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Anatole Muchnik (Traducteur)Beatrix Aurora (Illustrateur)
EAN : 9782915013085
187 pages
Editions de la Mauvaise Graine (01/12/2004)
5/5   2 notes
Résumé :
Don Durito de la forêt Lacandone est un recueil de textes de Marcos, mettant en scène, au fil des post-scriptum des communiqués de 1994 à 1996, le scarabée Durito, fidèle compagnon de lutte des zapatistes, théoricien politique acharné et charmeur…
Ce long dialogue entre Marcos et Durito exprime, avec poésie et subtilité, toute la profondeur de l’engagement et l’intensité de cette lutte de ce peuple d’indiens insurgés, qui, à l’heure actuelle encore, reste en ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les incroyables conversations entre un guérillero et un scarabée devenu chevalier errant, conteur et stratège.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/05/01/note-de-lecture-don-durito-de-la-foret-lacandone-sous-commandant-marcos/

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
– Et si on nous bombarde ? insista-t-il.
– Bon… ben… ben, on cherche une grotte ou un truc dans le genre où nous cacher… Ou bien on se met dans un trou… Ou alors on verra bien, dis-je, agacé, puis je regardai ma montre pour insinuer que ce n’était pas le moment de penser aux bombardements.
– Pour moi, ce n’est pas un problème… Je peux me faufiler n’importe où. Mais toi, avec tes grosses bottes et ton nez… Je doute que tu trouves un lieu sûr, dit Durito en se couvrant d’une feuille de huapac.
« Psychologie de la terreur », me dis-je en voyant l’indifférence apparente de Durito devant notre sort… Notre ? Il avait raison ! Lui, il n’aurait pas d’ennuis, mais moi…
Je me levai et je dis à Durito :
– Psst… Psst… Durito !
– Je dors, dit-il blotti sous sa petite feuille.
J’ignorai son sommeil et commençai à bavarder. – Hier, j’ai entendu Camilo et mon autre moi dire qu’il y a beaucoup de grottes dans les parages. Camilo dit qu’il en connaît la plupart. Il y en a des petites où un tatou peut à peine entrer. Il y en a des grandes comme des églises. Mais il dit qu’il y en a une où personne n’ose entrer. Il dit qu’on l’appelle la grotte du Désir.
Durito sembla intéressé. Sa passion des polars le perdrait.
– Et quelle est l’histoire de cette grotte ?
– Eh bien, c’est une très longue histoire. Je l’ai entendue, mais ça remonte à des années… Je ne m’en souviens plus très bien, dis-je pour faire mon intéressant.
– Allez, raconte, dit Durito, de plus en plus intéressé.
J’allumai ma pipe. La mémoire jaillit dans la fumée aromatique, et avec elle… La grotte du Désir.
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Dans l’asphyxiante solitude des premières années de la guérilla zapatiste, un personnage hors du commun a fait son apparition parmi nos campements. C’était un petit scarabée fumeur, lecteur chevronné et meilleur débatteur encore, qui s’est attelé à adoucir les froides aurores d’un combattant, le Sup.
Dénommé « Nabuchodonosor » pour l’état civil, le petit scarabée s’est choisi « Durito » pour nom de guerre, en allusion à la fermeté de sa peau. Car, comme tous les enfants, Durito a la peau dure. C’est aussi à ce titre qu’il a choisi pour interlocuteur privilégié l’enfant que nous portons en nous et que, tout comme la honte, nous avons oublié.
Dix ans plus tard, alors que le repli auquel nous avait contraint la trahison de février touchait à sa fin, Durito nous a retrouvés au petit matin, pour à nouveau solliciter ce que l’homme a de meilleur : la capacité d’émerveillement, la tendresse, l’aspiration à évoluer… parmi les autres.
Tour à tour détective, analyste politique, chevalier errant et épistolier, Durito nous tend un miroir du futur qui nous montre ce que nous pouvons devenir. Le propos des Contes pour une nuit d’asphyxie était de soulager son cœur oppressé par l’inconnu. Durito nous y ouvrait une entaille, une blessure qui fait mal autant qu’elle soulage, une blessure qui abîme mais qui permet de mieux respirer.
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Petit matin. Ville de Mexico. Durito déambulait dans les rues autour du Zocalo. Avec un petit imperméable et un chapeau posé à la façon d’Humphrey Bogart dans Casablanca, Durito entendait passer inaperçu. L’accoutrement n’était pas nécessaire, pas plus que la lente démarche de Durito, collé aux ombres qui s’échappaient des vitrines illuminées. Ombre de l’ombre, progression silencieuse, chapeau bien calé, imperméable qui traînait. Durito marchait dans le petit matin de la ville de Mexico. Personne ne l’apercevait. On ne le voyait pas, non pas qu’il fût bien déguisé, ni que cette petite silhouette, Quichotte miniature grimé en détective des années cinquante, se distinguât à peine des tas d’ordures. Durito marchait parmi les papiers traînés par tous les pieds ou emportés par une rafale de ces vents imprévisibles des petits matins du District Fédéral. Personne ne voyait Durito pour la simple raison que, dans cette ville, personne ne voit personne.
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Je l’interrompis. Durito est capable de parler pendant des pages et des pages, et c’est moi qui reçois ensuite les critiques des rédacteurs en chef, surtout lorsque les communiqués arrivent très tard dans la nuit.
– Bon, bon. Mais dis-moi où tu vas.
– À la capitale ! répondit Durito en brandissant son épée.
La destination de leur voyage sembla effrayer Pégase, ce qui, chez une tortue, se traduit par un soupir discret.
– À Mexico ? demandai-je, incrédule.
– Bien sûr ! Tu crois peut-être que je ne vais pas oser y aller sous prétexte que la Comcopa vous en a empêchés ?
Je voulus prévenir Durito de ne pas dire du mal de la Comcopa car les députés sont très susceptibles et peuvent se mettre en colère à la tribune, mais Durito poursuivit :
– Car tu dois savoir que tout chevalier errant que je suis, je suis plus mexicain que l’échec de l’économie néolibérale.
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