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EAN : 9782752913746
208 pages
Phébus (05/10/2023)
3.4/5   10 notes
Résumé :
Récit d’un journaliste infiltré en hôpital psychiatrique
Au moment où les soignants dénoncent l’état catastrophique de la psychiatrie en France, Alexandre Macé Dubois infiltre un service psychiatrique en se faisant passer pour schizophrène. Il va partager le quotidien des patients et découvrir la triste réalité : l’absence de suivi personnalisé, de psychothérapie, une lourde médicamentation standardisée. Il décrit des malades livrés à eux-mêmes et un système... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Plus de 100 ans après elle, Alexandre Macé Dubois reproduit l'expérience de Nellie Bly en se faisant volontairement interner dans un hôpital psychiatrique afin d'en observer les rouages et les dessous...

Si la démarche est aujourd'hui bien plus courante qu'à l'époque, les conditions d'internement des malades ne semblent pas s'être fondamentalement améliorées : l'hôpital psychiatrique reste un lieu de mise à l'écart des malade par rapport à la société, plus que de véritable soin. C'est important de le dire et de le dénoncer.

Pour autant, cette lecture ne m'a pas apporté tellement plus que son résumé : des bribes d'histoires individuelles tragiques, quelques éléments sur le journalisme d"investigation, des morceaux d'explications sur le choix d'hospitaliser 'par précaution', et c'est tout ! Alors qu'il y aurait certainement eu matière à tellement plus...

Merci aux éditions Phébus et à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d'une Masse critique Non fiction.
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Merci à masse critique pour cet envoi.

Et pourquoi pas : "Investigation dans un nid de coucou" ?
Avec Alexandre Mace-Dubois dans le rôle de Randle Mac Murphy...Mais certainement pas dans celui d'Elise Lucet !

Cette Enquête journalistique concerne  partie du domaine psychiatrique : l'hospitalisation d'un patient , ainsi que  son maintien en Unité Spécialisée , dans son intérêt , afin de lui permettre de réduire ou même résoudre un trouble du comportement, et d'obtenir son "silence social" afin d''éviter si possible, des perturbations sociales importantes, voir une  potentielle mise en danger de sa vie ou de celle d'autrui.

L'auteur, journaliste d'investigation, a compilé les  documentations disponibles concernant :
__d'une part, les compte rendus et témoignages d' auteurs-autrices infiltré(e)s dans diverses institutions  psychiatriques.
__ainsi que les principaux textes concernant  :
_  les types de patients bénéficiant de ces soins institutionnels, plus ou moins contraignants,
_  les textes réglementant ou encadrant ces pratiques.
_ et le le fameux référent médical D. S. M. 5

Alexandre Mace-Dubois a, en simulant un trouble mental schizophrénique , abusé un spécialiste , et réussi à intégrer une unité d'hospitalisation _ proche de son lieu de résidence , et sous le régime d'hospitalisation libre : régime le plus favorable, le moins contraignant. Et ce n'est pas anodin !
Il a ainsi pu préserver son droit à   refuser tout traitement médicamenteux pourvoyeur d'effets secondaires parfois conséquents.
Et ses symptômes , ont  été appréciés "ni graves, ni urgents"  par le spécialiste consulté, (absence de péril imminent ), le  consultant a ainsi pu réintégrer son domicile avant d'aller se présenter plusieurs jours après , avec courrier  , "aux urgences de l'hopital désigné par le psychiatre".

Les types de personnages rencontrés ou croisés existent _  Internes serviles , psychiatres de garde méprisants , ou attachés au service, hautins et comptables d'un temps dont ils ne disposent plus, infirmières ou veilleurs de nuit à distance des patients hospitalisés et quelque peu indifférents aux besoins reels, souvent  non exprimés des pensionnaires : des chaussons, une balle de baby foot.....
Ils ne représentent cependant pas la totalité de l'encadrement institutionnel.

La disparition d'activites chronophages et onéreuses comme un atelier arts plastiques, ou cuisine reste un fait bien reel.

Les pathologies des patients côtoyés durant une semaine ne sont pas connues mais certains  comportements sont parfois évocateurs, pouvant expliquer leur hospitalisation, temporaire, de longue durée, voir asilaire.

"Comment fait on des années si courtes avec des journées si longues"?
Donc, le désoeuvrement général , l'hygiène parfois précaire, certains dénuements vestimentaires , associés à la quasi absence relationnelle d'avec les soignants : médecins, infirmiers, psychologues, a marqué ce journaliste.
Lequel, par contre, a créé des liens avec nombre de patients. 

Son hospitalisation n'a duré qu'une semaine sans traitement médicamenteux, c'est suffisemment rare pour être noté : le journaliste a bien étudié les textes et fait valoir ses droits, ce qui est rarement le cas d'une personne en souffrance.. parfois un tiers s'interpose, mais il est rarement un recours techniquement compétant ....

Comment peut on abuser un spécialiste expérimenté ?
La médecine psychiatrique est parfois qualifiée de "médecine molle": car les symptômes  sont uniquement comportementaux et déclaratifs : ils sont révélés par l'interrogatoire et le comportement affiché ou revendiqué . Un bon acteur peut donc escroquer un spécialiste expérimenté.
Par opposition à d'autres spécialités où un diagnostic évoqué est étayé par des examens complémentaires : biologiques , radiologiques ...
Dans le cas présent , l'hospitalisation a été recommandée à fins de complément d'observation puis dans le but d'instaurer un traitement visant à "casser" les hallucinations alléguées . le specialiste consulté avait été clair... et lénifiant ! "vous n'êtes pas malade"....
Il est même étonnant que, face à leur disparition soudaine durant cette brève hospitalisation, étonnamment efficace, la psychiatre attachée au sercice, n'ait pas  prolongé le séjour, placant le journalite sous contrainte medicale.

En discussion : était il nécessaire d'abuser une équipe médicale pour alimenter cette Étude .? Les reproches faits dans ce document sont connus et  rapportés par de nombreuses enquêtes , audits et multiples commissions spécialisées, tant critiquées.

La Question d'Investigation aurait du être : "Que font les responsables administratifs et médicaux concernés pour réduire ces anomalies ?"

Et c'est en effet gaspiller l'argent du contribuable que d'avoir créé cette escroquerie intellectuelle.
Et, que le premier Spécialiste consulté n'ait pas souhaité revoir ce patient enquêteur , quoi de plus normal ! Une mise à distance  s'impose face à ce genre de comportement.

N'est pas Elise Lucet qui veut...
Ce pseudo exploit, moralement discutable, a quand même permis la publication d'un livre... (sur)médiatisé.

Donc  pour cette Étude , mise au point maladroite, actualisée, de ce problème de société qui ne cesse d'évoluer au fil des décennies : 1,5/5. Pas plus.... Pour sa bibliographie uniquement
.
P.S.: critique laconique d'un ancien psychiatre hospitalier :
"ce n'est pas une enquête.
Un témoignage à charge. "











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Que se passe-t-il dans un hôpital psychiatrique ? Je n'en connaissais pas grand-chose, hormis le film Vol au-dessus d'un lit de coucou, et quelques rumeurs inquiétantes propagées par des gens probablement aussi mal informés que moi.

L'auteur est un journaliste qui se fait passer pour un schizophrène, après une supposée trop grande consommation de cannabis dans les derniers mois. Après un seul rendez-vous chez un psychiatre, on le redirige vers les urgences psychiatriques, puis, après une attente interminable de presque un jour, on lui trouve une place dans un hôpital. Si l'expérience totale est relativement courte, les « soins » prodigués sont inquiétants : pilules pour rester calme la journée, pilules pour dormir la nuit, quinze minutes de consultation avec le psychiatre chaque semaine (et encore, quand on arrive à l'alpaguer dans les couloirs).

Évidemment, on peut toujours dire que c'est UNE expérience personnelle, avec UN psychiatre, UN service d'urgence, et UN hôpital psychiatrique. Il est donc difficile de conclure quoi que ce soit sans étude plus complète. Cependant, il est également difficile de croire que ce récit ne serait représentatif de rien. Car ce n'est pas un reportable à sensations qui fait dans le spectaculaire : les drames sont presque « banals » mais ça ne les rend que plus saisissants.

Le plus frappant est… qu'il ne se passe pratiquement rien. On cherche en vain les soins, qui se limitent à une distribution de médicaments, qu'aucun patient ne semble pouvoir identifier. le reste de la journée est consacré à tuer le temps dans un univers quasi carcéral. Les rendez-vous avec un médecin sont rarissimes et bâclés. On ne voit pas très bien à quels patients peut profiter un tel séjour, à part ceux qui ont juste besoin d'être coupés de leur quotidien un moment (mais alors, des vacances dans un gîte à la montagne semblent bien plus indiquées).

Frappant aussi l'arbitraire qui règne partout. Certes, les maladies psychiatriques, c'est compliqué à évaluer. Si je prétends m'être cassé le bras en tombant, une radio peut prouver le contraire : je peux donc comprendre le premier psychiatrique qui, quand un patient vient en prétendant entendre des voix, estime qu'il entend vraiment des voix. Mais voilà, se déclarer malade quand on ne l'est pas c'est une chose, mais se déclarer guéri devant un médecin qui estime que non est vraiment angoissant. Quand l'auteur veut sortir, il y a un passage vraiment glaçant où on attend de voir s'il va y parvenir, ou si le spécialiste va le garder à l'intérieur et le forcer à prendre un traitement anti-psychotique, puisqu'il en a la possibilité s'il estime que le patient présente un danger (pour lui-même ou les autres). Si dans ce cas-ci, ça s'est bien passé, on peut se demander ce qui se serait passé avec un autre patient moins bien entouré, dont les amis et la famille (un peu inquiets) viennent rendre fréquemment visite, et qui n'aurait pas réussi à éviter la distribution quotidienne de cachets.

Ce séjour m'a paru plutôt désespérant, et je ne vois pas très bien comment les choses pourront être améliorées. L'auteur donne aussi la parole aux soignants, qui parlent de problèmes de sous-financement, de sous-effectifs, du rythme absurde des gardes, et du besoin de devenir insensible pour faire un peu, et éviter de prendre les choses trop à coeur et de craquer rapidement. Les hôpitaux psychiatriques risquent malheureusement de conserver leur mauvaise aura encore un bon bout de temps.
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La santé mentale se dégrade et se pose alors la question de la prise en charge des personnes atteintes de troubles psychiques voire psychiatriques, notamment par l'hôpital.

L'auteur de ce livre, journaliste de métier, a infiltré un service psychiatrique afin de partager le quotidien des patients et des soignants dans ce monde fermé sur lequel on ne sait que peu.

" Au sein de cet établissement psychiatrique, j'ai assisté à des scènes qui au mieux méprisent l'amour propre des patients, au pire rendent ces derniers plus malades qu'ils ne l'étaient déjà."

A travers ce livre, l'auteur met en lumière de tristes conditions de vie dans les hôpitaux psychiatriques mais aussi un recours accrus aux traitements médicamenteux plutôt que de favoriser l'accompagnement des patients.

J'ai toutefois été déçue par ce livre duquel j'attendais plus de profondeur sur le sujet et l'expérience de l'internement et qui, au final, mis à part quelques passages, a plus des airs de roman.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
En trois jours, on ne peut pas guérir, monsieur. On s'en fiche que vous alliez mieux, et c'est sûrement faux puisque vous ne pouvez pas aller mieux sans prendre de traitement.
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