Blackbird

Du même auteur, j'avais déjà avisé Post Mortem (Gallimard) ainsi que Tabula Rasa. L'auteur semble être un adepte des sociétés apocalyptique. Cependant, en l'occurrence, c'est son oeuvre la plus proche de la réalité. Il n'y a pas d'élément fantastique. Il imagine simplement une société répressive qui ferait voter une loi qui supprimerait l'auto-édition. Or, de jeunes rebelles se soulèvent contre l'ordre établi en multipliant des actions au nom de la liberté d'expression.

La liberté de la presse et celle d'édition est déjà contrôlée dans de nombreux pays. Il n'y a rien de nouveau sous les tropiques. Cependant, cette restriction toucherait en l'espèce notre pays.

J'aurais envie de dire qu'il faut respecter la loi. Si le peuple élit des députés qui font des lois, c'est le principe même de la démocratie. Certes, toutes les lois ne sont pas bonnes mais qui a le droit de le dire ? Une minorité ? Dans ce cas, on tomberait inévitablement sous la dictature d'une minorité. Il faut savoir ce que l'on veut. La démocratie n'est qu'un leurre.

Pour autant, l'auteur souhaite nous faire passer un message d'attention. Dans cette société, une loi révise les conditions d'interpellation. On peut détenir une personne jusqu'à deux mois sans l'intervention d'un avocat. La propagande indique "aidez-nous à vous protéger". de nos jours, un sondage démontre que la majorité des français est prêt à sacrifier des libertés individuelles pour avoir à la place une société mieux sécurisée. Bref, on y va vers cette anticipation. Blackbird n'est qu'un avertissement certes louable.

Le résumé de l'éditeur exprime bien le propos de cette BD : si nous sommes dans de la fiction politique, celle-ci est tout à fait plausible quand on pense à ce qui commence à se faire chez nous avec l'affaire des "terroristes" de Tarnac et les dernières arrestations de membres présumés du mouvement Anonymous. Dérive autoritaire, censure soi-disant raisonnable (ici sous un prétexte mercantile), oui on peut imaginer cela dans notre société.
La fiction a cela de pratique qu'elle permet d'imaginer puis d'exprimer des points de vue radicalement différents. La science-fiction en est un exemple typique.

Une bande dessinée engagée qui met en scène avec simplicité et justesse les dérives possibles de la liberté de publier. A faire circuler.

Superbe fiction anti liberte de comm. Beau dessins ! Esprit fanzine
Merci vinC :)