Un peu plus de mouvement (si l'on peut dire ! ) et de tempête dans la vie de Precius Ramotswe ainsi que de son assistante détective Grâce Matsuki.
Tout d'abord cette enquête, qui peut bien tricher et faire en sorte que l'équipe de Leungo Molofololo perde tous ses matchs ? qui est le traître ? Et voici donc Precius enquêtant dans ce milieu, et même obligée de sacrifier son samedi pour aller voir un match ! Pour le plus grand plaisirs de Pulso, son fils adoptif qui l'accompagne et qui, lui, est fan de foot. Et puis, ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants....
Grande tristesse dans la vie de Mma Ramotswe, il est temps de laisser partir sa vieille (trèèèès vieille) camionette blanche, cette dernière a le coeur fatigué (moteur) et une transplantation ne serait pas possible... Precius a beaucoup de mal à s'en remettre, d'ailleurs elle ne s'en remet pas et n'a pas dit son dernier mot...
Nous avons un peu plus de détail sur un personnage secondaire, le second apprenti du garage appartenant au mari de Precius, personnage que l'on "voyait" peut et qui n'était nommé que comme "le second apprenti", "le plus jeune des apprentis", terme on ne peut plus vague. Nous voyons dans ce tome qui est en fin de compte un jeune homme bien plus sérieux que Charlie (le premier apprentie) et qu'il est somme toute un garçon gentil, serviable et prêt à aider !
Gros problème pour Grâce, l'assistante détective de Mme Ramotswe, sa grande ennemie, Violet, s'est fait engager dans le magasin de Phutsi, le fiancé de Grâce, très bon parti, qu'elle avait laissé filé au moment des cours de danse. Mais que diable va faire cette briseuse de coeurs professionnelle, cette mauvaise élève (tout au plus 50/100 à l'examen final du grand institut de secrétariat du Botswana alors que Grâce en fut la grande fierté ! 97/100 ! records jamais égalé jusqu'ici !!!), cette mauvaise femme ! que vient-elle faire ? Mais surtout, comment la contrer ?
Que de problèmes ! Que d'ennuis, que de tristesse ! Heureusement que l'on peut compter sur une bonne tasse de thé rouge pour aider à surmonter tout ça !
Bon comme vous avez dû le remarquer, j'ai beaucoup apprécié ce moment de lecture ! Un bon livre, de la même qualité que les autres tomes. Reposant, poetique même à certains moments !
Un vrai régal !!
Commenter  J’apprécie         40
S'il y a bien un milieu dans lequel je ne m'attendais pas à voir évoluer un jour Mma Ramotswe, c'est bien celui du football ! Ce qui est d'autant plus surprenant que notre chère patronne de l'agence n°1 des dames détectives n'y connaît pour ainsi dire rien au ballon rond… et pourtant, la voici engagée par le Président de la meilleure équipe de foot du Botswana pour tenter de comprendre pourquoi son club enchaîne les défaites. Mma Ramotswe doit en outre gérer les problèmes de couple de son assistante, et… se résoudre à l'idée d'abandonner sa vieille camionnette. Un épisode toujours aussi délicieux des « aventures » des dames détectives…
Commenter  J’apprécie         70
Où le second des apprentis gagne enfin un prénom...
Où on reparle chaussures (en croco ) et Mercédes Benz...
Où on dit adieu à la petite fourgonnette blanche....
Où on rencontre la femme à deux maris....
Où les dames Détectives sont obligées de s'intéresser au football...et là même si ce n'est pas un vrai roman policier, même si Mma Ramotswé n'est pas une vraie détective, comme on le lit ici ou là, je vous mets au défi de comprendre pour quoi les Kalahari Swoopers, la glorieuse équipe du non moins glorieux Leungo Molofololo n'ont pas gagné un match depuis six mois ! Mma Ramotswé l'a fait !...
Et toujours l'Afrique, sous le ciel bleu et vide du Botswana...
Commenter  J’apprécie         40
[...] la petite fourgonnette blanche qui, depuis quelques mois, produisait par intermittence un bruit étrange, recommençait soudain, encore plus fort qu'auparavant. Certes, Mma Ramotswe venait de tourner dans Zebra Drive, et prendre un virage exigeait toujours un effort particulier du véhicule, ce qui avait à voir avec les suspensions et ce que Mr. J.L.B. Matekoni appelait élégamment la "répartition de la charge". Réfléchissant un jour à cette expression, Mma Ramotswe lui avait demandé avec, peut-être, un peu trop de brusquerie : "Et cette charge, je suppose, Mr. J.L.B. Matekoni, c'est moi ?"
Il avait détourné les yeux afin de masquer son embarras.
- On peut le dire comme cela, Mma Ramotswe. Mais il faut savoir que nous représentons tous une charge pour les véhicules. Même ces mannequins très maigres sont une charge...
Il s'était arrêté là. Ce n'était pas ainsi qu'il parviendrait à se rattraper et Mma Ramotswe l'observait, attendant visiblement une suite.
Lorsqu'il était devenu clair qu'il n'avait rien à ajouter, la détective avait repris :
- Oui, Mr. J.L.B. Matekoni, il y a des femmes comme ça. Et hélas, on en voit même de plus en plus. Il y en a beaucoup désormais.
Elle avait marqué un temps d'arrêt, avant de poursuivre :
- Mais peut-être vont-elles commencer à disparaître. Elles vont maigrir encore et encore, devenir de plus en plus à la mode, et puis... pfffut... le vent les emportera.
Cette remarque avait réduit la tension et tous deux s'étaient mis à rire.
- ça leur apprendra ! s'était exclamé le garagiste. Elles seront emportées par le vent, alors que les autres dames seront toujours là, elles, parce que le vent ne sera pas assez puissant pour soulever...
Là encore, il s'était arrêté. Comme la fois précédente, Mma Ramotswe le dévisageait, guettant la suite.
Mma Ramotswé eut le sentiment que Mma Tafa se réjouissait d'avoir de la compagnie. La vie n'était pas toujours facile pour les femmes dans les grandes villes, où les contacts naturels auxquels on était habitué dans les villages avaient fait place à un relatif anonymat. L'épouse du footballeur devait passer le plus clair de son temps privée d'échanges avec d'autres femmes - un état bien peu naturel, estimait Mma Ramotswé. Nous sommes nées pour discuter avec des gens, songea-t-elle. nous sommes nées pour nous asseoir en bonne compagnie à l'ombre d'un acacia et pour évoquer les événements de la veille. Nous ne sommes pas nées pour rester toutes seules dans une cuisine, avec personne à qui parler.
Mma Makutsi fit la grimace.
- Nous ne tirerons rien de ces garçons, décréta-t-elle. Nous ne comprenons rien à ce qu'ils racontent, Mma. Des buts, des lignes blanches, des attaques...Qu'est-ce que ça veut dire, tout ça, hein ? Je vous le demande : qu'est-ce que ça veut dire ? Et ces histoires de hors-jeu ? Les hommes disent tout le temps ça : "Un tel ou un tel était hors-jeu ! Non, ce n'est pas vrai ! Si, c'est vrai" Et plein d'autres expressions du même style. Quelle différence y-a-t-il entre ce langage là et le double-zoulou, Mma ? Voila la question.
Un groupe de très jeunes enfants s'amusait en effet sous un arbre- un jeu inconnu où il était question de toucher et de courir. Petite , elle en avait expérimenté beaucoup de ce genre, avec des règles compliquées et toute une histoire derrière. Un peu comme les affaires des adultes: des règles compliquées et toute une histoire derrière...
- Mais il y a autre chose, Mma Ramotswé, enchaîna l'assistante. Avez vous entendu parler de l'évolution ? Eh bien,que va-t-il se passer si nous continuons à être paresseux comme ça et à nous rendre partout en voiture ? Je vais vous le dire, Mma : il va nous pousser des roues. c'est comme ça que ça marche, l'évolution.
Alexandre MacCall Smith au Botswana par Journeyman Pictures