La Guerre d'indépendance turque : La première guerre anti-impérialiste du XXe siècle

Reçu dans le cadre de masse critique.

4ème de couverture : La Guerre d'indépendance turque est un sujet mal connu du public. Certains s'en souviennent comme de la guerre gréco-turque. Les chercheurs français travaillant sur la Turquie connaîtraient encore peu le sujet.

Je m'attendais à un livre d'histoire sur le sujet, non, il s'agit plus d'un document historique.

Cherchant en vain le ou les auteurs de l'ouvrage, ce n'est qu'en fin de note de l'éditeur, p 14 que je lis :
ce document a été publié en 1937 à Ankara par la direction générale de la presse turque, dans le but de promouvoir par la jeune République, la connaissance de son histoire et de sa culture. Composé par un groupe d'experts restés systématiquement anonymes, il constitue une source documentaire précieuse.

Résumons succinctement ce document.

Armistice de Moudros le 30 octobre 1918. défait lors de la première guerre mondiale, la Turquie doit signer un armistice.
Opposition de Mustafa Kemal qui s'oppose aux conditions trop sévères.

Citons les têtes de chapitres qui suivent.
- début du mouvement national
- naissance des forces nationales
- les batailles
- la grande offensive et la victoire turque.
- l'armistice de Mudanya
- le traité de Lausanne.

Points négatifs.
Ce n'est pas un livre d'histoire. En particulier pourquoi l'empire ottoman est entré en guerre du côte des empires allemands et austro-hongrois.
Quels étaient les objectifs des alliés envers la Turquie suite a sa défaite.
Que voulaient les grecs via cette guerre gréco-turque.

Autre point négatif, s'agissant d'un document intérieur un problème d'objectivité peut il se poser ?

Points positifs.

Comme précisé ce n'est pas un livre d'histoire mais un document historique on ne peut plus détaillé dont devraient se nourrir les historiens qui se sont encore trop peu penchés sur l'histoire récente de ce grand pays situé dans une région des plus stratégiques surtout au vu de l'actualité.

Enfin fondée le 29 octobre 1923, la république turque fêtera son centenaire cette année.

La guerre d'indépendance turque.

Un livre qui s'adresse aux chercheurs, aux historiens et au public intéressé par l'histoire récente de la Turquie, la naissance de la République et l'oeuvre d'Atatürk et de ses compagnons de combat.

Je tiens d'abord à remercier Babelio pour cet ouvrage de Masse Critique, et les éditions Turquoise qui ont agrémenté l'envoi d'une jolie dédicace et d'un marque page fêtant le centenaire de la guerre d'indépendance turque.

L'ouvrage est une compilation d'articles assez factuels sur les différentes étapes de la guerre d'indépendance turque rédigés par des hommes qui y ont participé et qui restent anonymes. C'est la première fois que ces textes sont traduits en français.

M'attendant au départ à un récit de non-fiction pure, j'ai été un peu surprise de sentir plus ou moins fortement que les auteurs expriment parfois leur subjectivité, ce qui ne m'a, au final, pas heurtée, ayant compris qu'il ne s'agissait pas d'un travail d'historiens.

J'ai trouvé tout à fait intéressant de prendre connaissance des détails stratégiques des différentes batailles, des forces en présence, du contexte de la région autant qu'international etc, très détaillé d et un peu longuet pour moi qui ne suis pas 'une férue du domaine.
J'ai préféré les parties (que j'ai trouvées trop courtes) concernant la diplomatie et les pourparlers, évoqués surtout au début et à la fin de l'ouvrage puisqu'évoquant l'armistice de Moudros de 1918 que refusent les indépendantistes, jusqu'au traité de Lausanne de 1923 qui reconnaît l'indépendance de la Turquie dans les conditions exigées par ces derniers.

La force morale du peuple turque et du groupe défendant l'indépendance de la Turquie contre l'occupation par les forces alliées des restes de l'empire ottoman apparaît admirable et force le respect, de même que la pugnacité et la dignité de Mustafa Kemal (Atatürk). Il me semblerait tout de même intéressant de lire d'autres points de vue

Cela me donne envie d'en apprendre davantage sur la République d'Atatürk, merci ! :-)

Tout d'abord un grand merci à Masse Critique et aux Editions Turquoise qui m'ont permis de lire ce livre

Le 3o octobre 1918, l'Empire ottoman signait sa capitulation par l'armistice de Moudros et Istanbul, comme le pays, se voyaient morcelés par le Traité de Sèvres (10 août 1920) entre les différentes nations victorieuses dont la France, l'Empire britannique, l'Italie, la Grèce… La Turquie gardait le Sultan en place, à Istanbul, mais sans plus vraiment de pouvoir.
Et dans les rangs de l'Armée, une voix se fait entendre.

Pour Mustafa Kemal, le temps du sultanat est révolu, surtout dans ces conditions. Il crée un deuxième pouvoir politique à Ankara pour lutter contre l'occupation, « prélude du démembrement de la Turquie et son annihilement » en vue d'instaurer une République.

Ainsi, entre 1918 et 1923, la Turquie a-t-elle mené deux guerres.
L'une intestine, entre les impérialistes du Sultan et les nationalistes rangés aux côtés de Mustafa Kemal (futur Atatürk).
Et l'autre contre les Grecs qui tentèrent d'envahir le pays avec des troupes bien supérieures en nombre et armement, et qui pourtant enchaînaient les défaites. Car le mouvement mené par Mustafa Kemal avait à coeur de défendre ses terres.

Leur victoire fut couronnée par le Traité de Lausanne (24 juillet 1923) qui anéantissait les ingérences impérialistes et les anciens accords défavorables (telles les Capitulations) permettant la naissance de la République de Turquie, avec Mustafa Kemal comme premier président et Ankara comme capitale.

Désireuse d'en appendre toujours plus sur la Turquie et son histoire, comme des répercussions de la Grande Guerre, j'ai pu recevoir ce livre dans le cadre d'une Masse Critique de Babelio (merci !).
Il n'est pas le fruit de recherches effectuées par des historiens mais une compilation de différents documents contemporains à la Guerre d'Indépendance, rédigés par « un groupe d'experts anonymes » et compilés ensemble. Leur première publication date de 1937 et « fait partie d'un livre édité en français, mais aussi en anglais et en allemand, durant les premières années de la jeune République, dans le but de promouvoir la connaissance de son histoire et de sa culture. »
Procédé qui bien sûr le rend subjectif, mais qui nous restitue également « de l'intérieur » les évènements.

Si l'ensemble est grandement intéressant, certains passages sont assez fastidieux à lire, notamment les mouvements de troupes (étayés par des plans) qui usent parfois de procédés presque lyriques. Je leur ai préféré les passages diplomatiques et historiques.

Le livre se referme sur des cartes, des photographies et une chronologie.
Il est un témoignage de la pugnacité des Turcs à lutter pour leur indépendance sous l'égide de Mustafa Kemal comme un encouragement à lutter en ce que l'on croit, en ce qui est juste, pour soi, un peuple, un pays.

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