enserrés dans un body bustier string - parce qu'un tel fessier tu ne l'emprisonnes pas pour lui laisser sa grâce, elle s'agite autant des bras et des pieds, munis de clochettes, que des ailes. Et je te dis même pas quand elle sera munie de bas en peau de guêpe…

Moue aguicheuse sous le compliment, tête boudeuse et regard qui tue sous l'exaspération.

Forcément expressive puisqu'elle ne parle pas.



Tous deux vont partir au pays imaginaire comme il se doit. Les dessins, toujours très sombres jusque-là, vont devenir très clairs.
Et Peter va faire la connaissance des pirates comme il se doit, de celui qui n'est pas encore le capitaine crochet, personnage belliqueux et cruel, couard pour sa propre personne.

Le pays imaginaire est peuplé de créatures en tout genre. Pan est une sorte de chèvre, ou de bouc plutôt, il y a des tas de bestioles indéterminées, des sirènes très cruelles qui pointent davantage leurs seins que le bout de leur nez.

Fin du premier tome. Tout est en place.



Deuxième tome :
Non, c't'une blague, j'vais pas tout détailler comme ça…


Je ne connais pas le « Peter Pan » original, ni vraiment le « Peter Pan » de Disney.
Mais après lecture de quelques critiques ici même, il me semble que celui de Loisel est bien plus proche du premier.


Reste que l'interprétation qu'en fait Loisel semble mettre l'accent sur certains biais ignorés du dessin animés : la cruauté de Clochette, l'égoïsme, l'orgueil de Peter, la tristesse de l'oubli du pays imaginaire, l'absurdité du combat entre les pirates et les habitants du pays imaginaire.
Il y a beaucoup de merveilleux. Merveilleusement cruel…


Et les dessins, toujours aussi efficaces.
Et l'histoire, pleine de rebondissements.
Et même pleine de surprises puisque nous croiserons même un docteur. Jack.



A la fin de cette intégrale, des pages nous présentent l'envers du décor.
Loisel nous raconte comment il a conçu cette BD, le scénario, le story-board, l'encrage, tout cela agrémenté de nombreux commentaires de sa part. Il y a même quelques digressions quand la chaleur l'empêche de se concentrer, Clochette toute nue, des femmes nues, à quoi rêve un homme…


Le seul inconvénient de cette intégrale, c'est son poids : impossible de la tenir non posée, pas moyen de lire allongée sur le dos. Bon, bah allongée sur le ventre ça le fait.


Superbe livre que j'ai relu. Et quand c'est toujours aussi bien que la première fois, c'est précieux.





Cette petite musique dans ma tête, est-ce qu'elle ne disait pas un peu la même chose à la fin…

« Cendrillon, pour ses vingt ans
Est la plus jolie des enfants
[…]
Notre père qui êtes si vieux
As-tu vraiment fait de ton mieux
Car sur la terre et dans les cieux
Tes anges n'aiment pas devenir vieux »

Extrait de « Cendrillon », Telephone :
https://www.youtube.com/watch?v=jmvt4B8rK2U
Commenter  J’apprécie          132
Peter Pan... Ah, douceur de l'enfance, grandiose de l'imaginaire, extravagance et espièglerie, vacances éternelles, île déserte et piraterie, fière sauvagerie et jeunesse éternelle... ! de quoi faire de jolis rêves éveillés, sauf que. Que sait-on vraiment ce jeune garçon et des promesses qu'il apporte avec lui ? N'a-t-on pas trop tendance à s'attacher au mythe qu'en a fait Disney, par rapport au héros d'origine de James Matthew Barrie ? Je ne vais pas faire une analyse détaillée et comparative, mais juste vous faire (re)découvrir ce chef-d'oeuvre de Loisel, qui explique à sa manière la genèse de Peter Pan.

Peter vit à Londres dans la misère la plus totale (pauvreté, prostitution, absence de figure parentale, maladie, alcoolisme...) avec pour seuls alliés son imagination et les copains orphelins, ainsi que M. Kundal, qui le protège et lui offre des histoires en lot de consolation. le jour où la fée Clochette arrive et l'emmène avec lui - en volant - jusqu'au Pays Imaginaire, va changer sa vie pour toujours. Là-bas, tout n'est que nature et c'est peuplé de créatures magiques, d'indiens et de pirates. Les trois camps se font la guerre, mais jamais de façon définitive : tout n'est qu'un jeu. le problème, c'est que tout y est régi de manière désordonnée, comme si cet endroit sortait tout juste de la tête d'un enfant : il n'y a aucun ordre, aucune règle, aucune morale, il faut déplorer beaucoup de pertes et de défaites à cause de simples erreurs d'inattention, de faiblesse ou de corruption. En plus de ça, tout le monde oublie peu à peu ce qu'il fait là, ce qu'il cherche, ou après quoi il court, créant une sorte de cacophonie étrange, comme un serpent qui se mord la queue lui-même. Les pirates sont tournés au ridicule, les figures féminines sont toutes désespérément attirées par Peter Pan, de manière dangereuse, cruelle, ou sans avenir, les indiens restent incompris, et l'entourage de Peter reste toujours au point mort.

Là où Loisel excelle, c'est dans la noirceur et dans la fatalité. Car en effet, le monde réel est aussi malsain que le monde imaginaire, sauf que là d'où il vient, Peter n'a aucune chance de s'en sortir, ni d'être reconnu. Son mauvais caractère et son orgueil, il le doit à son entourage, et surtout à sa mère. La proximité des pirates sanguinaires par la suite ne l'aident pas à tenter de devenir raisonnable. Il n'y a aucun happy end pour les enfants perdus, pas plus que pour les autres. Mais au moins, dans le Pays Imaginaire, on ne se rend pas compte, on est trop occupé à "jouer".

Mis à part ça, le dessin est très bien maîtrisé, finalement assez classique même si indémodable, mais il ne s'adresse pas à un public trop jeune (contrairement au dessin-animé qui ne s'adresse qu'à de très jeunes enfants). En revanche, si la jeunesse est représentée avec beaucoup de justesse (visages joufflus, sourires édentés, couleurs vives et insouciance), ne vous y aventurez que si vous n'avez pas trop peur de déchanter. La vie peut être une drôle d'aventure, dans tous les sens du terme.

Lien : http://lecombatoculaire.blog..
Commenter  J’apprécie          10
Avant Peter Pan, il y avait Peter.

La série de Loisel n'est pas un remake de l'histoire de Barrie (ou de l'histoire de Walt Disney, pour ceux qui comme moi ont largement baigné dans la version animée pendant leur enfance). C'est en réalité les débuts, le récit qui s'achève quand commence celui de Barrie.
On y découvre un Peter qui traîne dans les rues et raconte des histoires aux orphelins, une mère alcoolique et violente, un père absent, un Londres sale, noir, ville aux moeurs plus que discutables. Et on y rencontre Clochette, qui a pour mission d'amener Peter dans un monde inconnu, dans le but de... dans le but de quoi? On sait qu'il va se retrouver aux prises avec les pirates, rencontrer une multitude de personnages qu'il avait toujours considérés comme imaginaires, et un jour peut-être y mener à bien une mission dont on ignore encore tout.

C'est glauque, sombre, bien différent du Peter Pan dont on a l'habitude, et même si on est prévenu, c'en est parfois choquant. Il n'empêche que l'histoire comme les dessins donnent une seule envie: tourner la première page du 2e volume... et de chacun des suivants.
Lien : http://www.critiqueslibres.c..
Commenter  J’apprécie          40
Une réécriture du mythe assez intéressante qui mêle également l'histoire de Jack l'éventreur. le récit est très sombre et un peu fou mais l'histoire de base étant déjà assez étrange on ne se perd pas. de magnifiques illustrations. Oniriques mais sombres. Un monde original.
Commenter  J’apprécie          10
Inspiré de l'oeuvre de Sir James Mathew Barrie, une adaptation en BD des aventures de Peter Pan. On y retrouve une description avilissante du monde des adultes, la primauté de l'imaginaire enfantin, avec ses cruautés engendrées par l'absence de mémoire, et la volonté de ne pas grandir.
Commenter  J’apprécie          00


Videos de Régis Loisel (42) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Régis Loisel
Deux experts pour une vente Hergé chez ARP !!!
autres livres classés : bande dessinéeVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (66) Voir plus



Quiz Voir plus

Régis Loisel, sa vie, son oeuvre

Dans quel magazine Régis Loisel a-t-il publié sa première planche ?

Les Pieds Nickelés Magazine
Pif Gadget
Pilote
Fluide Glacial

10 questions
18 lecteurs ont répondu
Thème : Régis LoiselCréer un quiz sur ce livre

{* *}