Aujourd'hui, la révolution en Russie a triomphé d'emblée de l'absolutisme bureaucratique, mais cette victoire n'est pas une fin, elle n'est qu'un timide. début. D'une part, en raison de son caractère généralement réactionnaire et de son opposition de classe au prolétariat, la bourgeoisie abandonnera un jour ou l'autre, avec une logique inéluctable, ses positions avancées de libéralisme résolu.
C'est ce qui explique la caducité de la tentative de saluer dans la révolution russe un présage de paix. Au contraire, pour autant que cela dépende d'eux, les tenants actuels du pouvoir en Russie poursuivront la guerre avec une énergie redoublée et - ils l'espèrent - avec deux fois plus de succès; oui, plus d'un signe donne à croire que la crainte de voir le tsar se décider à signer une paix séparée avec l'Allemagne n'a pas été le moindre ressort de la rapidité de leur intervention. C'est là que réside également l'explication du ralliement d'une partie de l'aristocratie, et notamment de la force armée, à la révolution russe.
Les divergences de Lénine et de Rosa Luxembourg sur les plans théorique et politique ne s'étaient pas évanouies avec la guerre. Loin de revêtir le caractère personnel qu'on a bien voulu leur prêter, elles étaient essentielles et allaient prendre corps dans deux conceptions différentes de la révolution. Cependant, si l’on veut comprendre les critiques que Rosa Luxembourg formula envers la révolution russe, ce n'est pas dans une passe d'armes au sommet qu'il faut chercher la solution, mais bien plutôt dans la confrontation d'une théorie avec une expérience pratique, la première de ce type.
La liberté, c'est toujours au moins la liberté de celui qui pense autrement.
Une occasion de découvrir les dernières parutions de leur collection Les Plis, avec 6 nouveaux titres.
La nuit est couleur, Vincent Van Gogh
Sur le bon usage des mauvaises santé, Marcel Proust
Dans l’ombre des choses, Stefan Zweig
Une heure de littérature nouvelle, Arthur Rimbaud
Nos têtes audacieuses, Louisa May Alcott
Le bonheur au coin de la rue, Rosa Luxemburg