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Bernard Quiriny (Autre)H. Declermont (Traducteur)Joséphine Antoine (Traducteur)
EAN : 9791254760444
192 pages
L'orma éditions (03/11/2023)
3.94/5   9 notes
Résumé :
Naples, fin du XIXe siècle. Pour se tirer d’un mauvais pas, un baron oisif et criblé de dettes trouve un arrangement avec un prêtre qui s’est enrichi grâce à l’usure. Faisant fi de l’idée du bien et du mal, le baron de Santafusca ne recule devant rien, pas même devant le crime. Mais un chapeau, objet compromettant et apparemment indestructible, va le trahir…

Décor de cette intrigue, la volcanique Naples lui donne une couleur particulière, entre déambu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le 27 novembre 2023


En tout premier lieu, d'abondants remerciements à la dernière Masse Critique " Mauvais Genres" ainsi qu'aux éditions L'Horma, que je découvrais pour la 1ère fois, avec cette réédition d' un " classique " italien de la fin XIXe siècle.


Pour se mettre dans le vif du sujet , un extrait de la préface de Bernard Quiriny pour situer précisément le contexte de publication de ce roman qui eut un large succès à sa sortie...en 1888.

(...)"Le Baron de Santafusca et le Curé de Naples ", le livre d'où sortait ce baron mélancolique, furent en 1887 le premier succès d'Emilio de Marchi, un écrivain de trente-six ans issu de la classe moyenne milanaise .
Il parut d'abord en feuilleton (...) enfin en volume, toujours à Milan. (...) Il s'en vendit plusieurs milliers d'exemplaires, belle performance pour l'époque ; et il fut traduit au cours des années suivantes dans de nombreux pays- Angleterre,États-unis, Hongrie, Allemagne ou Danemark.
La version française, publiée en 1902 chez Hachette sous le titre " L'Accusateur imprévu " fut bien accueillie."

Très étonnante lecture sortant totalement de mes habituels centres d'intérêts...qui m'a réservé une surprise fort agréable bien que franchement
" déroutante "...

Il s'agit d'une fiction policière : " Un polar à ka Simenon, écrit six ans avant la naissance de Simenon " (Giovanni Raboni)...Je n'irai pas jusque-là ; toutefois un certain suspens est maintenu longuement.

*** Pour les amateurs du genre, une première précision essentielle, le préfacier, Bernard Quiriny nous explique que c'est plutôt un " roman judiciaire" qu'un " roman policier".
Le "roman policier" étant centré sur la recherche du coupable, tandis que le "roman judiciaire " révèle de suite l'identité du coupable et s'attache à son comportement dans les jours et les mois qui suivent le crime, comme le fait Emilio de Marchi avec " son" baron de Santafusca...

Alors ce Baron de Santafusca, notre "anti- héros" est un aristocrate de longue lignée, dont la famille fut puissante et renommée. Par contre ce dernier rejeton, trentenaire désargenté, endetté jusqu'au coup, est un joyeux luron, joueur, coureur de jupons, homme de tous les plaisirs, qui au début de l'histoire se trouve dans une situation des plus fâcheuses : il doit rembourser une lourde dette au plus vite de peur de perdte son honneur et surtout le château familial....
Il va s'adresser au prêtre Cyrille, prêtre usurier, d'une filouterie certaine...qui est doublement sollicité car il a un don : celui de donner les numéros gagnants des " Courses"...à ses " ouailles "!
Notre baron obtient l'aide de " notre usurier en soutane"...En se rendant à leur rendez-vous, à proximité du Château du Baron, il tuera le prêtre et s'enfuira avec sur lui une véritable fortune.

Dans un premier temps, le baron, soulagé , à
nouveau insouciant, retrouve toute sa superbe...mais rien n'est simple...sa conscience se rappelle à lui...régulièrement, plus des questions des villageois, l'émergence d'une enquête...rebondissements, alertes augmentant avec la disparition et réapparition d'un " Satané chapeau"...qui va lui apporter de sacrés tourments ?!

Le tout est narré avec une grande vivacité, un humour et une ironie qui rend le tout assez drôle et jubilatoire....je ne déploierai pas plus de détails...Toutefois, j'adjoins qq extraits, afin de donner le ton original de cet écrivain, ne manquant pas de malice et de causticité...avec de savoureuses descriptions de Naples , du village du baron...et des différentes classes sociales !

"Le Baron et le prêtre

Le Baron Charles- Coriolan de Santafusca ne croyait pas à Dieu et moins encore au diable (...)
Pendant quelques années, le jeune homme, dit " le Baron", lut des livres et prit la science au sérieux : mais il n'eût pas été lui, si, pour l'amour de la science, il eût renoncé aux belles femmes, au jeu, au bon vin du Vésuve et aux chers amis.Le libertin mit la main sur le moine et sur le nihiliste, et de la fusion de ces trois hommes sortit le baron, unique en son genre, grand joueur, grand fumeur, grand blasphémateur devant l'éternel Néant, et en même temps camarade aimable, idole des femmes, courageux comme un forçat, et à certaines lunes rêveur comme un brahmane.
Nous parlons ici du baron de sa première manière, quand il n'avait pas plus de trente ans. Naples alors n'était tout entière qu'une fête garibaldienne, blanche rouge et verte.Les femmes embrassaient les beaux soldats dans la rue et élevaient les enfants sur leurs bras afin que Garibaldi les baptisât au saint nom de l' Italie."

Un petit bémol : après un suspens savamment entretenu tout au long du roman ,sur un fil narratif pourtant très, très tenu, une chute brusque et trop vite expédiée, m'apportant personnellement quelque frustration, alors que l'ensemble avait fini par me
" capter" complètement!..
Cela reste une découverte fort intéressante, que je vais d'ailleurs partager avec un couple d'amis , auquel je vais prêter cet ouvrage; publication qui possède, en plus une couverture fort réussie, aussi éloquente et malicieuse que son contenu !!


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 Publié en 1888, l'histoire se déroule dans le Naples de la fin du XIXe siècle et met en scène les angoisses et les tourments d'un noble napolitain de l'époque, confronté à une vie oisive et dominée par le jeu, il a de grandes difficultés financières. L'intrigue est riche en suspense, et peut être considérée comme l'un des ancêtres du genre policier en Italie. Il s'agit d'une oeuvre majeure de De Marchi, qui était un auteur prolifique connu pour ses romans et poésies. le Baron de Santafusca, réduit à la ruine par ses dettes de jeu et son train de vie, commet un meurtre en tuant le prêtre Cyrille, un usurier, pour s'approprier son argent. Cependant, un détail crucial, le chapeau du prêtre, devient un indice dangereux qui le tourmente comme une hallucination récurrente. Ce personnage est dépeint comme un homme tourmenté, rongé par la culpabilité et confronté à son destin inévitable devant la justice. le roman reste un exemple de littérature d'intrigue de haut niveau, mêlant suspense, crime et psychologie humaine. L'ambiance sombre et l'évolution progressive de l'intrigue contribuent à maintenir le suspense tout au long du récit. le style de l'auteur et élégant et appréciable, il dénote une prose de l'époque qui peut sembler datée mais apporte de mon point de vue, beaucoup d' authenticité à l'oeuvre écrite milieu XVXe siècle. La ville de Naples éternelle, est un superbe décor. On connaît dès le début le coupable et on peut se laisser aller à apprécier la façon dont l'âme de celui-ci le tourmente, la culpabilité qui l'étreint et se délecter du déroulement psychologique des remords qui l'empêcheront à jamais de trouver la paix. Un récit bien écrit, captivant qui porte en lui tout ce que l'on retrouvera plus tard dans les polars contemporains avec de très belles scènes. Je suis étonnée de ne pas avoir eu vent de ce roman ni de cet auteur plus tôt. Merci aux Editions L'Orma pour cette belle découverte et la qualité du papier employé . Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Au XIXème siècle, le baron de Santafusca, le descendant d'une longue lignée de nobles qui s'est appauvrie avec le temps, se demande comment payer ses dettes et éviter le déshonneur.
Le bon prêtre Cyrille, ecclésiastique de la ville de Naples, peu regardant sur certains principes et prêteur sur gages à ses heures, lui a déjà avancé de grosses sommes d'argent.
Que faire? Comment s'en sortir?
Le baron a, un beau jour, une révélation: il invite le prêtre dans une de ses propriétés isolée, et envoie l'homme à tout faire porter un pli, afin de se retrouver seul avec son créancier. Il l'assassine froidement puis dissimule son corps.
Commence alors pour le baron une vie de réjouissances car il s'est emparé de fortes sommes détenues par sa victime, entrecoupée de craintes de voir son crime découvert.
Le roman est très bien écrit, on se demande avec curiosité si ce crime a priori parfait va être, oui ou non, découvert et si le mystère de la disparition du curé va être élucidé. Il y a bien un objet qui pourrait trahir l'assassin: un chapeau; mais qui s'intéresse aux chapeaux? le suspense est bien présent!
Je ne connaissais pas cet auteur, alors que l'éditeur le présente comme un des écrivains les plus populaires du XIXème siècle en Italie. Je suis donc contente de l'avoir découvert et d'avoir pu lire un de ses romans.
Merci aux éditions de l'Orma et aux masses critiques de Babelio pour cette lecture!
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Alors c'est l'histoire d'un chapeau...
De 2 chapeaux !
Non c'est l'histoire d'un crime parfait.
Presque parfait ! les chapeaux font tout capoter !
Ce "premier roman policier italien" reçu dans le cadre de Masse Critique est une drôle d'histoire dans tous les sens du terme.
Un baron qui se croit sans scrupules : un homme ne vaut pas plus qu'un lézard. Un drôle de curé avec un chapeau tout neuf. Un pauvre curé de campagne avec un chapeau tout vieux.
Et finalement la démonstration qu'il est bien plus facile de tuer un homme que de se débarrasser d'un chapeau !
Tout cela se passe à Naples à la fin du XIXème siècle et est fort réjouissant car comme le dit l'auteur Emilio de Marchi : si "l'Art est chose divine, il n'est pas mauvais de temps à autre d'écrire aussi pour les lecteurs"
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Nous voilà dans un roman policier se déroulant à Naples à la fin du XIX ou un Baron épris de jeux, ruiné et un curé un peu sorcier et usurier vont se croiser et lier leurs destins. Vous en dire plus ne serait pas élégant de ma part. Après avoir parcouru Naples et sa campagne, avoir vécu bien des tourments, avoir côtoyé des petites gens et des grands, avoir admiré plus d'un chapeau et peut-être mangé des huîtres à la mayonnaise vous saurez...
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le Baron et le prêtre

Le Baron Charles- Coriolan de Santafusca ne croyait pas à Dieu et moins encore au diable (...)
Pendant quelques années, le jeune homme, dit " le Baron", lut des livres et prit la science au sérieux : mais il n'eût pas été lui, si, pour l'amour de la science, il eût renoncé aux belles femmes, au jeu, au bon vin du Vésuve et aux chers amis.Le libertin mit la main sur le moine et sur le nihiliste, et de la fusion de ces trois hommes sortit le baron, unique en son genre, grand joueur, grand fumeur, grand blasphémateur devant l'éternel Néant, et en même temps camarade aimable, idole des femmes, courageux comme un forçat, et à certaines lunes rêveur comme un brahmane.
Nous parlons ici du baron de sa première manière, quand il n'avait pas plus de trente ans. Naples alors n'était tout entière qu'une fête garibaldienne, blanche rouge et verte.Les femmes embrassaient les beaux soldats dans la rue et élevaient les enfants sur leurs bras afin que Garibaldi les baptisât au saint nom de l' Italie.
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Trop de bonheur

Il se mit à examiner les gravures et les photographies devant la boutique d'un libraire, et se laissa tenter à acheter " Les Voyages " de Stanley sur le continent africain. Il avait besoin d'émigrer au moins pour la pensée, jusqu'à ce que beaucoup d'eau eût passé sous les ponts.Mais il sentait déjà qu'il est plus facile de tuer un homme que de tuer un préjugé. Il ne pouvait se résigner à vivre ainsi, minute par minute, comme une montre.Il avait besoin de donner à sa vie une forte secousse et de faire tomber d'un coup toutes les feuilles mortes.

( p.83)
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Préface de Bernard Quiriny

Une rencontre au club des barons littéraires

(...)"Le Baron de Santafusca et le Curé de Naples ", le livre d'où sortait ce baron mélancolique, furent en 1887 le premier succès d'Emilio de Marchi, un écrivain de trente-six ans issu de la classe moyenne milanaise .
Il parut d'abord en feuilleton (...) enfin en volume, toujours à Milan. (...) Il s'en vendit plusieurs milliers d'exemplaires, belle performance pour l'époque ; et il fut traduit au cours des années suivantes dans de nombreux pays- Angleterre,États-unis, Hongrie, Allemagne ou Danemark.
La version française, publiée en 1902 chez Hachette sous le titre " L'Accusateur imprévu " fut bien accueillie.
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Le Baron, levant les yeux sur l'imposant spectacle de la nature courroucée, jusqu'à la haute région du tonnerre et des éclairs, se sentit comme un fétu de oaille face à la puissance des éléments.Le sentiment de la fatalité qui façonne et agite les hommes et les choses dissipa, comme une lueur d'éclair, les spectres romantiques de son enfantine superstition.

( p.116)
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Usilli racontait des anecdotes galantes avec tant d'heureux traits d'esprit qu'il eût fait rire les fenêtres.

( p.172)
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