Je suis tombée sur ce livre par hasard. La couverture m'a attiré et la 4eme de couverture m'a convaincu.
Je ne pourrai pas dire que j'ai aimé totalement ce roman. J'ai aimé sa construction, cette façon de multiplier les regards sur un même évènement, les perceptions et les vies différentes qui se croisent sur ce moment. Toutefois, il m'a manqué un petit plus au niveau des émotions..
Un petit goût d'inachevé à ce niveau là.
Commenter  J’apprécie         30
Paris est une fête. L’écrivain est las de cette fête ; il n’arrive plus à écrire. Il est rentré à minuit d’une soirée grotesque et n’a pas fermé l’œil de la nuit. Six heures interminables. Par deux fois il s’est couché et relevé. À plusieurs reprises, il s’est assis à sa table de travail sans parvenir à écrire le moindre mot. Il est maintenant six heures du matin et il revient vers son lit. Dehors, on entend le bruit du métro et des voitures qui passent, la rumeur des piétons ; l’écrivain est exaspéré car il a l’habitude de la solitude, du silence. Il se lève pour fermer les volets. Puis repart s’allonger.
Dans quelques instants, il sombrera dans un profond sommeil.
Une heure plus tard, dans un lieu loin d’ici où Paris n’est guère plus qu’une chimère, dans l’étrange ville de Kaboul, un matin humide d’une journée d’hiver, un jeune homme décharné sort de chez lui et se dirige vers un café de l’autre côté de la ville, au pont Rouge, pour y retrouver sa maîtresse, quand soudain une roquette s’abat sur une maison – la maison qu’il vient juste de quitter. Elle emporte pour toujours son père, sa mère, son frère et sa sœur. Pour toujours. Un incident tragique mais cependant banal, tellement banal qu’il n’en sera même pas question en route, ni dans le taxi ni au-dehors, et le jeune homme n’en saura donc rien pendant les deux heures qui suivront le drame, jusqu’à un coup de fil. Une voix brisée répète le mot sinistre : la mort.
Mais au fond même de sa pensée, elle sait que c’est illusoire, que le temps ne retourne jamais en arrière, que la jeunesse n’est plus l’enfance, la vieillesse n’est plus jeunesse, et qu’elle est vieille et ne peut rajeunir ne serait-ce que d’une heure.
[D]e nos jours la mort est partout, même là où elle ne devrait pas être, comme l’enfance, qu’il a toujours envisagée comme un lieu, l’adolescence ou la jeunesse, ou parfois la vieillesse, et il n’y a aucune issue car la mort ne connaît ni jour ni nuit, ni espace ni temps ; elle est comme un cheval ivre qui vient de rompre ses attaches.
Mais au fond même de sa pensée, elle sait que c'est illusoire, que le temps ne retourne jamais en arrière, que la jeunesse n'est pas plus l'enfance, la vieillesse n'est plus jeunesse, et qu'elle est vieille et ne peut rajeunir ne serait ce que d'une heure. p83
Paris est une fête. L’écrivain est las de cette fête ; il n’arrive plus à écrire. Il est rentré à minuit d’une soirée grotesque et n’a pas fermé l’œil de la nuit.