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3,21

sur 338 notes
Que dire sinon une très grande déception pour ce livre ayant raflé le prix Renaudot en 2018.
Un style unique certes mais c'est le seul point positif que je retire de ce récit féministe dans lequel je me suis perdu et où j'ai dû forcer pour arriver au bout.
A part vous dire que cela parle de liberté dans un pays où celle ci est en permanence bafouée, je n'ai rien retenu d'autre malheureusement.
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C'est avec un grand enthousiasme que j'ai entamé ce sillon.
Istanbul, la cause arménienne, tout ça, j'adore.
La narratrice arrive à Istanbul , attiré par l'amour et se penche sur le cas de Hrant Dink, journaliste arménien assassiné en 2007.
J'ai du mal à entrer dans l'énigme, je me perds entre les personnages , très succinctement présentés. Les pages s'enchainent et ma motivation tombe.
Où veut on m'emmener, pourquoi une trame si échevelée ?
Fait rare, je plonge dans l'abandon, balançant entre le désintérêt et le constat que mon niveau ne me permet pas de suivre ce livre décousu .
J'ai l'impression de lire un livre qui ne s'adresse pas à moi, mais à un public d'érudits, capables de recoller les morceaux d'un puzzle . Peut être aussi, ai je été fainéant et que tout se mettait en place après la 100 ème page.
Je m'excuse auprès de l'auteur .
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Un livre atypique, j'ai eu bien du mal à le cerner. Pour faire simple, hormis les errances dans Istanbul je n'ai pas trouvé beaucoup de plaisir à lire ce roman. Certes, je suis certaine qu'il y a matière à réflexions, mais je pense que le moment ne s'y prêtait pas. J'ai chois ce livre par échos positifs, hélas le mien sera modéré voir palot.
Trop politique, trop de sujets qui nous blessent en permanence, je n'avais pas envie réellement de me plonger dans ce genre de lecture.
Le style est parfois intéressant parfois déroutant. Peut être que l'auteure est encore entrain de se chercher.
J'attendais beaucoup plus avec le sillon, voilà, c'est toujours comme ça, quand on espère, on déchante quand le rendez-vous est manqué.
A une autre fois peut être.
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D'abord un titre, "Le sillon",
Une couverture, un objet-livre plaisant,
Un thème qui m'attirait, qui m'intriguait.

Très belle lecture pour ce qui me concerne, envoûtante, intrigante, parfois déroutante, voir gênante par moment.
Beaucoup a déjà été dit ou écrit, mais la quatrième de couverture à elle seule ne suffit pas. La seule histoire d'une femme rejoignant son amant à Istanbul n'était pas de nature à m'attirer vers l'ouvrage. Mais j'avais entendu, lu, que la narratrice partait aussi sur les traces de Hrant Dink, journaliste turc, d'origine arménienne, assassiné en 2007. Et je voulais saisir l'occasion de ce roman pour découvrir une Turquie, celle d'Erdogan, dont on entend parler dans les médias, plus encore ces derniers jours avec l'offensive sur la frontière syrienne - conflit dont il est question aussi en filigrane dans l'ouvrage -.

Pour être tout à fait sincère, il m'a d'abord fallu un temps "d'acclimatation" pour m'habituer au style de Valérie Manteau. Pas de signes visibles d'un dialogue, et pourtant, dans un même paragraphe, plusieurs personnages peuvent s'exprimer, plusieurs lieux peuvent se succéder. Il n'est pas toujours évident de suivre les pensées de l'auteur-narratrice. Et il n'est pas rare qu'il faille revenir quelques lignes ou pages en arrière pour poser ses repères.
Et puis il m'a fallu comprendre l'intérêt de cette histoire d'amour / désamour entre la narratrice et son amant au coeur d'Istanbul. Pourquoi ce qui s'apparente parfois à une sorte de déballage ? Quel apport au regard des thèmes évoqués par ailleurs, qu'il s'agisse de démocratie, de liberté, de culture, de mémoire ...
Et comme souvent, c'est au fil de la lecture - et aussi, avouons-le, en me demandant ce que je pourrais bien dire de l'ouvrage sur Babelio - que des clés de lecture - mes clés, je n'ai pas la prétention de les croire universelles - me sont apparues.

Je trouve que la narratrice, tout comme l'objet de son livre en cours d'écriture (un ouvrage sur la figure de Hrant Dink) et à l'image de son pays et de sa ville d'accueil (la Turquie et Istanbul), est tout à la fois en ébullition permanente, et en recherche de qui elle est, de son identité.
Elle bouillonne, cette femme qui sillonne la ville, elle ne cesse de découvrir, de se mettre en danger, de se remettre en cause, de sortir de sa zone de confort. Elle donne le sentiment, au travers de ses engagements, de ses relations notamment amoureuses, d'être en quête de son identité. Et c'est aussi ce portrait-là que Valérie Manteau dresse de la Turquie d'aujourd'hui. Un pays, un peuple parfois tiraillé entre des sentiments contradictoires, qui fait face à son passé, avec la question mémorielle et ô combien douloureuse du génocide arménien, qui fait face à son présent avec les atteintes à la démocratie et aux libertés du régime actuel du président Erdogan (évocation du putsch raté des militaires, enfermement et procès de journalistes, événements du parc Gezi et de la place Taksim) et qui s'interroge sur son avenir.

Saisissant parallèle donc durant tout cet ouvrage que je crois avoir au final beaucoup aimé. Et dont l'écriture, d'abord déroutante, colle finalement si bien au propos. Un foisonnement, une explosion de chaque instant.
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J'ai lu avec beaucoup d'intérêt ce roman de Valérie Manteau.On y rencontre tellement de personnalités que j'aurais été perdue si je n'avais suivi les événements depuis l'arrestation de Asli Erdogan. Je lisais aussi des articles de Kedistan.
De même, j'ai suivi la procès presque heure par heure grâce à un ami journaliste qui s'était rendu sur place.
J'ai assisté aux réunions de soutien organisées par un libraire finistérien et j'ai conservé la liste des onze écrivains emprisonnés.
En revanche, je ne savais rien de Hrant Dink. Il me reste donc à approfondir le sujet et à lire ses ouvrages ou d'autres le concernant.
Le livre de Valérie est poignant et nécessaire.
La petite inclusion sentimentale avec son amant humanise une recherche qui aurait pu être sèche sans cela.

J'ajoute, en application, la dernière publication que j'ai reçue.
A Bursa, la Turquie célèbre tous les jours ses poètes subversifs disparus
À lire dans le Monde d'aujourd'hui
« le régime du président Erdogan emprisonne intellectuels et journalistes ? Dans l'ancienne capitale ottomane, les auteurs incarcérés pour leurs écrits dans les années 1930 et 1940 sont lus chaque jour sur la place de la mairie de Nilufer.
ar n'importe quel temps, le rituel est immuable à Bursa, l'ancienne capitale ottomane, située à deux heures d'Istanbul par ferry. Chaque jour, à 14 heures tapantes, un poème est lu à haute voix sur la place de la mairie de Nilufer, un arrondissement périphérique de la quatrième ville de Turquie, véritable carrefour industriel et commercial aux portes de la mer de Marmara.
Face à la mairie, une estrade métallique sophistiquée a été dressée tout spécialement pour que les vers de Nazim Hikmet, d'Orhan Kemal, de Sabahattin Ali et de bien d'autres poètes turcs soient déclamés avec la plus grande solennité. »....
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Je n'arrive pas encore bien à mettre par écrit les mots pour le dire !
Ecrire comment on est avant, pendant et à la fin de cette lecture !
Comprendre encore mieux à la fin de la lecture pourquoi les éditions le Tripode ont fait le choix de ne sortir que ce titre pour la rentrée littéraire ; et lorsque l'on reçoit avec le livre la lettre qui l'explique et la liste des livres décallés, paf, la claque est plus grande encore !
Les mots de Valérie Manteau sont sur les tables des libraires, sont sur les tables aussi de la librairie dont je suis une moitié et attendent presque calmes et tranquilles leurs futurs lecteurs ; presque parce que la libraire ne peut en parler calmement, elle cherche encore ses mots donc mais surtout ils lui viennent dans un désordre sincère, et convaincu qu'elle ne pourra pas en parler sans chair de poule !
A très vite promis pour une critique plus structurée...ou peut-être pas mais en tout cas, des mots pour essayer de partager avec vous !
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Prix Renaudot 2018, en plus de belle allure esthétique, ce roman est une grande chance (méritée) pour les Edts Tripode qui ne présentaient qu ‘un seul roman pour la « rentrée ».
Bravo.
le Sillon est au départ de ce roman le nom d'un journal »Agos » , et la narratrice creusera le sien, loin de la France et des attentatsde 2015.
Elle part en Turquie rejoindre son amant qui se fiche d'elle comme de sa première chemise, elle traîne avec elle une sensibilité d'écorchée, (elle a travaillé chez Charlie) , et s'intéresse au destind'un d'Hrant Dink, journaliste d'Argos , militant de la Paix, assassiné en 2007 par un nationaliste.
C'est l'occasion pour V.Manteau, de disséquer les rapports si douloureux Arménie-Turquie, et de voir évoluer la Turquie d'Erdogan. Tout cela avec mélancolie, légéreté et insouciance perdues.
On la voit promener son chagrin dans les rues d'Istambul et sur les rives du Bosphore.J'ai aimé ce style, même si par moments cette écriture post-traumatique comme dans « Le lambeau »pourrait aussi atteindre le lecteur.
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J'avais sans doute trop d'attentes. Je m'imaginais, après avoir entendu parler de ce roman, à un témoignage historique aussi frappant que ceux que sait si bien nous faire partager Svetlana Alexievitch. Mais j'ai trouvé là un écrit très proche d'un journal intime, à peine édité: des pensées jetées de façon éparse, une multitude de personnages que j'ai eu a du mal à cerner, une histoire d'amour ou plutôt de rupture.. le tout m'a donné une impression de dispersion, un « all over » où j'ai eu du mal à me retrouver: même la lumière mise sur Hrant Dink n'a pas réussi à me convaincre que c'était là le sujet principal de ce roman qualifié souvent d'autofiction. Je n'ai pas appris non plus grand chose de plus que ce que je savais par les médias de l'ambiance générale qui règne en Turquie.
Vous l'aurez compris: j'ai été déçue…
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"J'ai dans les bottes des montagnes de questions, où subsiste encore ton écho". Ces paroles d'une belle chanson* d'Alain Bashung sont l'explicit du dernier roman de Valérie Manteau, le Sillon. Les questions sont en effet nombreuses, qui affluent à la conscience du lecteur, tout au long de ce livre polymorphe et singulier.

Peu après les attentats commis à Paris en novembre 2015 l'auteure décide de quitter le climat oppressant qui règne dans la capitale pour trouver un point d'ancrage, un décentrement d'elle-même face aux événements tragiques encore tout récents. Elle choisit pour cela de partir pour Istanbul. C'est sans savoir parler ni même lire le turc, qu'elle passe le détroit du Bosphore pour s'installer sur la rive asiatique de la mégapole. Elle redécouvre des quartiers anciens de la ville où cohabitent de nombreuses communautés, y retrouve son amant mais aussi des amis, des connaissances, des militants progressistes, représentants de l'intelligentsia locale ou engagés dans l'action humanitaire.

C'est au travers d'une lecture qu'elle découvre la personne de Hrant Dink, célèbre journaliste et écrivain turc d'origine arménienne qui, en janvier 2007, a été abattu froidement en pleine rue par un jeune nationaliste turc. Créateur de l'hebdomadaire Agos (un ancien vocable turco-arménien plus guère usité aujourd'hui, qui signifie le sillon), Hrant Dink a été et reste encore aujourd'hui un grand symbole de courage et de rapprochement entre les peuples turc et arménien.
L'auteure va décider d'écrire sur l'itinéraire, sur la vie de cet homme. Au travers du portrait qui se déploie dans le roman, s'opère une entrée dans les soubassements de la société turque, dans son histoire, son passé (la création de l'état laïc, le génocide arménien,...) et dans son présent (le pouvoir autoritaire du président Recep Tayyip Erdoğan, les attentats perpétrés par le PKK - les nationalistes séparatistes kurdes - ou encore par la mouvance État islamique, les réfugiés venant de la Syrie proche,...). Toute la personne de Hrant Dink, toute son action, révèlent les nombreuses lignes de fracture et de rapprochement d'un pays qui se replie sur lui-même, qui éteint toute velléité contestataire et revendicative et qui règle en coupe sombre le sort des individus et des communautés qui veulent se faire entendre.

Le sillon est à la fois un roman autobiographique mais également un livre politique, engagé.
Si j'ai été quelque peu désarçonné par la partie romancée du livre, par le style indirect qu'utilise Valérie Manteau - on ne sait parfois plus très bien qui s'exprime, qui sont les personnages en présence - j'ai par contre été impressionné par l'approche et la connaissance qu'elle a de la situation politique et des droits de l'homme en Turquie, de l'état de l'opinion publique, consciente mais résignée, et de l'action du milieu culturel et littéraire.

C'est un livre qui, plus largement, interroge sur le sens de la dignité humaine, sur les combats nécessaires à mener, sur la notion de justice et des droits de l'homme dans un pays où sévit un état répressif et autoritaire, qui règle tout le pouvoir des institutions. C'est un livre qui nous questionne aussi sur la manière dont nous nous approprions aujourd'hui la mémoire d'un homme disparu - Hrant Dink - et l'action présente d'une autre - Asli Erdogan -, le combat dont ils sont les grands représentants.
Ce livre est enfin et par ailleurs, il faut le souligner, un bel hommage rendu à la ville d'Istanbul, à ses quartiers, à ses rues pleines et vivantes, à la Turquie et à son peuple, encore assez méconnus du côté de l'Occident, à ses communautés d'origine et à leur mémoire.


(*) "La nuit je mens" - Alain Bashung.
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La Turquie, la montée de l'intégrisme et de la dictature d'Erdogan. C'est l'un des sujets de ce beau roman, écrit par Valérie Manteau, ex Charlie-Hebdo, qui sait si bien utiliser les mots pour parler aussi bien de liberté, de démocratie perdue que d'amour(s). C'est l'histoire d'une femme qui rejoint son amant en Turquie et c'est l'histoire d'une ville, Istanbul, qui vit, se bat et s'enivre de mille parfums, mégapole à la fois innovante et mélancolique. le sillon, ce sont des idées qui émergent au fil des pages, au-delà de la relation amoureuse, un livre à lire et relire pour y trouver de sombres et de joyeux messages.
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