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EAN : 9782359061970
384 pages
Lienart (17/08/2017)
5/5   2 notes
Résumé :
Le musée municipal Dubois-Boucher, à Nogent-sur-Seine, est devenu en 2017 le musée Camille Claudel . Sa métamorphose, amorcée en 2008 avec l'acquisition d'une cinquantaine d'oeuvres de Camille Claudel, s'est achevée par l'inauguration du nouveau bâtiment clans lequel sont désormais redéployées les collections. Dix-sept salles pour découvrir des oeuvres spectaculaires, tels les modèles à grandeur de monuments urbains ou l'unique marbre monumental de Camille Claudel, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'euphorie d'avoir enfin pu faire connaissance avec le Musée Camille Claudel... ce week-end ...

"Le Musée Camille Claudel n'est donc pas une création ex-nihilo. Il s'inscrit dans la continuité de l'histoire commencée en 1902, d'un musée consacré à la sculpture autour d'un noyau d'oeuvres d'artistes ayant, à un moment de
leur vie, entre 1830 et 1880, vécu à Nogent-sur-Seine. Si Camille Claudel, l'artiste qui donne son titre distinctif à l'établissement, n'y a résidé que
trois ans, cette petite ville de l'Aube est son "lieu de naissance artistique".
La fillette de 12 ans y modèle ses premières esquisses qu'Alfred Boucher découvre à l'occasion d'une visite à ses parents. Constatant le talent précoce de la jeune Camille, il va jouer un rôle clef dans sa destinée.
Il accompagne ses débuts, la conseille et la met en relation avec Rodin en 1882. "(p. 15)
Bruno Gaudichon ["Camille Claudel en musée de connaissance" ], p.15

Très heureuse d'avoir enfin pu découvrir le Musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine, me rendant chez un ami, près de Provins, à proximité ! Nous avons profité pour faire cette visite... Très beau bâtiment moderne, aux lignes très sobres, l'ensemble des collections judicieusement agencé par salles thématiques...qui a le grand mérite de "confronter la sculpture de Camille Claudel à la production de son temps" !

L'histoire du musée s'est nouée autour de quatre sculpteurs qui ont résidé un temps à Nogent-sur-Seine:
- Marius Ramus (1805-1888)
-Paul Dubois (1829-1905)
-Alfred Boucher, le premier professeur de Camille C.
- Camille Claudel (1850-1934)

Plusieurs sculptures magnifiques d'Antoine Bourdelle dont un buste des plus expressifs de Rodin, dont il fut l'élève ! Bien évidemment, une large part est faite aux deux maîtres-professeurs de Camille: Alfred Boucher et Auguste Rodin... dont de fort nombreuse oeuvres sont mises en avant [Et plus particulièrement Alfred Boucher, le tout premier professeur, et découvreur du talent de Camille...]

Depuis juin 2019... une exposition temporaire se mêle aux collections permanentes, intitulée "A rebrousse temps" : des sculptures modernes se mêlent à celles du XIX et début du XXe , telle une sculpture de mains, étonnante, de Louise Bourgeois...admirable.!

Ce guide est très dense, abondamment illustré, accompagné de textes de spécialistes... Une mine d'informations... qui nous offre un panorama
très précis de l'histoire de la sculpture du 19e, mais aussi éclaire des aspects plus sociétaux: Comment on devient sculpteur au temps de Camille Claudel, Les représentations dans l'art de la sculpture de la Femme, du Travail, etc. Des chapitres exclusifs autour des oeuvres magistrales de Camille: "La Valse", "L'Age mûr", etc... ses talents de "Portraitiste"...

"[...]La jeune artiste répand dans l'atelier de Rodin les bienfaits, de son intelligence nette, de sa volonté rapide, de son souci de l'ordre, de son honnête et profonde sincérité. J'ai dit que Mademoiselle Camille Claudel était l'élève de Rodin : il serait plus conforme à la vérité de dire qu'elle devint sa collaboratrice clairvoyante et sagace. Rodin, qui a tout de suite reconnu en elle la future grande artiste, ne la considère que comme telle. Sans doute, il lui communique tout ce qu'il peut lui communiquer de
sa grande expérience. Mais il la consulte elle-même sur toute chose. (...) (p. 276)
[Morhardt (son premier biographe), 1898]

J'ai d'autant plus apprécié car le guide respecte l'agencement des thématiques et du parcours du musée...Ce qui permet, après la visite même, d'approfondir telle ou telle salle thématique, de revenir en détails sur ce qu'on a aimé ou au contraire que l'on a trop vite "survolé " ...!

Une publication exhaustive... référence précieuse pour tous les passionnés d'art , de statuaire, du XIXe siècle et bien sûr de Camille Claudel... Artiste
au destin tragique, qui voit enfin l'existence d'un musée, en son hommage... et en passant, nous ne pouvons que remercier et louer la ténacité de la petite-nièce de Camille, Reine-Maie Paris, s'étant battue plus de 30 ans pour rendre justice à sa grande-tante et réunir la collection d'oeuvres de Camille... qui constitue le noyau central de ce musée...Un ouvrage à portée de main, où je me vois "piocher" régulièrement pour telle ou telle recherche, ou curiosité impromptue !

"Le métier [de sculpteur ] s'apprend auprès d'un maître qui conseille, corrige, guide, et dont le patronage est très utile dans l'organisation très hiérarchisée du milieu de l'art, notamment pour accéder au Salon annuel. A ses débuts, Camille Claudel est entourée de trois maîtres d'orientations artistiques différentes : Alfred Boucher, second prix de Rome et prix du salon de 1881, Paul Dubois, directeur de l'Ecole des beaux-arts, chef de file des néo-florentins, et Auguste Rodin, artiste naturaliste et indépendant qui commence à se faire connaître et en même temps suscite la polémique." (p. 19)

Publication complétée, in-fine, d'éléments biographiques, d'une bibliographie.. Juste un petit manque: la présence d'un index général des artistes ; toutefois, comme les chapitres thématiques sont très précis, on retrouve assez aisément tel ou tel sculpteur !
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Magnifique.
Je n'ai pas eu la chance malheureusement d'aller visiter le musée (enfin) de Camille Claudel. C'est géographiquement loin. Et quelque part tant mieux.
J'étais très heureuse d'acquérir cet ouvrage, pensant y trouver comme un second catalogue raisonné de ce nouveau musée, comme un nouvel opus.
Que nenni ! Et c'est ce qui m'a troublée.
Car bien avant de pouvoir visiter ce livre avec les oeuvres de Camille, nous devons passer sur des chapitres "Au temps de Camille Claudel......." expliquant et présentant la sculpture d'avant Camille, une sorte de petite histoire de la sculpture.
J'ai trouvé cela étrange cette présentation et m'a, je l'avoue, un peu déçue.
Je savais bien que ce n'était pas un catalogue raisonné, mais tout de même ! Ce n'est que vers la fin de ce très bel ouvrage qu'on retrouve enfin les oeuvres de cette grande artiste. C'est dommage, car cela ne m'a pas donné envie de visiter le musée, et pourtant Camille Claudel est mon artiste préférée, je l'adore, la vénère et l'admire. Et j'ai pas mal lu à son sujet.
Alors je ne suis pas une professionnelle des musées mais je pense que c'est une façon maladroite de présenter les oeuvres de l'artiste ; c'est tout de même son musée !!
Peut être quelqu'un qui a visité le musée pourra éclairer ma lanterne, car en fait, je m'aperçois que ma vue se trouble et que je ne comprends pas bien.
Merci à celui-là.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Camille Claudel. La Rencontre avec Alfred Boucher, instrument de son destin

[...]La jeune artiste répand dans l'atelier de Rodin les bienfaits, de son intelligence nette, de sa volonté rapide, de son souci de l'ordre, de son honnête et profonde sincérité. J'ai dit que Mademoiselle Camille Claudel était l'élève de Rodin : il serait plus conforme à la vérité de dire qu'elle devint sa collaboratrice clairvoyante et sagace. Rodin, qui a tout de suite reconnu en elle la future grande artiste, ne la considère que comme telle. Sans doute, il lui communique tout ce qu'il peut lui communiquer de sa grande expérience. Mais il la consulte elle-même sur toute chose. (...) (p. 276)

Morhardt (son premier biographe), 1898
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Le métier [de sculpteur ] s'apprend auprès d'un maître qui conseille, corrige, guide, et dont le patronage est très utile dans l'organisation très hiérarchisée du milieu de l'art, notamment pour accéder au Salon annuel. A ses débuts, Camille Claudel est entourée de trois maîtres d'orientations artistiques différentes : Alfred Boucher, second prix de Rome et prix du salon de 1881, Paul Dubois, directeur de l'Ecole des beaux-arts, chef de file des néo-florentins, et Auguste Rodin, artiste naturaliste et indépendant qui commence à se faire connaître et en même temps suscite la polémique. (p. 19)
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Le Musée Camille Claudel n'est donc pas une création ex-nihilo. Il s'inscrit dans la continuité de l'histoire commencée en 1902, d'un musée consacré à la sculpture autour d'un noyau d'oeuvres d'artistes ayant, à un moment de leur vie, entre 1830 et 1880, vécu à Nogent-sur-Seine. Si Camille Claudel, l'artiste qui donne son titre distinctif à l'établissement, n'y a résidé que trois ans, cette petite ville de l'Aube est son "lieu de naissance artistique". La fillette de 12 ans y modèle ses premières esquisses qu'Alfred Boucher découvre à l'occasion d'une visite à ses parents. Constatant le talent précoce de la jeune Camille, il va jouer un rôle clef dans sa destinée. Il accompagne ses débuts, la conseille et la met en relation avec Rodin en 1882. (p. 15)
Bruno Gaudichon ["Camille Claudel en musée de connaissance" ], p.15
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Au temps de Camille Claudel--La Représentation des travailleurs

C'est tardivement dans le siècle que la sculpture française se décide à aborder les sujets ouvriers et paysans sous langle du réalisme. A partir des années 1880 progresse l'idée que cette sculpture qui adresse un discours politique au public le plus large, doit recourir, pour convaincre, à un langage direct, simple, dégagé des vieilles formules classiques. -La Paysanne reprisant- de Nivet en offre un bel exemple. Mais c'est Paul Richer, médecin et sculpteur, auteur de nombreuses publications, qui présente à l'Exposition universelle de 1900 un archétype du réalisme scientifique le plus parfait avec son -Bûcheron de la forêt de Londe- en grès grandeur nature. (p. 155)
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Et il ne faut pas oublier que l'un des plus grands statuaires de notre temps, qu'on peut citer auprès de Rodin, est une femme, l'admirable auteur de l'Implorante, de la Valse, de Persée, des Bavardes : Mme Camille Claudel.

Morhardt (son premier biographe), 1898
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