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EAN : 9781090507082
COEDITION CMDE (05/02/2013)
4.17/5   3 notes
Résumé :
« Aînée des insurrections prolétariennes », selon Simone Weil, la révolte des ciompis, travailleurs de la laine à Florence, à la fin du XIVe siècle, tend à démontrer que dès la naissance du capitalisme, la jeune classe ouvrière n'eût d'autres choix que de tenter de se défendre face à une juridiction et un mode d'organisation ne lui laissant aucun droit. Cet ouvrage correspondant au chapitre XIII du livre 3 des Histoires florentines de Machiavel. Celui qui fut pourta... >Voir plus
Que lire après La révolte des Ciompis : Un soulèvement prolétarien à Florence au XIVe siècleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En 1378, la révolte des plus pauvres des ouvriers de l'industrie de la laine à Florence, les Ciompi, menace l'édifice social du capitalisme naissant. Les croyant capables de tout, la bourgeoisie déploya une violence répressive pour les réduire à rien. Dans ses Histoires florentines, Machiavel relate ces évènements dans lesquels Simone Weil verra « l'ainée des insurrections prolétariennes ».
(...)
Réunir ainsi des textes complémentaires et apporter des clés d'analyse et de compréhension, permet assurément de nourrir les réflexions. Nous ne pouvons que saluer la pertinence de cette démarche éditoriale car, comme le rappelle justement Emmanuel Barot : « La mémoire des luttes n'a que leur avenir pour enjeu. »

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Qu'est-ce que la révolte des Ciompi ? Et, qui étaient ces derniers ? Ainsi, il s'agit d'une révolte ouvrière qui eut lieu à Florence en 1378. On parlera à la base non pas de révolte, mais de tumultes. Les Ciampi étaient, comme il est dit dans la postface d'Emmanuel Barot, des travailleurs non qualifiés de la manufacture lainière dans la Florence de la renaissance. Sans qualification, ces ouvriers recevaient par conséquent un salaire très faible. Pauvres et sans un sou, les Ciompi se révoltèrent. En ce début du XIVe siècle, les soulèvements en Europe occidentale étaient pour de multiples raisons (arrêt de la croissance économique, crise de l'Église catholique, etc.) relativement nombreuses. Cependant, la révolte des Ciompi restera comme l'une des plus célèbres insurrections populaire. Et, ce n'est sans doute pas par hasard qu'il en soit ainsi. Considérée comme la plus grande cité d'Europe, Florence vit se développer en son sein la richesse des marchands qui gravitaient autour de l'industrie lainière. Cette dernière était organisée sous forme de corporation qui opérait un contrôle strict sur ses employés. Par exemple, cette industrie lainière qui employait un tiers des Florentins ne permettait pas à ces derniers une évolution de carrière. Par conséquent, un ouvrier pauvre et sans qualification le restait toute sa vie. Les Ciompi ne possédaient, non plus, aucun droit de vote. La corporation des lainiers fonctionnait presque comme un État dans l'état puisque c'est elle qui régissait la vie d'un tiers des Florentins. Après la révolte des Ciompi qui demandèrent tout un tas de réformes sur lesquelles je ne reviendrai pas, un pouvoir de type démocratique fut mis en place brièvement. Pour faire court, les Ciompi furent finalement trahis et massacrés par leur ancien allié « révolutionnaire » : les petits artisans, boutiquiers, etc. Quatre ans après la révolte des Ciompi, il ne restait plus rien des droits qu'ils avaient obtenus à la suite de leur insurrection réprimée dans le sang.

La révolte des Ciompi aux éditions CMDE est un ouvrage d'analyse sur un fait historique, celui d'une des premières révoltes prolétariennes d'envergure. Ainsi, dans un premier temps nous pouvons lire un texte de Simone Weil qui donne une interprétation marxiste de la révolte des Ciompi. Ensuite, les éditions CMDE nous proposent un extrait, d'« Histoire de Florence » (1521-1525) de Nicolas Machiavel. Aussi, ce récit s'intéresse à la révolte des Ciompi. L'analyse que réalise Nicolas Machiavel de cette insurrection reste encore à ce jour très juste. Il s'agit d'un grand texte de la pensée politique. « Tous ceux qui arrivent à la richesse, à la puissance, vous les verrez y arriver par la fourbe et par la force ; puis une fois qu'ils les ont usurpées ainsi par ruse et par violence, ils les décorent du nom de juste gain. » Enfin, la postface d'Emmanuel Barot revient (entre autres choses) sur les interprétations marxistes, bourgeoises, etc. qui ont été réalisées sur cette révolte des Ciompi. Une chronologie qui résume très bien les évènements, ainsi qu'une bibliographie complète se livre.

La révolte des Ciompi est un livre d'histoire pour ceux qui s'intéressent à la Florence de la renaissance. Mais aussi, et surtout, à ceux qui veulent en apprendre plus sur les premiers conflits sociaux en Europe occidentale.
Lien : http://deslivresetdesfilms.c..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Si nous devions décider à présent s’il faut prendre les armes, incendier et mettre à sac les maisons des citoyens, dépouiller les églises, peut-être serais-je partisan de la réflexion et peut-être penserais-je que mieux vaut préférer une pauvreté tranquille à un gain périlleux. Mais, puisque de nombreux méfaits ont déjà été commis et que les armes sont prises, il me semble que nous devons songer aux moyens de les conserver et de nous protéger de nos crimes passés. Si personne ne nous apprenait cela, je crois que la nécessité nous enseignerait. Cette cité, vous le voyez, déborde de haine et de ressentiment à notre égard. (…) Croyez-moi, on nous prépare des filets et de nouvelles forces menacent nos têtes. Nos délibérations doivent donc viser deux objectifs à la fois : l’impunité pour nos actes passés et une plus grande liberté et tranquillité pour l’avenir. Afin de nous faire pardonner nos fautes anciennes, il faut selon moi en commettre de nouvelles, redoubler les excès, multiplier les vols, les incendies et nous arranger pour avoir beaucoup de complices dans ces actes. En effet, un grand nombre de coupables assure l’impunité de chacun ; les fautes mineures sont châtiées et les grandes sont encensées. Lorsque la souffrance est communément partagées, rares sont ceux qui cherchent à se venger ; on supporte mieux les outrages universels que les outrages particuliers. La multiplication des méfaits nous ouvrira donc plus aisément la voie du pardon et de l’obtention de ce que nous voulons pour notre liberté. 
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Tous les maux qui naissent dans les cités doivent leur origine aux inimitiés violentes et naturelles qui opposent la noblesse et le peuple, car l’une veut commander et l’autre refuse d’obéir.
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Je crois tout de même que, quand on voit se dresser les appareils de la captivité, de la torture, de la mort, il est plus périlleux de rester coi que d'essayer d'en venir à bout.
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Loin d’être une démocratie, l’État florentin est directement aux mains du capital bancaire, commercial et industriel.
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Videos de Nicolas Machiavel (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Machiavel
Émission “Une vie une oeuvre” dirigée par Martin Quenehen. “Nicolas Machiavel, storico, comico e tragico” : première diffusion sur France Culture le 10 avril 2008 (rediffusée le 31 janvier 2015). L'auteur du “Prince” n'est pas le cynique que dépeint sa légende noire. Il fut plutôt un homme libre et un fervent républicain, au sourire en biais... Peinture : Cristofano Dell'altissimo, “Portrait de Nicholas Machiavel”. Par Simone Douek. Réalisation : Dominique Costa. Attachée de production : Claire Poinsignon. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque centrale de Radio France. 1ère diffusion : 10/04/2008. “Historien, comique et tragique” : c'est ainsi que se désigne lui-même Machiavel, en signant une lettre adressée à son ami Guichardin à propos des événements de 1525, et des temps troublés où Charles Quint assure sa mainmise sur la péninsule italienne. Historien, il n'a cessé de l'être, depuis les années où, nommé secrétaire à la chancellerie florentine, il effectue des missions diplomatiques à l'extérieur : il scrute alors la vie politique de Florence et des pays où il se rend, il l'analyse, il l'écrit, éclairé par la lecture des Anciens. Et ce, jusqu'à la fin de sa vie, puisque toute son œuvre est générée par ses activités politiques qui suscitent chez lui discours, commentaires, réflexions, pour aboutir à ce dernier grand texte, commandé par Jules de Médicis devenu le pape Clément VII, que sont les Histoires florentines où il traite de l'histoire toute contemporaine de Florence. Comique, celui qui écrit aussi des pièces de théâtre dont la plus connue, “La Mandragore”, retrouve, à travers le rire et les personnages créés, des échos de la politique et de la vie publique dont il ne peut jamais vraiment s'éloigner. Tragique, comme sa description de la réalité des hommes, comme le destin et les qualités qu'il prête au Prince, qui “ne peut fuir le renom d'être cruel”. Et ce froid réalisme politique a engendré le mot “machiavélique”, quand il faudrait plutôt expliquer ce que “machiavélien” veut dire. Avec : Corrado Vivanti, auteur de “Machiavel ou les temps de la politique” (éd. Desjonquères) Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini, traducteurs du “De principatibus, Le Prince” (éd. PUF) Françoise Decroisette, professeur de littérature italienne, spécialiste du théâtre italien, traductrice Myriam Revault d'Allonnes, professeur des universités à l'EPHE, auteur de “Doit-on moraliser la politique ?” (éd. Bayard)
Thème(s) : Arts & Spectacles| Politique| Renaissance| Nicolas Machiavel
Source : France Culture
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