Bon, eh bien c'est ce qui s'appelle finir une série en eau de boudin.
Après avoir fait cavalier seul pendant les trois premiers tomes, cette fois Meddour s'est fait aider pour le scénario. Au vu de ce que ça donne, on a envie de lui dire qu'il aurait mieux fait de s'abstenir.
Non seulement ce quatrième tome ne répond guère aux questions habilement posées par les précédents, mais il en pose d'autres qui n'ont eu, en ce qui me concerne, aucune réponse. Pire : je m'y suis rendu compte que je n'avais pas compris certaines choses que je croyais avoir comprises.
Grâce à "l'herbe magique", une partie des habitants de l'Hispanola a pu redébarquer sur la terre ferme, pendant que Silver et une partie de ses pirates est resté à bord du grand silencieux qui s'est mis à pencher, devenant la cité penchée (bonne idée, ça.) Smolett et Jim se sont séparés en tribus qui gardent leurs distances, dans une paix toujours fragile, menacée par les pirates.
Les faits semblent se dérouler un long moment après le tome 3, puisqu'on retrouve la fille de Jim, déjà une jeune adulte, semble-t-il la fille de Ben Gunn (apparu mystérieusement dans le tome 3, et sur lequel on n'aura pas d'explication), affligée comme lui d'un handicap extrême, l'amputation des deux mains, remplacées par des lames, qui ne semble pourtant guère lui poser de problème.
Un hommage appuyé à la trilogie marseillaise de
Pagnol (
Marius et Fanny), succédant à un hommage discret à Astérix et Obélix au cours du tome précédent, ne sauvera pas ce tome du naufrage, c'est le cas de le dire, en tout cas un naufrage sémantique, en dépit du fait que visuellement, ça reste beau.
Bilan de la tétralogie : ça commence poussivement, les deux tomes du milieu sont les meilleurs, le quatrième gâche tout. Cette adaptation de l'île au trésor version uchronie mad max à bord d'un bateau gigantesque reste prodigieuse d'inventivité visuelle, mais se perd hélas à cause d'un scénario d'abord un peu faiblard, mais pour finir tellement foutraque (ou en tout cas, comptant un peu trop sur l'intelligence du lecteur, en tout cas la mienne) qu'on finit frustré. Dommage.