Au dessin et au scénario sur cette tétralogie, Meddour nous dépeint un monde bien singulier, sorte d'uchronie post-apocalyptique du XVIIIè siècle dans laquelle il y a des véhicules motorisés, un bateau si gros que le mât fait 1 km de haut, et où la quasi totalité des hommes sont atteints d'un mal étrange qui leur donne une envie irrésistible de pourchasser et de bouffer les spécimens sains (voire, de se bouffer entre eux). Pourquoi pas...
Quand on sait que l'héroïne s'appelle Jim et qu'elle est la fille d'un certain Hawkins qui a embarqué à bord de l'Hispanola, on comprend tout de suite de quelle parenté l'ouvrage se réclame, d'ailleurs bien avant Long John Silver de
Dorison et Lauffray, puisque cette série, assez méconnue, date des années 90.
Il faut bien le dire, il ne se passe pas énormément de choses dans ces 48 premières pages, qui défilent assez vite en cases relativement avares de paroles.
Beaucoup d'action et de poursuites, avec quelques enchaînements d'ailleurs pas toujours fluides, mais Meddour a un style de dessin et de couleur bien à lui, et réussit à imprimer à son oeuvre une atmosphère vraiment particulière, que l'on ne rencontre pas à tous les coins de rue en BD.